Close Menu
    Articles les plus lus

    Forêts SA : Brazzaville réclame une boussole éthique pour ses tronçonneuses

    25 juin 2025

    15 Août : la DGFE révèle un arsenal logistique inédit

    27 août 2025

    Cinq cerveaux brazzavillois au Dragon digital : claviers contre décrochage

    10 juillet 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    Brazzavillois
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Accueil
    • Économie
    • Politique
    • Environnement
    • Éducation
    • Santé
    • Sport
    • Culture
    Brazzavillois
    Home»Environnement»Congo : dépoussiérer le code forestier sans couper la branche de la croissance
    Environnement

    Congo : dépoussiérer le code forestier sans couper la branche de la croissance

    BrazzavilloisPar Brazzavillois26 juin 2025Aucun commentaire4 Mins de Lecture
    Partagez
    Facebook Twitter Pinterest Threads Bluesky Copier le Lien

    Brazzaville face au dilemme d’une manne forestière convoitée

    Au cœur de l’immense bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, les forêts du pays attirent aussi bien les exploitants de bois précieux que les géants du secteur minier. La capitale, Brazzaville, observe ce ballet d’intérêts parfois divergents avec la conscience aiguë d’un héritage écologique aussi fragile que stratégique. Début juillet, ces tensions latentes ont refait surface lors d’un forum réunissant organisations non gouvernementales, représentants étatiques et chercheurs, dans le sillage du programme Forest Governance, Markets and Climate appuyé par Londres. «La trajectoire actuelle n’est pas tenable si nous voulons préserver les puits de carbone et garantir des retombées locales», résume, avec un calme inquiet, Célestine Ossa, spécialiste des politiques forestières.

    Un arsenal juridique en suspens qui interroge la gouvernance

    En dépit de l’adoption d’un nouveau Code forestier en 2020 et d’une loi ambitieuse sur les droits des peuples autochtones, plusieurs textes d’application tardent à voir le jour. Sans ces décrets, la norme reste lettre morte. «Nous ne plaidons pas pour un moratoire, mais pour des règles claires, connues de tous et opposables aux entreprises», insiste Joseph Malonga, juriste auprès de l’Observatoire congolais des droits de l’homme. Les ONG dénoncent un dispositif institutionnel émietté où se superposent, sans réelle coordination, les attributions des ministères des Forêts, des Mines et de l’Environnement. Ce vide réglementaire nourrit l’arbitraire dans l’attribution des titres de coupe, fragilise les contrôles et alimente la défiance des bailleurs internationaux engagés sur le climat.

    Société civile et communautés locales, vigies de la forêt congolaise

    L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), à laquelle le Congo adhère depuis 2012, devait ouvrir la voie à un contrôle citoyen des recettes issues du bois et du sous-sol. Or la participation des parties prenantes demeure timide. Plusieurs bassins forestiers reculés restent inaccessibles aux observateurs indépendants, faute de moyens logistiques ou de volonté politique. «Les communautés locales continuent de découvrir les limites de leurs terres après la signature des contrats», déplore Jeannette Pika, coordinatrice d’une organisation paysanne dans la Sangha. Les groupes autochtones, déjà marginalisés socialement, se voient ainsi privés d’un droit élémentaire : savoir si la concession qui entoure leur village est légale, durable et rémunératrice.

    Entre impératifs économiques et urgence climatique, l’équation minière

    Le retrait progressif de l’Union européenne de l’Accord de partenariat volontaire FLEGT, remplacé par un Partenariat forestier plus global, a rebattu les cartes diplomatiques. Pour Brazzaville, la tentation est forte de compenser la baisse des revenus pétroliers par une intensification des coupes et l’ouverture de mines à ciel ouvert. Les entreprises, elles, réclament la simplification de la procédure d’approbation des plans d’aménagement, souvent bloqués plusieurs années. «Chaque retard bureaucratique accroît le coût du capital et repousse l’emploi local escompté», argumente un cadre d’une multinationale du bois, sous couvert d’anonymat. Reste que le Congo a pris des engagements climatiques à Glasgow pour maintenir 70 % de son couvert forestier. Manquer cette cible exposerait le pays à des pénalités financières et à une image ternie sur le marché des crédits carbone.

