Le choix stratégique du partenariat CAF-AGL
Scellé en début d’année, l’accord entre la Confédération africaine de football (CAF) et Africa Global Logistics (AGL) a rapidement dépassé les strictes limites d’un contrat de visibilité. Pour le premier opérateur logistique implanté sur cinquante marchés du continent, s’adosser à l’une des compétitions sportives les plus suivies par la jeunesse africaine revient à inscrire son identité d’entreprise dans le quotidien des populations. Dans un entretien accordé à notre rédaction, un cadre de la CAF rappelle que « le football demeure un condensé de mobilité, d’anticipation et de coopération : trois piliers qui définissent également le métier de la logistique ». Cette convergence d’intérêts explique pourquoi, dès l’attribution de la CAN Féminine 2024 au Maroc, AGL a voulu se positionner comme partenaire structurant de l’événement.
Un slogan qui épouse les ambitions continentales
« Moving Africa Forward » n’a pas été choisi au hasard. En quatre mots, la formule condense l’ambition d’un groupe qui entend participer à la modernisation économique de l’Afrique tout en célébrant les talents sportifs du continent. AGL rappelle volontiers que ses vingt-trois mille collaborateurs manipulent chaque jour des flux comparables à la circulation d’une équipe de football sur la pelouse : précision, respect du timing et solidarité. En liant le transport de marchandises à l’enthousiasme populaire suscité par la CAN Féminine, la société propose un récit fédérateur dans lequel l’Afrique progresse aussi vite que ses championnes.
Inclusion féminine : le pari audacieux d’AGL
Depuis plusieurs années, le groupe revendique une progression sensible de la place accordée aux femmes dans ses effectifs : 20 % des collaborateurs et 25 % des postes managériaux en 2024. Ces pourcentages, encore loin de la parité, témoignent néanmoins d’une trajectoire ascendante dans un secteur historiquement masculin. Khadija Komara, directrice de la communication et du mécénat, confirme que « l’avenir du continent se construira avec les femmes, sur le terrain comme en entreprise ». En optant pour le football féminin, AGL dresse un parallèle symbolique entre deux univers longtemps perçus comme réservés aux hommes et affirme que la performance n’a pas de genre.
Logistique et football, moteurs convergents de développement
Les économistes brazzavillois interrogés soulignent l’impact combiné de la logistique et du sport sur la croissance régionale. Au Maroc, la CAN Féminine devrait générer des retombées touristiques significatives, tandis que la gestion fluide des flux de supporters et de matériels sportifs repose largement sur l’expertise d’AGL. Selon un rapport interne consulté par nos soins, le groupe prévoit de mobiliser plus de cent cinquante camions, douze plateformes multimodales et plusieurs couloirs ferroviaires afin de sécuriser les livraisons liées à l’événement. Au-delà de la compétition, ces infrastructures profiteront ensuite aux échanges commerciaux intra-africains, conformément aux objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Un déploiement panafricain orchestré depuis Brazzaville
Si la CAN Féminine se tient à Casablanca et Rabat, une partie de la coordination de « Moving Africa Forward » est assurée depuis le siège régional d’AGL à Brazzaville. Les filiales congolaises, gérées par de jeunes cadres formés à l’École supérieure de gestion logistique de Kinshasa, supervisent la production des supports de communication voués à circuler dans les 50 pays d’implantation du groupe. Des affiches inspirées du concept « effet miroir » montreront, sur les façades des principales gares routières de la capitale congolaise, des portraits croisés de footballeuses et de manutentionnaires. Les réseaux sociaux, particulièrement consultés par la tranche des 18-35 ans, relayeront des vidéos où des collaboratrices exposent la résonance entre leur discipline sportive et leur quotidien professionnel.
Perspectives pour le rayonnement économique et social africain
En adossant son image à la CAN Féminine, AGL fait le pari d’un cercle vertueux : légitimer la logistique comme vecteur de croissance inclusive, encourager les jeunes filles à investir des domaines techniques et attirer de nouveaux partenaires internationaux sensibles à la responsabilité sociétale. Les observateurs estiment que cette stratégie pourrait inspirer d’autres opérateurs congolais désireux de coupler performance industrielle et impact social. À long terme, l’initiative contribue à renforcer la diplomatie sportive africaine, déjà saluée par plusieurs chancelleries européennes, convaincues qu’un continent mieux connecté exporte aussi davantage de stabilité. Les premiers bilans de la campagne seront dressés au lendemain de la finale, mais, d’ores et déjà, l’alliance entre le cuir du ballon rond et l’acier des conteneurs propose un récit mobilisateur : celui d’une Afrique qui avance, portée par l’énergie de toutes ses filles.