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    Culture

    Brazzaville célèbre Obambi : la poésie d’amour et de larmes rallume la ville

    La RédactionPar La Rédaction8 juillet 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
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    Brazzaville, foyer d’une effervescence littéraire en pleine expansion

    Sur le boulevard Alfred Raoul, les librairies de quartier confirment, jour après jour, l’appétit renouvelé des jeunes urbains pour les lettres congolaises. L’événement de dédicace du recueil « Des mots, de l’amour et des larmes » au Centre culturel de l’Harmattan Congo a ainsi attiré un public aussi hétéroclite qu’enthousiaste : lycéens, universitaires, fonctionnaires et artistes s’y sont retrouvés dans une atmosphère presque militante en faveur du livre.

    Cette affluence n’est pas le fruit du hasard. Depuis trois ans, les autorités culturelles multiplient les partenariats avec les maisons d’édition locales afin de soutenir de jeunes plumes. Le ministère de la Culture, via ses programmes Lecture pour tous, finance des clubs de lecture dans les arrondissements, tandis que la municipalité de Brazzaville met à disposition des espaces publics pour les lancements d’ouvrages. Dans ce contexte, la présentation du premier opus de Césaire Obambi s’inscrit comme la preuve tangible d’une politique culturelle qui cherche à mailler le territoire urbain d’initiatives littéraires inclusives.

    Césaire Obambi, entre uniforme et plume inspirée

    Derrière l’auteur, un visage familier des rues brazzavilloises : le commandant de police Césaire Baltazar Obambi. Sa double casquette, surprenante pour certains, témoigne d’une tradition congolaise où la poésie échappe au cloisonnement des professions. Initié à l’écriture en 1995 lorsqu’il était encore élève de seconde, l’officier nourrit aujourd’hui une vision presque sacerdotale de la littérature, persuadé que l’art du verbe peut pacifier les consciences autant que l’ordre public sécurise les rues.

    Dans son discours de lancement, il rappelle que la police, employée à protéger les citoyens, partage avec la poésie un même impératif humaniste : préserver la dignité. « Mon uniforme me commande la rigueur, mais la poésie m’impose la tendresse », a-t-il confié, provocant une salve d’applaudissements. L’homme, affable et charismatique, symbolise pour de nombreux jeunes la possibilité d’une carrière polymorphe, où l’engagement civique rejoint la création artistique.

    Des mots, de l’amour et des larmes : anatomie d’un premier recueil

    L’ouvrage, publié chez L’Harmattan Congo, compte 80 pages et 48 poèmes de taille variée. Sa couverture, dominée par un arbre dont le feuillage épouse la forme d’un cœur, condense déjà la thématique centrale : l’amour perçu comme force vitale, mais aussi comme épreuve. Le lecteur découvre des images de rivières intérieures, d’aurores cuivrées sur le fleuve Congo, de regards brisés en pleine avenue Matsoua. Les rimes, tantôt libres, tantôt classiques, s’appuient sur une diction souple qui évoque les incantations des conteurs de la Sangha.

    Trois axes se dégagent : l’ode aux amours naissantes, la contemplation des blessures intimes et l’espérance d’une réconciliation universelle. On lit entre les lignes l’influence des maîtres d’antan, de Tchicaya U Tam’si à Jean-Baptiste Tati Loutard, tout en décelant une tonalité personnelle, nourrie par le vécu de terrain d’un agent de l’ordre confronté à la détresse sociale.

    La critique académique : une réception nuancée et prometteuse

    Présent sur le podium, le chercheur Rosin Loemba a évoqué « une mythologie individuelle où l’amour devient champ de bataille, arsenal de douceur et d’inquiétude ». Selon lui, l’auteur « manie le vers avec une volonté d’englober l’être aimé, la cité et la nation dans un même souffle affectif ». La lecture publique, ponctuée de silences recueillis, a confirmé cette portée émotionnelle.

    Prince Arnie Matoko, écrivain et docteur en lettres, estime pour sa part que le recueil retranscrit « le calvaire sentimental traversé par un homme qui persiste à croire que la lumière suit toujours la nuit ». Les étudiants présents saluent un langage accessible, dépouillé d’élitisme, qui rend la poésie à nouveau fréquentable pour la génération des réseaux sociaux.

    La place du livre dans la politique culturelle congolaise

    Au-delà de la prouesse littéraire, l’événement éclaire un enjeu stratégique : faire du livre un vecteur de cohésion. Le directeur général adjoint de L’Harmattan Congo, Appoliange Josué Mavoungou, a exhorté les familles à « revenir au livre », rappelant que les nations bâties sur le savoir résistent mieux aux turbulences économiques. Ses propos trouvent écho dans le Plan national de développement culturel, qui prévoit l’ouverture de médiathèques de proximité et la formation d’animateurs de lecture dans chaque arrondissement.

    Les observateurs notent que la capitale brazzavilloise, déjà reconnue pour son dynamisme musical, aspire désormais à marquer le continent par sa production littéraire. Les autorités locales, sans triomphalisme, voient dans ces initiatives un moyen de favoriser un imaginaire national partagé, condition propice à la stabilité socio-politique. En d’autres termes, soutenir la poésie, c’est aussi soutenir la paix.

    Perspectives : un horizon ouvert pour la poésie urbaine

    Interrogé sur ses projets, Césaire Obambi évoque un second recueil en préparation, tourné vers la ville et ses bruissements nocturnes. Des ateliers d’écriture seront animés dans plusieurs lycées, en partenariat avec la Direction départementale de la culture, afin d’encourager les jeunes à transformer leurs préoccupations quotidiennes en matière poétique.

    L’événement du 5 juin aura donc été plus qu’une simple dédicace : il incarne la réaffirmation d’un élan intellectuel local capable de dialoguer avec la société toute entière. Dans une ville en pleine mutation, où les chantiers d’infrastructure côtoient les cafés-lecture, la poésie de Césaire Obambi résonne comme un rappel délicat : il est des chantiers intérieurs qui, eux aussi, méritent béton et patience.

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