Close Menu
    Articles les plus lus

    Deux Congos face à face : petit précis ironique d’une grande fracture coloniale

    25 juin 2025

    Brazzaville survivra-t-elle au raz-de-marée Tenor ? Rap, ferveur et décibels

    26 juin 2025

    Un Réacteur Nucléaire au Sahel : Burkina Faso et Russie Jouent la Carte Atomique

    20 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter)
    Brazzavillois
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Accueil
    • Économie
    • Politique
    • Environnement
    • Éducation
    • Santé
    • Sport
    • Culture
    Brazzavillois
    Home»Politique»Promesse sur le papier, fusils en sourdine : RDC et Rwanda sous loupe onusienne
    Politique

    Promesse sur le papier, fusils en sourdine : RDC et Rwanda sous loupe onusienne

    BrazzavilloisPar Brazzavillois28 juin 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
    Partagez
    Facebook Twitter Pinterest Threads Bluesky Copier le Lien

    Une médiation multiforme portée par la résolution 2773

    Dans une salle feutrée du Department of State, le secrétaire général des Nations unies a rappelé devant la presse internationale la portée normative de la résolution 2773 adoptée en décembre dernier. Ce texte, issu de tractations parfois rugueuses entre membres permanents du Conseil de sécurité, invite la République démocratique du Congo et le Rwanda à un cessez-le-feu « intégral, immédiat et vérifiable ». La déclaration d’Antonio Guterres, prononcée le 27 juin à Washington, ne se limite pas à une injonction protocolaire : elle insiste sur l’obligation de résultat qui découle de la signature, sous caution américaine, du nouvel accord de paix orienté vers la désescalade militaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

    À travers cette prise de parole publique, le secrétaire général signale que la communauté internationale ne se satisfera plus d’engagements de façade. L’ONU, a-t-il précisé, « demeure engagée, via la MONUSCO, auprès de l’Union africaine et des partenaires régionaux », pour assurer un suivi opérationnel de chaque clause. Autrement dit, l’accord n’est plus un simple parchemin diplomatique, mais un document-cadre susceptible d’activer des mécanismes de pression multilatéraux si les signataires se dérobent.

    Les racines du conflit : un Kivu encore meurtri

    Depuis la résurgence du M23 fin 2021, les collines volcaniques du Kivu connaissent une volatilité chronique. Les flux de déplacés, estimés à plus de sept millions par l’OIM, témoignent de la profondeur du traumatisme collectif. Kinshasa accuse Kigali de soutenir de longue date la rébellion, ce que ce dernier dément en bloc. Les incursions transfrontalières, les discours enflammés sur les chaînes locales et l’enrôlement forcé de mineurs ont dressé un tableau humanitaire que l’archevêque de Bukavu qualifie de « plaie ouverte au cœur des Grands Lacs ». Au-delà de la rivalité sécuritaire, les enjeux miniers – coltan, étain, or artisanal – alimentent une économie de guerre où l’informel côtoie un commerce transfrontalier protéiforme.

    Face à cette complexité, le cessez-le-feu paraît à la fois indispensable et fragile. Un diplomate onusien basé à Goma confie, sous couvert d’anonymat, que « la moindre flambée locale pourrait faire tomber le château de cartes ». L’accord procède donc d’un pari : stabiliser les lignes de front avant de s’attaquer aux causes structurelles, notamment la gouvernance foncière, le partage des revenus miniers et la réintégration des combattants dans le tissu socio-économique.

    Washington, Doha et Lomé : une triangulation diplomatique inédite

    Le rôle de facilitation assumé par les États-Unis, salué par Antonio Guterres, traduit l’ambition de l’administration Biden de réaffirmer sa visibilité dans une région où la Russie et la Chine accroissent leur empreinte stratégique. L’implication du Qatar, rompu aux médiations discrètes au Moyen-Orient, ajoute un levier financier non négligeable, tandis que la présence du président togolais Faure Gnassingbé, désigné par l’Union africaine, confère une légitimité continentale à la démarche.

    Selon une source diplomatique congolaise, « cette triangulation offre à chacun une portion de notoriété, mais place aussi chaque acteur devant ses responsabilités ». Washington fournit la puissance de persuasion, Doha promet un soutien logistique aux programmes de désarmement, et Lomé fait office de courroie de transmission entre capitales africaines souvent méfiantes envers les injonctions extérieures. L’équation demeure délicate : il s’agit d’aligner des calendriers politiques hétérogènes sans heurter les souverainetés nationales.

