Close Menu
    Articles les plus lus

    Brazzaville s’échauffe : les filets du volley A6 font déjà vibrer août 2024

    10 juillet 2025

    Sassou N’Guesso à Pékin : coulisses du grand défilé

    1 septembre 2025

    BEPC 2025 : le jour d’après, entre sueurs froides et algorithmes vigilants

    8 juillet 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    Brazzavillois
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Accueil
    • Économie
    • Politique
    • Environnement
    • Éducation
    • Santé
    • Sport
    • Culture
    Brazzavillois
    Home»Culture»Tokomi 2025 : Brazzaville allume l’IFC, performance sans remords et sans filet
    Culture

    Tokomi 2025 : Brazzaville allume l’IFC, performance sans remords et sans filet

    BrazzavilloisPar Brazzavillois26 juin 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
    Partagez
    Facebook Twitter Pinterest Threads Bluesky Copier le Lien

    Une troisième édition sous le signe d’un optimisme combatif

    À Brazzaville, le calendrier culturel de juillet s’ouvre désormais sur une promesse de déflagration artistique. Tokomi, « Nous sommes arrivés » en lingala, prend en effet la forme d’une déclaration de présence, presque d’occupation symbolique, au cœur de l’Institut français du Congo et de l’école de danse Kundi. Pour Gervais Tomadiatunga, directeur de la Biennale et chorégraphe au parcours largement salué, il s’agit « d’arracher la jeunesse aux renoncements » pour la convier à une célébration décomplexée du vivant. Le thème « Brûlons les regrets » donne le ton : il ne sera plus question d’autocensure ni d’attentisme, mais d’un saut créatif pensé comme remède aux désillusions sociales.

    Une géographie des corps entre Brazzaville, Kinshasa et Paris

    La cartographie des invités traduit cette ambition transfrontalière. Sur les quelque vingt interprètes annoncés, six viennent de France ou de République démocratique du Congo, rappelant combien le fleuve Congo demeure un corridor esthétique. La Française Stéphanie Chariau, encore marquée par ses immersions chorégraphiques dans les ruelles de Poto-Poto, présentera « Animale », une pièce qui, selon ses propres mots, « a jailli de manière pulsionnelle, comme si le sol congolais commandait au corps de parler ». À l’inverse, le Congolais Mavy Kimvidi – résidant à Kinshasa mais régulièrement accueilli à Brazzaville – propose « Encre », réécriture d’un opus de Tomadiatunga augmenté des fragments vécus « ici et là-bas », double rive oblige.

    Formation intensive : parier sur la relève locale

    Au-delà du spectacle, Tokomi revendique une dimension pédagogique redevable aux réalités d’une scène congolaise encore fragile économiquement. Depuis le 23 juin, une cinquantaine de jeunes danseurs suit, à huis clos, un entraînement marathon alliant improvisation, analyse du mouvement et dramaturgie. Frédéric Brignot, directeur délégué de l’IFC, rappelle que « l’enjeu n’est pas seulement de donner à voir, mais de renforcer la boîte à outils des artistes afin qu’ils puissent demain exporter leur signature ». Dans un pays où les financements publics destinés à la culture restent rares, la gratuité d’un tel programme est saluée comme un acte militant autant qu’un investissement stratégique.

    Une programmation dense, miroir de la ville qui palpite

    Chaque soirée se présente comme une variation autour des urgences urbaines : violences de genre, mémoire coloniale, fièvre d’une capitale bouillonnante. L’ouverture, le 1er juillet, superposera « Crèche l’araignée », métaphore d’une maternité étouffée par les toiles d’une cité qui peine à protéger les siens, et « Animale », respiration viscérale d’une Europe qui s’invite en Afrique pour y perdre ses repères. Les débats du 2 juillet sur la programmation et la communication culturelles veulent armer les compagnies locales face aux circuits de diffusion encore largement contrôlés depuis l’étranger. Le 5 juillet, la clôture orchestrée autour de « Élégance de la sape » promet un clin d’œil à la célèbre dandysme congolaise, manière de rappeler que la performance, ici, sait aussi se vêtir de velours et de satire.

    Cap sur la sous-région : un festival au service du rayonnement congolais

    Si Tokomi ne cache pas ses difficultés budgétaires, le comité d’organisation table sur des partenariats inédits. L’Alliance française de Pointe-Noire a déjà manifesté son intérêt pour accueillir une déclinaison, tandis que le programme « Afrique Créative » envisage un accompagnement technique centré sur la production durable. Tomadiatunga, lucide, souligne néanmoins qu’« un festival ne se nourrit pas que d’enthousiasme ». Il plaide pour une reconnaissance institutionnelle, précisant que « Brazzaville dispose désormais d’une expertise qu’il serait regrettable de laisser s’éteindre faute d’appui structurant ».

