Close Menu
    Articles les plus lus

    Bakolo Mboka, ou comment des sexagénaires coiffent les hits TikTok au poteau

    26 juin 2025

    L’ascension d’Edouarda Diayoka aux Talents d’Or 2025

    3 septembre 2025

    Quand la sécurité rime avec opacité : l’essor des PMSCs en Afrique

    20 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    Brazzavillois
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Accueil
    • Économie
    • Politique
    • Environnement
    • Éducation
    • Santé
    • Sport
    • Culture
    Brazzavillois
    Home»Économie»Agriculture congolaise : et si la compétence devenait la première récolte ?
    Économie

    Agriculture congolaise : et si la compétence devenait la première récolte ?

    BrazzavilloisPar Brazzavillois30 juin 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
    Partagez
    Facebook Twitter Pinterest Threads Bluesky Copier le Lien

    Des compétences au service de la souveraineté alimentaire

    Dans les salons feutrés de l’hôtel Radisson Blu de Brazzaville, l’atmosphère du 26 juin dernier oscillait entre satisfaction mesurée et confiance pragmatique. Autour de la table, représentants du ministère de l’Agriculture, partenaires sociaux, experts du Bureau international du travail et bailleurs emmenés par la Banque africaine de développement ont apposé leur sceau sur un document qualifié de « pierre angulaire » du renouveau agro-congolais. Cette stratégie d’identification des compétences, élaborée dans le cadre du Projet de développement intégré des chaînes de valeur agricoles (Prodivac), ambitionne d’aligner la formation professionnelle sur les besoins réels des filières manioc, maïs, poisson et volaille.

    À l’heure où l’actualité internationale agite la question de la sécurité alimentaire, le Congo inscrit ainsi son action dans le Plan national de développement 2022-2026. Selon Pascal Robin Ongoka, directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, « le secteur agricole prend un tournant décisif ; il doit redevenir la locomotive d’une croissance endogène, apte à nourrir nos villes et à créer des emplois durables ».

    Une méthodologie internationale adaptée au contexte congolais

    La singularité du processus tient à l’application de la méthode STED (Skills for Trade and Economic Diversification) conçue par le BIT. Entre octobre et novembre 2024, une série d’enquêtes de terrain a permis de cartographier les profils professionnels existants, de quantifier les écarts de compétences et de bâtir un mécanisme d’anticipation des métiers. « Avec STED, nous disposons enfin d’un tableau de bord fiable pour orienter nos politiques publiques », souligne Gloria Oket Ondako, coordinatrice du Prodivac. Le dispositif ne se contente pas de décrire la demande ; il propose des scénarios de développement, assortis d’indicateurs précis pour mesurer l’adéquation entre formation et emploi.

    Concrètement, trois ensembles d’informations ont été croisés : la structure actuelle du marché du travail, les tendances technologiques – mécanisation, transformation, logistique – et les ambitions commerciales des filières ciblées. Il en ressort une matrice de compétences où l’agronomie de précision, la gestion de coopérative, la maintenance de chaînes de froid et le marketing digital figurent en bonne place. Un tel calibrage devrait réduire l’inadéquation chronique entre compétences disponibles et exigences des investisseurs, source bien connue de sous-emploi des jeunes diplômés.

    Vers une gouvernance partagée de la formation agricole

    Au-delà de l’exercice technique, l’atelier de Brazzaville a mis en lumière un principe de gouvernance collaborative. Les organisations d’employeurs, les syndicats de travailleurs, les universités, mais aussi les collectivités locales ont été invités à enrichir puis à valider le document stratégique. « La compétence n’est plus l’apanage exclusif de l’école, elle se construit dans un dialogue permanent avec l’entreprise et le territoire », rappelle un représentant de la Chambre d’agriculture.

    Cette ouverture devrait accélérer la révision des curricula au sein de l’Institut national de recherche agronomique et forestière, des lycées techniques ruraux et des centres de formation professionnelle. Le ministère envisage déjà la création de certificats de spécialisation à géométrie variable, capables d’évoluer au rythme des innovations. Pour consolider cette dynamique, un comité de pilotage multisectoriel supervisera le déploiement de la stratégie, évaluera chaque année l’impact sur l’emploi et proposera, le cas échéant, des ajustements budgétaires.

