Une infrastructure de taille pour des ambitions pétrolières
Le Congo semble sur le point de tourner une page décisive dans sa lutte contre les pénuries de carburant, qui ont longtemps contraint son économie. La mise en service imminente de la Raffinerie de Fouta, située à seulement trente kilomètres de Pointe-Noire, promet de transformer le pays. Avec une capacité de raffinage de 2,5 millions de tonnes d’hydrocarbures par an, cette raffinerie a pour vocation non seulement de satisfaire la demande intérieure, mais aussi d’exporter vers les pays voisins.
Héritage et redressement économique
Il importe de rappeler que les pénuries de produits pétroliers raffinés ne sont pas un phénomène nouveau pour le Congo. Depuis l’ère d’Hydro-Congo, monopole d’État de 1973 à 1998, les consommateurs congolais ont été confrontés à des interruptions périodiques d’approvisionnement en carburant. L’arrivée de sociétés privées de distribution a constitué un premier pas vers la libéralisation du secteur, mais n’a pas suffi à éradiquer le problème, en raison du monopole d’importation conservé par la Société nationale des pétroles du Congo (S.n.p.c.).
L’inévitable nécessité du changement
Les efforts antérieurs pour redresser la situation, en dépit de la construction de la Congolaise de raffinerie (Coraf), qui couvre 70% de la demande, n’ont toujours pas permis d’assurer un approvisionnement stable, laissant le pays à la merci des importations pour les 30% restants. Ces importations sont, elles aussi, soumises aux fluctuations des prix mondiaux et à des aléas logistiques, maintes fois soulignés par les experts (source).
Un partenariat stratégique pour l’avenir
En 2020, le gouvernement congolais a signé une convention d’investissement avec Beijing Fortune Dingheng Investment Co. Ltd, pour la création de la Raffinerie de Fouta, un projet lancé en grande pompe par le président Sassou-Nguesso en 2021. Étendu sur 240 hectares, le site promet de faire du Congo non seulement un acteur auto-suffisant mais aussi un exportateur influent dans la sous-région.
Une espérance optimiste entrevue
La première phase des installations devait déjà fournir une capacité de 65 000 barils par jour, projetant même une extension à 110 000 barils par jour lors de la deuxième phase. Déclarations réitérées lors du Forum sur l’énergie à Kintélé en mars 2025, l’achèvement du projet est annoncé pour cette même année. Bien que le chemin ait été parsemé de retards, espoir et détermination subsistent quant à la potentialité transformatrice de la Raffinerie de Fouta.