    Une ouverture gratuite, mais un investissement collectif requis

    L’entrée libre constitue l’un des moteurs d’un public jeune souvent réticent à débourser pour de la création contemporaine. Cependant, cette générosité pose la question de la viabilité. Plusieurs mécènes privés congolais, encore frileux à s’associer à l’art de la performance jugé élitiste, observent néanmoins une fréquentation croissante : en 2023, près de 2 000 spectateurs s’étaient pressés à l’IFC. L’édition 2025 ambitionne d’atteindre les 3 000, pari à la fois audacieux et mesuré pour une ville de deux millions d’habitants où l’offre culturelle reste dominée par la musique populaire.

    Vers une diplomatie culturelle de la pulsation

    Au-delà du spectacle vivant, Tokomi incarne une stratégie de soft power, celle d’une capitale cherchant à repositionner son récit urbain. À écouter les organisateurs, la performance, art de l’instant et de la friction, reflète la contemporanéité d’un Congo tiraillé entre héritages et projections. Dans un contexte régional marqué par la recherche de nouveaux équilibres politiques, cette diplomatie des corps fait écho aux ambitions économiques que nourrit Brazzaville pour ses industries créatives. Ainsi, la Biennale se prend à rêver d’un label « made in Congo » exportable, capable de contrer la centralité de Dakar ou Johannesburg.

    Le feu des planches, l’épreuve du temps

    Alors que les projecteurs s’apprêtent à se braquer sur les planches, la question demeure : comment inscrire la dynamique dans la durée ? Les réponses se trouvent peut-être moins dans la captation d’un instant que dans la constitution de réseaux pérennes. Tokomi, déjà, agrège des compétences en production vidéo, ingénierie du son et administration culturelle. Autant de métiers encore en pénurie au Congo et sans lesquels la scène performance risque de rester cantonnée à l’événementiel. Le festival se rêve donc en écosystème : une fois la dernière gerbe d’applaudissements retombée, il faudra veiller à ce que les braises continuent de couver.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest Bluesky Threads Tumblr Telegram Email
    Brazzavillois

    Related Posts

    Traité Brazza-Makoko : un colloque pour 145 ans d’histoire

    8 septembre 2025

    Mwassi Festival : trois films choc sous les étoiles

    6 septembre 2025

    Lissolo Challenge: cinq vainqueurs et un jeu qui unit

    5 septembre 2025
    Ajoutez un Commentaire

    Comments are closed.

    Articles Récents

    Visite à Mayoko : Sassou-N’Guesso mise sur le fer

    2 septembre 202551 Vues

    Hommage mesuré à Note Agathon, serviteur d’État

    23 juillet 202546 Vues

    Brazzaville–Washington : l’audace diplomatique paye

    27 juillet 202526 Vues
    Restez Connectés
    • Facebook
    • Twitter
    • YouTube
    • TikTok
    Articles les plus lus

    Racing Club Brazza remonte : les secrets d’un retour

    Par Brazzavillois8 septembre 2025

    Pointe-Noire : les Wewa, solution miracle du trafic ?

    Par Brazzavillois7 septembre 2025

    Présidentielle 2026 : la biométrie relance le débat

    Par Brazzavillois7 septembre 2025

    Brazzavillois.com est votre source d’information de proximité, entièrement dédiée à la vie et l’actualité du Congo‑Brazzaville. Politique, société, culture, économie, sport : notre équipe d’journalistes et correspondants vous offre des articles fiables, engagés et ancrés dans la réalité congolaise.

    Articles populaires

    Quand les étudiants congolais fabrique l’avenir des relations publiques

    21 juin 2025

    Brazzaville à la manœuvre : le tennis d’Afrique centrale vise Kigali

    1 juillet 2025

    Caracas: médias du Sud global unis pour se raconter

    12 août 2025
    Sélection de la Rédaction

    Comment « Congo » transporte atlas, imaginaires et diplomaties africaines

    11 juillet 2025

    Brazzaville s’enflamme pour 1xBet : pluie de millions et fièvre sportive

    28 juin 2025

    Startup attitude en fauteuil à Brazzaville

    29 juillet 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    • Charte éditoriale
    • Politique de Confidentialité
    • Publicité
    • Contact
    Brazzavillois.com © 2025

    Renseignez vos mots-clés ci-dessus et appuyez Entrée. Appuyez Esc pour Annuler.