    Perspectives pour la jeunesse et les territoires ruraux

    Sur le terrain, les attentes sont palpables. Dans le district de Gamboma, bastion du manioc, de jeunes entrepreneurs expérimentent déjà des variétés à haut rendement couplées à des outils numériques de suivi des cultures. « Si la formation suit, nous pourrons doubler notre production en trois ans », assure Mireille Oba, cheffe de coopérative, qui voit dans la future montée en compétences un moyen de fidéliser la main-d’œuvre locale. De l’avis des économistes, la valeur ajoutée générée par la transformation sur place – gari, farine panifiable, aliments pour bétail – pourrait hisser la contribution de l’agriculture à plus de 10 % du PIB dès 2028.

    Parallèlement, le segment aquacole, soutenu par la BAD, se prépare à renforcer la chaîne logistique du poisson frais grâce à des techniciens spécialisés en qualité sanitaire et gestion d’étang. L’objectif affiché est de substituer progressivement les importations onéreuses par une production nationale compétitive, tout en créant des débouchés pour les diplômés des centres maritimes de Pointe-Noire.

    Le pari d’une croissance inclusive et durable

    La stratégie validée à Brazzaville ne prétend pas résoudre, du jour au lendemain, la totalité des goulets d’étranglement structurels. Reste notamment la question du financement des micro-exploitations et de la modernisation des équipements, sans lesquels la montée en compétences resterait partiellement lettre morte. Cependant, en articulant formation, innovation et accès au marché, le document ouvre un couloir de transformation qui épouse les priorités du gouvernement en matière de diversification économique.

    « Nous tenons à féliciter notre partenaire, le BIT, pour son abnégation et sa détermination », a insisté Pascal Robin Ongoka. Cet hommage, loin d’être simplement protocolaire, traduit la volonté de consolider une alliance technique et financière avec les institutions multilatérales, considérée comme cruciale dans un contexte post-pandémie. Au-delà des discours, les signataires de la nouvelle feuille de route savent que le succès se mesurera dans les champs verdoyants de la Cuvette, dans les marchés urbains de Brazzaville ou de Dolisie, et surtout dans les trajectoires professionnelles d’une jeunesse en quête de perspectives. Si la compétence devient véritablement la première récolte, alors l’agriculture congolaise aura franchi un cap stratégique vers une croissance inclusive et durable.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest Bluesky Threads Tumblr Telegram Email
    Brazzavillois

    Related Posts

    Wing Wah: l’énorme pari chinois sur l’économie congolaise

    4 septembre 2025

    Incroyable Métamorphose: la gare bus de Dolisie

    4 septembre 2025

    Congo : accord pétrolier de 23 Mds $ qui bouscule tout

    3 septembre 2025
    Ajoutez un Commentaire

    Comments are closed.

    Articles Récents

    Visite à Mayoko : Sassou-N’Guesso mise sur le fer

    2 septembre 202551 Vues

    Hommage mesuré à Note Agathon, serviteur d’État

    23 juillet 202546 Vues

    Brazzaville–Washington : l’audace diplomatique paye

    27 juillet 202526 Vues
    Restez Connectés
    • Facebook
    • Twitter
    • YouTube
    • TikTok
    Articles les plus lus

    Racing Club Brazza remonte : les secrets d’un retour

    Par Brazzavillois8 septembre 2025

    Pointe-Noire : les Wewa, solution miracle du trafic ?

    Par Brazzavillois7 septembre 2025

    Présidentielle 2026 : la biométrie relance le débat

    Par Brazzavillois7 septembre 2025

    Brazzavillois.com est votre source d’information de proximité, entièrement dédiée à la vie et l’actualité du Congo‑Brazzaville. Politique, société, culture, économie, sport : notre équipe d’journalistes et correspondants vous offre des articles fiables, engagés et ancrés dans la réalité congolaise.

    Articles populaires

    Pointe-Noire : les Wewa, solution miracle du trafic ?

    7 septembre 2025

    Congo, conquête du cybercontinent : l’ambition mesurée de Luc Missidimbazi

    7 juillet 2025

    De Paris au fleuve Congo: retour stratégique de Bertin Béa à Brazzaville

    27 juin 2025
    Sélection de la Rédaction

    De Skopje à Rabat, la nouvelle romance diplomatique

    22 juillet 2025

    Ligue 1 : Les jeunes Congolais bousculent déjà l’élite

    19 août 2025

    La BAD prépare son Assemblée à Brazzaville : Un pari sur l’avenir du Congo

    20 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    • Charte éditoriale
    • Politique de Confidentialité
    • Publicité
    • Contact
    Brazzavillois.com © 2025

    Renseignez vos mots-clés ci-dessus et appuyez Entrée. Appuyez Esc pour Annuler.