Un mouvement social révélateur
Le récent déclenchement d’une grève illimitée dans trois hôpitaux majeurs de Pointe-Noire s’inscrit dans un contexte de tensions sociopolitiques exacerbées au Congo. Les établissements concernés, Adolphe Sicé, Loandjili et Ngoyo, ont brusquement interrompu leurs activités mercredi 18 juin 2025, attirant l’attention non seulement des gouvernements locaux mais aussi de la communauté internationale.
Ce mouvement social, bien qu’annoncé à l’avance par une déclaration syndicale publiée le 16 juin, a pris une tournure particulièrement préoccupante en raison de l’absence initiale de service minimum. Toutefois, face à l’urgence de la situation, le préfet de Pointe-Noire, Pierre Cébert Iboko-Onanga, a rapidement convoqué des négociations avec l’intersyndical, renforcées par une délégation venue de Brazzaville.
Un contexte économique difficile
La crise actuelle n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une série de perturbations touchant les secteurs essentiels au Congo, dont la santé et l’éducation. Le pays subit les effets délétères d’un endettement sans précédent couplé à des ressources en déclin et à des allégations de malversations financières.
Les mouvements sociaux en cours trouvent en partie leur origine dans des revendications salariales, les travailleurs des hôpitaux dénonçant notamment le manque de concertation dans le versement des salaires, ainsi que des arriérés importants immobilisés au Trésor public. Cet état de fait met en lumière la nécessité pour le gouvernement de renouveler ses engagements en matière de politique sociale et économique.
Négociations et espoirs de résolution
Face à l’ampleur de la grève et des perturbations associées, le ministre de la Santé a dépêché un conseiller, Jean-Pierre Elenga, sur place pour évaluer la situation et ouvrir des pistes de dialogue avec les professionnels de santé grévistes. En partenariat avec les autorités locales, ils ont réussi à instaurer un service minimum, une étape essentielle pour alléger la pression sur le système de soins de Pointe-Noire.
Le conseiller Elenga a souligné les efforts du gouvernement pour régler les arriérés de salaires, révélant que des paiements avaient été effectués pour les mois de janvier à avril, mais que le mois de mai restait en suspens. Ce dernier a également insisté sur la portée nationale de la crise des arriérés, incitant à une collaboration renouvelée entre partenaires sociaux et gouvernement pour résoudre cette situation chaotique.
Un avenir incertain
Les perspectives de résolution de cette grève restent incertaines. Une assemblée générale de l’intersyndical prévue la semaine prochaine pourrait décider de la poursuite ou non de ce mouvement social. La patience et la coopération entre toutes les parties seront primordiales pour dégager des solutions viables et pérennes.
Cette crise sanitaire à Pointe-Noire constitue un test de taille pour le gouvernement congolais, l’invitant à réévaluer ses priorités et à démontrer une capacité accrue pour gérer les urgences sociales et économiques qui secouent le pays.