La naissance d’une rumeur internationale
Début juin 2025, une vidéo circulant sur YouTube et partagée massivement sur Facebook, TikTok, et WhatsApp a prétendu que plusieurs hauts responsables de l’African National Congress (ANC), auraient été arrêtés pour corruption par des agences internationales en Suisse et aux Émirats arabes unis. Cette séquence vidéo, imitante un bulletin d’informations de dernière minute, suggérait que les fonctionnaires faisaient partie d’un « réseau de corruption transnational », impliquant des milliards de rands en blanchiment d’argent. Toutefois, cette assertion s’avère purement fabriquée.
L’absence de preuves tangibles
Des vérifications minutieuses menées par Africa Check, à travers des communiqués de presse émanant d’Interpol, d’Europol, de la police fédérale suisse et des organes officiels sud-africains, n’ont révélé aucune preuve soutenant ces allégations. Même les canaux de communication officiels de la présidence sud-africaine, de l’autorité nationale pour la poursuite judiciaire et de l’ANC n’ont fourni aucune confirmation d’arrestations ayant prétendument eu lieu.
En outre, l’intention manifeste du montage de cette vidéo était de capter l’attention via des éléments inventés et dramatisés, comme la réaction supposément inattendue du président Cyril Ramaphosa lors d’une conférence de presse.
Le phénomène de la désinformation
L’un des aspects les plus insidieux de cette vidéo virale réside dans sa construction : une narration captivante, des images sélectionnées pour leur impact visuel, mais sans aucune crédibilité. Ce genre de contenus est créé pour tromper les spectateurs en utilisant des détails fictifs pour devenir viral et augmenter les vues et les abonnés des réseaux sociaux. Ils négligent cependant de nommer des sources ou de fournir des preuves vérifiables, une caractéristique récurrente des campagnes de désinformation.
La croissance exponentielle de ces plateformes sociales a facilité la diffusion accélérée et mondiale de fausses informations. L’épisode autour de l’ANC illustre comment les réseaux sociaux peuvent être instrumentalisés pour fragiliser les institutions démocratiques et influencer l’opinion publique à travers de la désinformation.
Réponse face à la désinformation
L’ANC a promptement réagi par l’intermédiaire de son porte-parole Mahlengi Bhengu, qui a déclaré que le parti ignorait tout de telles arrestations. En l’absence de preuves concrètes et d’un manque de couverture par des médias crédibles, les responsables politiques et les experts en communication encouragent les citoyens à faire preuve de scepticisme et à recourir à des services de vérification de faits, tels qu’Africa Check.
L’enjeu demeure colossal dans une époque où les infox peuvent altérer la confiance du public dans les gouvernements et manipuler des opinions à grande échelle. Le développement d’une culture de sensibilisation et de vérification rigoureuse devient crucial pour contrecarrer ces menaces numériques.