    De la concertation à l’action : quelle feuille de route crédible ?

    Les recommandations formulées à l’issue du forum dessinent une méthodologie en trois axes. D’abord, publier sans délai les décrets d’application déjà rédigés, afin de rendre opérationnel le Code forestier et la loi sur la faune. Ensuite, créer un comité multi-acteurs permanent chargé d’arbitrer les conflits d’usage et de suivre les redevances, sur le modèle ghanéen cité en exemple. Enfin, renforcer les capacités juridiques des communautés et des élus locaux, maillon essentiel pour relayer les alertes de terrain. Le gouvernement s’est dit «ouvert à un dialogue structuré» mais ne s’est pas engagé sur un calendrier. Les bailleurs, eux, calibrent leurs financements en fonction d’indicateurs de gouvernance qui, pour l’instant, restent au rouge.

    Dans un pays où la fiscalité forestière assure jusqu’à 10 % des recettes publiques hors pétrole, repenser la norme n’est pas un luxe intellectuel, mais un impératif budgétaire et climatique. La refonte promise pourrait, si elle est menée avec cohérence, transformer la forêt congolaise en atout diplomatique majeur au sein des négociations internationales tout en garantissant des dividendes sociaux tangibles. À défaut, les arbres continueront de quitter le territoire sous forme de grumes, emmenant avec eux des promesses de développement qui n’auront jamais germé.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest Bluesky Threads Tumblr Telegram Email
    Brazzavillois

    Related Posts

    Brazzaville face aux déchets: alerte et riposte

    5 septembre 2025

    Conkouati-Douli : pétrole et biodiversité sous tension

    4 septembre 2025

    Sibiti : trois mois pour transformer la Lékoumou

    2 septembre 2025
    Ajoutez un Commentaire

    Comments are closed.

    Articles Récents

    Visite à Mayoko : Sassou-N’Guesso mise sur le fer

    2 septembre 202551 Vues

    Hommage mesuré à Note Agathon, serviteur d’État

    23 juillet 202546 Vues

    Brazzaville–Washington : l’audace diplomatique paye

    27 juillet 202526 Vues
    Restez Connectés
    • Facebook
    • Twitter
    • YouTube
    • TikTok
    Articles les plus lus

    Racing Club Brazza remonte : les secrets d’un retour

    Par Brazzavillois8 septembre 2025

    Pointe-Noire : les Wewa, solution miracle du trafic ?

    Par Brazzavillois7 septembre 2025

    Présidentielle 2026 : la biométrie relance le débat

    Par Brazzavillois7 septembre 2025

    Brazzavillois.com est votre source d’information de proximité, entièrement dédiée à la vie et l’actualité du Congo‑Brazzaville. Politique, société, culture, économie, sport : notre équipe d’journalistes et correspondants vous offre des articles fiables, engagés et ancrés dans la réalité congolaise.

    Articles populaires

    Un Pacte d’Influence : L’Unification des Capitaux Souverains de l’Afrique

    19 juin 2025

    Sous la lune, Mudimbé traverse le fleuve Congo : hommage littéraire urbain

    1 juillet 2025

    Shanghai: la nouvelle porte d’or du pétrole congolais

    20 août 2025
    Sélection de la Rédaction

    Au Hilton des Tours Jumelles, la culture fait salon et stratégie à Brazzaville

    10 juillet 2025

    Fespam 2025: Brazzaville riposte aux sceptiques

    7 août 2025

    Médiation mondiale : Brazzaville sort l’olivier

    5 août 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    • Charte éditoriale
    • Politique de Confidentialité
    • Publicité
    • Contact
    Brazzavillois.com © 2025

    Renseignez vos mots-clés ci-dessus et appuyez Entrée. Appuyez Esc pour Annuler.