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    Home»Politique»De N’Djamena à Brazzaville, six femmes redessinent l’Afrique centrale
    Politique

    De N’Djamena à Brazzaville, six femmes redessinent l’Afrique centrale

    BrazzavilloisPar Brazzavillois1 juillet 2025Aucun commentaire6 Mins de Lecture
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    Aux confins du fleuve Congo, un nouveau souffle de gouvernance

    Dans les dédales animés de Brazzaville comme dans les plaines sahéliennes de N’Djamena, un même murmure parcourt désormais les cercles d’initiés : le leadership régional ne se conjugue plus seulement au masculin. À mesure que l’Afrique centrale consolide sa place dans l’architecture géopolitique mondiale, de remarquables personnalités féminines émergent et forgent leur propre grammaire du pouvoir. Loin de s’inscrire dans un simple élan symbolique, leurs actions structurent des politiques publiques, aiguillonnent la diplomatie climatique et inspirent une jeunesse avide de modèles. Le croisement de leurs parcours dessine une cartographie inédite des influences qui irriguent la région, tout en soulignant la manière dont Brazzaville se positionne, sous l’impulsion des autorités, comme un pivot stratégique de ce renouveau.

    Hindou Oumarou Ibrahim, l’écologie enracinée dans la culture peule

    Issue de la communauté Mbororo, Hindou Oumarou Ibrahim a très tôt perçu l’urgence de faire dialoguer savoirs ancestraux et négociations climatiques internationales. Présidente de l’Association des femmes et peuples autochtones du Tchad, elle parcourt les sommets onusiens depuis plus d’une décennie, plaidant pour une gestion des ressources guidée par les populations locales. Sa méthode, articulée autour de la cartographie participative, a été saluée par l’UNESCO comme un modèle reproductible pour les autres bassins tropicaux. Conseillère lors de la COP 28, elle rappelle souvent que « l’adaptation commence dans les villages, pas dans les auditoriums climatisés », une maxime qui trouve un écho particulier dans les zones rurales du nord du Congo où les autorités explorent des mécanismes similaires de co-gestion forestière.

    Rose Christiane Ossouka Raponda, l’économie gabonaise à l’heure de la transition

    Première femme à diriger la primature gabonaise, Rose Christiane Ossouka Raponda a instauré, entre 2020 et 2023, une nouvelle doctrine budgétaire fondée sur la diversification post-pétrole. Face à la pression de la dette extérieure, elle a renégocié avec Pékin un échéancier plus flexible, tout en ouvrant le secteur énergétique à des investisseurs non traditionnels. Sa vision, qu’elle qualifie de « pétrole juste », place la ville au centre de la transition : aujourd’hui vice-présidente, elle coordonne un réseau de maires africains engagés dans la finance verte. Libreville et Brazzaville collaborent ainsi sur un programme pilote d’éclairage public solaire dont les premiers lampadaires, installés sur l’avenue des Trois-Martyrs, témoignent d’une diplomatie municipale en plein essor.

    Françoise Joly, la diplomatie verte au service du Bassin du Congo

    Conseillère spéciale du président Denis Sassou Nguesso, Françoise Joly orchestre depuis 2020 l’offensive diplomatique qui fait du Congo un interlocuteur incontournable pour la conservation des forêts tropicales. Instance d’aboutissement de cette stratégie, le Sommet des trois bassins Amazonie-Congo-Bornéo de 2023 a inscrit Brazzaville sur la carte des capitales vertes, attirant partenaires multilatéraux et capitaux privés. C’est également sous sa houlette que s’est concrétisé le rapprochement stratégique avec les Émirats arabes unis, débouchant sur un fonds d’investissement dédié aux chaînes de valeur forestières durables. « Transformer la richesse écologique du Congo en dividendes pour nos populations » répète-t-elle, convaincue que la valorisation du carbone forestier peut devenir une locomotive sociale aussi puissante que le pétrole.

