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    Économie

    Investir dans les micros-entreprises : l’ONU répète sa litanie, les États suivront-ils ?

    Par Brazzavillois25 juin 20255 Mins de Lecture
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    Un rappel solennel depuis New York

    Le 27 juin, depuis le siège des Nations Unies, António Guterres a réitéré un message que les chancelleries entendent depuis plus d’une décennie : « Mettons les micro-entreprises et les petites et moyennes entreprises au centre de nos stratégies de développement ». Derrière la formule, le constat demeure saisissant : plus des deux tiers des entreprises mondiales relèvent de cette catégorie et génèrent, selon la Banque mondiale, environ 50 % des emplois formels dans les pays en développement. Sans elles, la promesse d’une croissance inclusive s’effrite.

    Des moteurs économiques fragilisés

    Véhicules privilégiés de l’innovation de proximité, les TPE-PME demeurent pourtant les unités productives les plus vulnérables aux chocs exogènes. Chute des cours des matières premières, perturbations logistiques liées à la pandémie ou encore flambée des coûts énergétiques : chaque soubresaut macro-économique se traduit pour ces structures par une contraction immédiate de trésorerie. « On nous demande d’être résilients mais on oublie que notre coussin de liquidité ne dépasse pas trois mois », confie Patrice M’Bo, artisan-imprimeur à Talangaï.

    Le financement abordable, nerf de la guerre

    Selon l’International Finance Corporation, l’écart de financement des micro-entreprises africaines frôle les 330 milliards de dollars. Au Congo, le taux moyen débiteur pour un crédit de trésorerie oscille encore entre 12 % et 14 % l’an, un niveau que peu de jeunes pousses peuvent absorber. Les initiatives de garantie partielle de la Banque des États de l’Afrique centrale atténuent le risque bancaire mais demeurent largement méconnues des entrepreneurs de quartier. « Ce n’est pas l’offre qui manque, c’est la lisibilité du guichet », souligne Mireille Goma, consultante en inclusion financière.

    La fracture numérique, nouveau mur invisible

    L’appel onusien insiste sur le renforcement des infrastructures numériques. Dans les faits, l’accès au haut débit de qualité reste inégal sur le territoire congolais : Brazzaville affiche 23 % de pénétration du très haut débit, tandis que dans les districts périphériques elle chute à moins de 5 %. Or la capacité à vendre en ligne, à dématérialiser la facturation ou à gérer une chaîne d’approvisionnement via une plateforme cloud conditionne désormais la compétitivité. « Nous sommes passés d’un monde où le capital était le béton à un monde où le capital est la donnée », résume un économiste du Programme des Nations Unies pour le Développement.

    Des politiques nationales encore dispersées

    À Brazzaville, la stratégie gouvernementale énumère subventions, défiscalisations ponctuelles et incubateurs publics. Pourtant, l’alignement des mesures demeure parcellaire. L’Observatoire congolais des PME relève qu’en 2023 à peine 14 % des micro-entrepreneurs interrogés connaissaient l’existence du Fonds national de garantie. Le ministère des Petites et Moyennes Entreprises promet un portail unique d’ici la fin de l’année pour simplifier l’accès à l’information, mais le chantier législatif relatif aux faillites et à la protection des créanciers piétine encore au Parlement.

    Genre et jeunesse : des leviers sous-exploités

    Le secrétaire général a insisté sur la capacité des TPE-PME à autonomiser les femmes et les jeunes. Au Congo, 64 % des entreprises créées en 2022 l’ont été par des personnes de moins de 35 ans, mais à peine 31 % sont dirigées par des femmes, d’après l’Agence nationale de promotion des investissements. Les programmes d’accompagnement actuels se focalisent sur la formalisation mais peinent à intégrer des modules de leadership et de négociation, pourtant décisifs pour accéder aux marchés publics.

    Intelligence artificielle : menace ou catalyseur ?

    Dans son message, António Guterres a pointé la difficulté des TPE-PME à « accéder aux technologies émergentes et à l’intelligence artificielle ». Pourtant, des exemples locaux montrent qu’une appropriation pragmatique est possible : à Poto-Poto, une start-up de micro-logistique utilise un algorithme libre pour optimiser ses tournées et économiser 18 % de carburant par mois. Le défi, selon les experts, n’est pas tant technologique que culturel : il s’agit de convaincre des dirigeants déjà submergés par l’opérationnel d’allouer temps et ressources à l’apprentissage numérique.

    Le prisme des Objectifs de développement durable

    Le plaidoyer onusien s’inscrit dans le cadre de l’Objectif 8 des ODD, visant une croissance économique soutenue et un travail décent pour tous. Au rythme actuel, le rapport annuel du Global Entrepreneurship Monitor estime qu’il faudrait près de quinze ans pour combler l’écart de productivité entre micro-entreprises d’Afrique centrale et standards mondiaux. La mobilisation de partenariats public-privé, notamment autour de la commande publique verte et des financements climat, apparaît aujourd’hui comme un accélérateur crédible.

    Entre promesse internationale et realpolitik nationale

    En définitive, le discours d’António Guterres rappelle que la santé des micro-entreprises conditionne l’équilibre social autant que la performance macroéconomique. Mais la mise en œuvre dépendra des arbitrages budgétaires locaux, de la volonté des banques commerciales de réinventer leurs critères de risque, et de la capacité des entrepreneurs eux-mêmes à saisir l’opportunité numérique. « Les déclarations multilatérales fixent la boussole, mais c’est au niveau des rues de Moukondo ou de Bacongo que se joue le sort de l’économie », confie un professeur d’économie de l’Université Marien-Ngouabi. À l’heure où la planète célèbre la créativité des petites unités, le défi congolais reste de traduire l’écho diplomatique en mesures tangibles, pérennes et inclusives.

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