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    Environnement

    PAM, rues englouties et promesses : à Brazzaville, la solidarité sur la brèche

    Par Brazzavillois25 juin 20255 Mins de Lecture
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    Les flots d’une saison devenue extrême

    Talangaï, arrondissement densément peuplé de la rive droite, s’est réveillé le 17 juin avec les pieds dans une eau boueuse qui ne semblait plus vouloir refluer. Les précipitations, d’une intensité rarement mesurée depuis la crue de 2019, ont cisaillé les remblais, débordé les collecteurs et emporté toitures, meubles, parfois documents d’état civil. Le ministère des Affaires sociales chiffre à près de cinq mille le nombre de ménages affectés, un volume qui a contraint les autorités à activer, dès le 20 juin, le comité de crise multiministériel.

    Les scénarios de montée des eaux étaient pourtant modélisés par les services de météorologie, mais la progression de l’urbanisation informelle, l’obstruction des caniveaux et l’absence d’ouvrages de rétention ont transformé l’averse en cataclysme miniature. Les quartiers périphériques de Mfilou, rarement cités lors des précédentes inondations, ont cette fois-ci payé un tribut inattendu, confirmant l’élargissement de la zone de vulnérabilité autour de la capitale.

    Un ballet institutionnel sous l’œil des sinistrés

    Dans ce décor de tôles froissées, la visite conjointe du 24 juin rassemblant la ministre Irène Marie-Cécile Mboukou-Kimbatsa et le représentant du Programme alimentaire mondial, Gon Meyers, a pris valeur de signal politique. « Nous avons analysé plusieurs aspects du problème pour voir ce que peut être notre contribution », a déclaré ce dernier, promettant une mobilisation « sur l’alimentation, la protection et, si nécessaire, le soutien psychologique ».

    Le choix de la formule, mesuré, traduit la prudence des agences onusiennes, habituées à calibrer leur intervention sur la base d’évaluations rapides des besoins, les fameuses RBI (Rapid Needs Assessments). La présence au même rendez-vous du chef de bureau du Haut-Commissariat pour les réfugiés rappelle que l’exode interne généré par les inondations recoupe les questions de statut et de documentation, dimensions souvent sous-estimées dans les réponses purement alimentaires.

    La mécanique de l’urgence, entre stocks et corridors

    Les premiers camions bâchés frappés du sigle PAM ont quitté l’entrepôt de Kintélé le 25 juin, chargés de rations prêtes à consommer, de sacs de riz et de bidons d’huile. Cette livraison s’inscrit dans la contribution de l’organisation, évaluée à dix jours de vivres pour deux mille ménages, le temps que le gouvernement déploie des stocks destinés à couvrir l’ensemble des cinq mille familles. La coordination logistique, expliquent les techniciens, repose sur la réouverture de voies secondaires et sur la sécurisation de points de distribution dans les écoles évacuées pour l’occasion.

    Cependant, la chaîne d’approvisionnement reste vulnérable aux embouteillages chroniques de l’avenue de l’Université et aux glissements de terrain du plateau des 15 ans. Le directeur départemental des Travaux publics, joint par téléphone, souligne que « l’acheminement des bâches et du bois d’œuvre pour les abris temporaires dépend du désengorgement rapide de ces axes, condition sine qua non pour éviter des ruptures de stock ». La mise en œuvre de corridors humanitaires intra-urbains, concept théorique dans nombre de métropoles africaines, est ainsi soumise à l’épreuve du terrain brazzavillois.

    Relogement : la quadrature d’un foncier saturé

    Au-delà de l’assistance d’urgence, la question du relogement révèle les tensions structurelles d’une capitale dont la population a triplé en trente ans sans véritable plan d’expansion. Le comité de crise planche sur l’option des sites transitoires de Massengo et Djiri, déjà identifiés lors des inondations de 2020 mais jamais aménagés faute de viabilisation. Pour la ministre Mboukou-Kimbatsa, « il ne s’agit plus seulement de déplacer les familles, mais de créer les conditions d’un minimum de stabilité sociale ».

    Les ONG locales plaident pour une indemnisation en nature, via l’octroi de parcelles assainies, plutôt qu’une redistribution monétaire jugée trop volatile. Or, l’État détient à peine huit pour cent des réserves foncières disponibles, le reste étant déjà attribué ou disputé devant les tribunaux coutumiers. Dans ce contexte, l’expertise du PAM est sollicitée pour élaborer un package intégrant cash-transfer et travaux HIMO (Haute Intensité de Main-d’Œuvre), solution qui permettrait de lier revenu temporaire et reconstruction d’abris adaptés.

    Prévenir plutôt que réparer : un chantier climatique et citoyen

    Au fil des entretiens, un consensus se dessine : reconstruire à l’identique reviendrait à reproduire la catastrophe. Les services de l’Environnement insistent sur la nécessité de restaurer les marigots naturels qui absorbaient historiquement les excédents pluviaux. Les ingénieurs de l’École nationale des travaux publics, eux, évoquent la création de bassins de rétention en amont, inspirés du modèle de Kigali, tandis que les associations de quartier réclament avant tout le curage régulier des drains existants.

    La feuille de route que le gouvernement présentera aux bailleurs lors de la table ronde d’août prochain devra donc conjuguer investissements lourds et mobilisation citoyenne. Pour l’ancien préfet de Brazzaville, Christian Roger Okemba, « tant que les habitations se dresseront sur les talwegs, une pluie exceptionnelle saura rappeler les lois de la topographie ». Le défi consiste désormais à transformer cette leçon hydrologique en opportunité de planification urbaine, sous peine de voir, chaque saison, les mêmes camions humanitaires arpenter les mêmes rues dévastées.

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