    Catherine Samba-Panza, l’ingénierie de la paix à l’épreuve de Bangui

    À la tête de la transition centrafricaine entre 2014 et 2016, Catherine Samba-Panza a démontré qu’une approche inclusive du dialogue pouvait désamorcer les lignes de fracture armée. L’organisation du Forum de Bangui, la mise en place de la Cour pénale spéciale et les premières étapes du désarmement constituent aujourd’hui encore des références dans l’art de la stabilisation post-conflit. Devenue médiatrice de l’Union africaine, elle porte une proposition ambitieuse : réserver trente pour cent des marchés publics aux PME féminines afin de lier reconstruction et autonomisation économique. Selon elle, « la paix se nourrit d’opportunités », une assertion qui résonne favorablement au sein des corridors commerciaux reliant Brazzaville, Bangui et Douala.

    Julienne Lusenge, la justice réparatrice comme socle de la cohésion

    Ancienne journaliste, Julienne Lusenge s’est imposée comme figure emblématique de la lutte contre les violences sexuelles dans l’Est de la République démocratique du Congo. Au travers de la SOFEPADI puis du Fonds pour les femmes congolaises, elle a assisté plus de sept mille survivantes et obtenu des centaines de condamnations judiciaires, soutenue par des programmes de l’ONU Femmes. Son travail, couronné du prix Aurora for Awakening Humanity, inspire désormais une réflexion régionale sur la justice réparatrice. Les ateliers qu’elle codirige à Pointe-Noire avec des associations congolaises démontrent qu’une prise en charge holistique des victimes peut être intégrée aux politiques de santé publique sans grever les budgets nationaux.

    Edith Kah Walla, l’entreprise au service du plaidoyer citoyen

    Entrepreneure aguerrie grâce à son cabinet STRATEGIES!, Edith Kah Walla a fait irruption sur la scène politique camerounaise lors de la présidentielle de 2011, devenant la première femme à briguer le fauteuil suprême dans son pays. À la tête du Cameroon People’s Party, elle anime depuis Douala le mouvement Stand Up For Cameroon, qui forme des milliers de jeunes aux outils du plaidoyer et de la veille citoyenne. Son approche, fondée sur l’analyse économique des politiques publiques, séduit des incubateurs brazzavillois attentifs à la montée en puissance de l’entrepreneuriat social comme instrument de résilience urbaine.

    Des synergies qui dépassent les frontières nationales

    Ces six parcours, loin de s’additionner mécaniquement, s’entrecroisent dans des initiatives régionales. Catherine Samba-Panza et Rose Christiane Ossouka Raponda coprésident depuis l’an dernier le Caucus des Femmes Leaders d’Afrique centrale, plateforme qui mutualise expertises en gestion de crise et en financement vert. Dans le même temps, Hindou Oumarou Ibrahim et Françoise Joly pilotent la réalisation de l’Atlas des solutions autochtones pour le Bassin du Congo, outil qui devra guider la planification territoriale des États riverains. Quant à Julienne Lusenge et Edith Kah Walla, elles animent en duo des séminaires sur l’entrepreneuriat social et la reconstruction communautaire, convaincues que le capital humain féminin représente la première matière première du continent.

    Perspectives pour une décennie décisive

    Alors que la planète scrute les réponses africaines aux défis climatiques, sécuritaires et économiques, la montée en puissance de ces leaders offre un prisme rafraîchissant. Leur capacité à conjuguer expertise technique et ancrage populaire ouvre des marges de manœuvre inédites pour les gouvernements, dont celui du Congo-Brazzaville, soucieux de faire converger croissance et durabilité. En permettant à l’action associative, au secteur privé et aux institutions publiques de dialoguer, elles inventent une diplomatie horizontale où chaque territoire peut se projeter dans une trajectoire de prospérité inclusive. Les prochaines échéances régionales – de la mise en œuvre du Marché unique africain à l’émergence annoncée de BRICS+ – seront autant d’occasions de mesurer l’étendue de cette influence féminine, déjà bien tangible sous les rives majestueuses du fleuve Congo.

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