Une initiative privée alignée sur la stratégie nationale de digitalisation
Au moment où le Congo-Brazzaville accélère la modernisation de son écosystème financier, le secteur privé joue un rôle complémentaire à celui des pouvoirs publics. La deuxième session du programme « Each One Teach One », annoncée pour le 4 juillet 2025 par UBA Congo, s’inscrit dans cette dynamique. L’axe privilégié : le paiement digital, pierre angulaire de la dématérialisation des transactions encouragée par le gouvernement et la Banque des États de l’Afrique centrale. En dotant les entrepreneurs brazzavillois de compétences concrètes, la banque renforce un chantier national déjà balisé par la Stratégie de développement de l’économie numérique 2025 (Ministère des Postes et de l’Économie Numérique, 2023).
Les besoins urgents des petites entreprises brazzavilloises
À Brazzaville, près de deux tiers des PME déclarent rencontrer des difficultés d’accès aux instruments modernes de paiement, selon une enquête conjointe de la Chambre de Commerce et du PNUD publiée en mars 2024. Le recours privilégié au cash augmente les coûts de gestion, réduit la traçabilité et pénalise la compétitivité. « Notre clientèle est de plus en plus connectée, mais nous restons prisonniers de la liquidité », reconnaît Marie-Joëlle Mantina, gestionnaire d’une boutique de prêt-à-porter au Marché Total. Face à cet impératif, la formation de UBA Congo promet un transfert de savoirs pratiques : comprendre le fonctionnement d’un TPE, paramétrer la machine, sécuriser la transaction et rassurer le client.
Des terminaux de paiement au cœur de la confiance marchande
Les Terminaux de Paiement Électronique ne se limitent plus à un simple lecteur de cartes ; ils deviennent des guichets polyvalents capables d’accepter le mobile money, d’imprimer des reçus fiscalement reconnus et de dialoguer avec la comptabilité numérique de l’entreprise. « Le TPE est désormais une passerelle entre la banque, l’administration fiscale et le commerçant », explique Gilles Missengue, responsable Produits Digitaux chez UBA Congo et principal intervenant de la session. Adopté massivement dans les capitales voisines, le dispositif réduit de 25 % le temps de rotation des stocks et diminue jusqu’à 18 % les pertes liées aux manipulations d’espèces, d’après une note interne de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale datée de février 2025.
Retour d’expérience : un premier séminaire salué par les participants
La première étape du cycle, tenue le 24 avril 2025 et consacrée à l’optimisation des organisations comptables, a réuni 94 participants sur les 256 inscrits. « Ce type de formation nous ouvre des horizons et crédibilise nos démarches auprès des investisseurs », confie Ange Obili, fondateur d’une jeune pousse agroalimentaire. Selon les questionnaires d’évaluation, 87 % des participants ont jugé la séance « très pertinente », tandis que 73 % affirment avoir déjà mis en pratique au moins une recommandation. Une telle adhésion renforce la légitimité de la banque comme partenaire durable du tissu entrepreneurial local.
Perspectives : vers une économie davantage cashless
Alors que la Banque mondiale estime à 41 % la part de la population congolaise disposant d’un compte bancaire (Banque mondiale, 2024), l’ambition collective est d’élargir l’inclusion financière par la généralisation des usages numériques. Denis Sassou Nguesso rappelait, lors du lancement du Plan national de développement 2022-2026, que « l’économie numérique n’est plus une option mais un levier de souveraineté ». Dans cette veine, l’effort de UBA Congo contribue à fluidifier les flux commerciaux, à renforcer la transparence et à attirer des investissements créateurs d’emplois. La session du 4 juillet, ouverte gratuitement sur Microsoft Teams, devrait marquer une nouvelle étape vers la consolidation d’un marché interne plus fluide, compétitif et résilient, tout en soutenant la trajectoire de diversification économique voulue par les autorités.