    La MONUSCO en quête d’efficacité renouvelée

    Présente depuis 1999 sous diverses appellations, la mission onusienne en RDC fait l’objet de critiques récurrentes quant à sa capacité à protéger les civils. Consciente du scepticisme local, la direction de la MONUSCO a réorganisé ses brigades d’intervention pour les rendre plus mobiles et mieux arrimées aux forces armées congolaises. Antonio Guterres rappelle, non sans prudence, que « la durabilité du cessez-le-feu dépendra d’une coordination tactique soutenue ». En marge de la prise de parole de Washington, un haut responsable militaire de l’ONU confirmait l’arrivée imminente de drones supplémentaires de surveillance et la mise en place d’un mécanisme conjoint de vérification avec Kigali.

    Pour les communautés du Rutshuru, l’enjeu est tangible : pouvoir regagner les champs avant la grande saison de semis d’août. La crédibilité de l’organisation internationale, malmenée lors des émeutes anti-MONUSCO de l’an dernier, se joue à nouveau dans cette capacité à offrir des garanties de sécurité rapides et perceptibles.

    Brazzaville et la CEEAC : relais discrets d’une stabilité régionale

    Si la crise se déroule à l’est du fleuve Congo, elle n’est pas sans répercussion à Brazzaville, siège de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Sous la présidence active de Denis Sassou Nguesso, la diplomatie congolaise plaide depuis plusieurs années pour un dialogue permanent entre États membres afin de prévenir toute contagion sécuritaire. Un conseiller du ministère congolais des Affaires étrangères rappelle que « la libre circulation sur le Corridor Pointe-Noire–Bukavu dépend étroitement d’une pacification durable des rives orientales ».

    En juin, lors d’une réunion informelle de la CEEAC, Brazzaville a proposé la création d’un fonds de stabilisation destiné à soutenir les programmes de démobilisation dans la région des Grands Lacs. Cette initiative, encore en discussion, témoigne de la volonté congolaise de contribuer, par la voie multilatérale, à l’architecture de paix régionale sans jamais s’immiscer directement dans le jeu militaire, préservant ainsi sa neutralité et son image de médiateur fiable.

    Entre prudence et espoir : quels chemins pour 2025 ?

    Les observateurs s’accordent à dire que l’accord de Washington n’est qu’une étape dans un processus marathonien. La tenue d’élections locales en RDC, la préparation de la présidentielle rwandaise de 2024 et la réduction programmée du contingent onusien dessinent un horizon ponctué de risques. Dans ce contexte, le rappel d’Antonio Guterres au respect « scrupuleux » des engagements sonne comme un avertissement serein mais ferme.

    Pour les jeunesses urbaines de Kinshasa, Kigali et même Brazzaville, habituées aux interconnexions numériques, la paix ne peut plus se résumer à un alignement de signatures officielles : elle doit produire des dividendes concrets en matière d’emploi, d’infrastructures et de liberté de circulation. La balle est désormais dans le camp des États, placés sous la vigilante mais bienveillante loupe onusienne.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest Bluesky Threads Tumblr Telegram Email
    Brazzavillois

    Related Posts

    Brazzaville, scène d’une Kwibohora XXL : la diplomatie congolaise rayonne

    10 juillet 2025

    Deux Congos pour le prix d’un : récit d’un fleuve qui a séparé des nations

    9 juillet 2025

    Entre Brazzaville et ses corridors, la diplomatie routière s’accélère

    9 juillet 2025
    Ajoutez un Commentaire

    Comments are closed.

    Articles Récents

    Brazzaville–Nouméa : comment Camille Miansoni s’impose procureur général

    1 juillet 202512 Vues

    Brazzaville inaugure un centre d’hémodialyse dans une envolée sanitaire remarquable

    19 juin 202510 Vues

    Brazzaville révise ses soins néphrologiques : une avancée prudente

    19 juin 20259 Vues
    Restez Connectés
    • Facebook
    • Twitter
    Articles les plus lus

    Brazzavillois.com est votre source d’information de proximité, entièrement dédiée à la vie et l’actualité du Congo‑Brazzaville. Politique, société, culture, économie, sport : notre équipe d’journalistes et correspondants vous offre des articles fiables, engagés et ancrés dans la réalité congolaise.

    Articles populaires

    64 ans de caserne et d’urnes : les FAC-GN promettent des élections zen

    25 juin 20250 Vues

    PAM, rues englouties et promesses : à Brazzaville, la solidarité sur la brèche

    25 juin 20250 Vues

    Loko Massengo électrise les ondes : la rumba congolaise sur Radio Congo

    2 juillet 20251 Vues
    Sélection de la Rédaction

    De Paris au fleuve Congo: retour stratégique de Bertin Béa à Brazzaville

    27 juin 2025

    Entre fleuve et stratégies : le Congo-Brazzaville dessine sa décennie 2030

    6 juillet 2025

    Synergies sur papier glacé : Brazzaville vend l’axe Congo-Italie à prix d’or

    26 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Charte éditoriale
    • Politique de Confidentialité
    • Publicité
    • Contact
    Brazzavillois.com © 2025

    Renseignez vos mots-clés ci-dessus et appuyez Entrée. Appuyez Esc pour Annuler.