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    Culture

    Sous la lune, Mudimbé traverse le fleuve Congo : hommage littéraire urbain

    Par Brazzavillois1 juillet 20254 Mins de Lecture
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    Le clair de lune d’une voix brazzavilloise

    Le grand hall de la Bibliothèque nationale de Brazzaville s’est soudain voûté d’un silence de cathédrale lorsque Malachie Cyrille Roson Ngouloubi, plus connu sous le sceau d’« Écrivain Sacré », a fait résonner les premiers vers de son poème « Élégie lunaire pour Valentin Mudimbé ». Sous l’éclairage feutré des lampes halogènes, l’auteur a laissé fuser une voix grave, presque liturgique, où se télescopent le français académique et des éclats de lingala. « Toi, thaumaturge du verbe oublié », a-t-il lancé, avant que la salle, peuplée d’étudiants en lettres et d’artistes brazzavillois, ne retienne son souffle. La capitale, habituellement rythmée par le murmure du fleuve, s’est ainsi offert une parenthèse où la poésie a supplanté le vacarme des klaxons.

    Mudimbé, l’érudit qui a ouvert les fenêtres de la pensée postcoloniale

    Né le 8 décembre 1941 à Likasi, l’intellectuel congolais Valentin-Yves Mudimbé a tracé un sillon singulier en philosophie et en anthropologie. Son œuvre, de « L’Œuvre de l’Autre » à « Shaba deux, les carnets de Mère Marie-Gertrude », a déconstruit les catégories coloniales et proposé une relecture critique des savoirs produits sur l’Afrique. Pour de nombreux chercheurs africains et occidentaux, il a incarné une rupture, sinon une insurrection épistémique : « Mudimbé nous a appris à revisiter nos bibliothèques mentales », rappelle le professeur Alphonse Ndinga Oba, doyen de la Faculté des lettres de Marien-Ngouabi, qui assistait à la lecture.

    L’esthétique de l’élégie : entre incantation et urbanité

    Le texte de Ngouloubi, condensé de 132 alexandrins, s’apparente à une prière nocturne. Il convoque simultanément des images métaphysiques et des références brazzavilloises terriennes : les manganèses du Pool, les parvis de Poto-Poto, la brume matinale qui monte du Djoué. Cette hybridation, saluée par la critique, réaffirme une idée chère aux jeunes auteurs congolais : la langue française, loin d’être un simple héritage colonial, peut se faire creuset, ancre et tremplin. « Nous voulons syntoniser nos ruelles et nos étoiles », a déclaré Ngouloubi à la presse, à la sortie de l’événement.

    La jeunesse brazzavilloise en quête de repères littéraires

    Dans les campus de l’Université Marien-Ngouabi, les vers de l’élégie circulent déjà sous forme de vocaux WhatsApp. « Il y a une sorte de soif d’ancrage intellectuel », confie Grâce Mboungou, étudiante en histoire. Pour elle, la figure de Mudimbé, exilé, polyglotte, mais ancré dans le débat africain, donne des clés à une génération qui oscille entre fierté locale et mondialisation numérique. L’hommage de Ngouloubi, en ramenant cet héritage dans les rues de Brazzaville, tisse un fil rouge entre des trajectoires parfois fragmentées.

    Brazzaville et Kinshasa, un même fleuve de mots

    Deux capitales, une rive, un seul fleuve : la formule est connue, mais elle prend une densité particulière lorsqu’il s’agit de littérature. L’hommage brazzavillois à un penseur né de l’autre côté des eaux rappelle que la culture ignore les frontières administratives. Depuis plusieurs années, les autorités culturelles congolaises encouragent l’émergence d’un espace de dialogue artistique commun. Les Journées du Livre de Brazzaville, désormais inscrites à l’agenda officiel, ont même proposé une « carte blanche Mudimbé » pour leur prochaine édition, signe d’un volontarisme qui se conjugue avec la politique de rayonnement régional.

    Un écho diplomatique valorisé par les institutions congolaises

    En marge de la cérémonie, la Direction générale des arts et des lettres a rendu public un communiqué saluant « une œuvre qui consolide la stature internationale de la République du Congo dans le champ des humanités ». Les autorités ont annoncé la création d’une résidence d’écriture portant le nom de l’illustre disparu. Cette initiative, qui s’inscrit dans la stratégie de soutien aux industries culturelles prônée par le gouvernement, entend offrir aux jeunes auteurs des conditions propices à la recherche et à la production. Selon Mme Diane Ondongo, directrice de la structure, « honorer Mudimbé, c’est encourager l’audace intellectuelle et la paix des cœurs ».

    La postérité d’un dialogue africain

    Alors que la nuit s’étirait sur les terrasses du Plateau des 15 Ans, un groupe de slameurs improvisait une réponse poétique à l’élégie lue quelques heures plus tôt. La scène, captée par des téléphones portables, illustre la vitalité d’un tissu créatif où se croisent les héritiers des grands essayistes et la génération TikTok. En convoquant Mudimbé, Ngouloubi n’a pas seulement rendu un hommage. Il a réactivé un dialogue que le fleuve, tel un scribe patient, continuera de consigner sous la lueur d’une lune équatoriale.

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