Une année académique placée sous le sceau de la résilience
La cour du complexe scolaire Saint Joseph Le Grand, niché au cœur du 7ᵉ arrondissement de Brazzaville, résonne encore des applaudissements qui ont salué la remise des bulletins. Au-delà des traditionnelles effusions de joie, l’événement consacre la résilience d’élèves confrontés, comme partout dans le pays, aux défis logistiques et sanitaires qui ont émaillé l’année 2023-2024. « Nos enfants ont prouvé qu’avec de la méthode et de la discipline, on peut transformer les obstacles en opportunités », confie la directrice, Sœur Nathalie Kossa, visiblement émue par la ferveur collective.
Le complexe Saint Joseph Le Grand, miroir des ambitions éducatives nationales
Créé en 2021, l’établissement s’impose déjà comme l’un des pôles d’excellence les plus courtisés de la capitale. Son architecture mêle salles numériques, bibliothèque interactive et espaces verts propices à la méditation. « Nous mettons en œuvre la feuille de route du ministère, qui encourage la diversification des approches pédagogiques », explique le proviseur adjoint, Aristide Loussala. Ce positionnement s’inscrit dans l’élan général porté par les autorités congolaises, lesquelles rappellent régulièrement que l’éducation demeure un socle stratégique du développement national.
Vacances apprenantes : un triptyque studieux, spirituel et culturel
À peine les bulletins remis, le complexe a dévoilé un programme estival articulé autour de révisions méthodiques, de retraites bibliques et d’ateliers artistiques. L’idée, souligne la sœur Kossa, n’est pas de « confisquer les vacances, mais d’offrir un cadre structurant qui maintient la curiosité intellectuelle tout en laissant l’esprit s’évader ». Les matinées seront consacrées au renforcement des compétences en lecture et en calcul, l’après-midi à des initiations aux langues étrangères, et les week-ends à des sorties patrimoniales vers le musée Mâ Loango ou le parc de la Léfini. La formule séduit les parents, à l’image de Marc Mavoungou, cadre dans les télécommunications, qui estime que « des vacances actives forgent l’autonomie tout en consolidant les acquis scolaires ».
L’implication des parents, moteur silencieux de la réussite
Tout au long de l’année, l’Association des parents d’élèves a multiplié les séances de tutorat, les collectes de livres et les campagnes de sensibilisation à l’hygiène. Cette collaboration triangulaire – corps enseignant, élèves, familles – constitue, aux yeux du pédagogue Jean-Charles Mbemba, « le meilleur indicateur de la santé d’un établissement ». À Saint Joseph Le Grand, la participation des familles se traduit aussi par un fonds de solidarité interne qui finance les frais de restauration d’élèves issus de milieux modestes, témoignant d’un engagement sociétal conforme aux valeurs de solidarité défendues par les politiques publiques.
Des chiffres qui attestent du sérieux pédagogique
Le taux de réussite de 99,99 % obtenu au Certificat d’études primaires et élémentaires, en attendant la proclamation des résultats du BEPC et du baccalauréat, révèle une progression constante depuis trois ans. Selon les données agrégées par la direction départementale de l’éducation, la moyenne départementale s’établit à 81 %, ce qui place l’établissement bien au-delà des standards. La performance n’est pas qu’une affaire de statistiques ; elle illustre la rigueur de l’encadrement. Les enseignants, au nombre de quatre-vingt-dix-sept, ont bénéficié au cours du deuxième trimestre d’un séminaire sur la pédagogie différenciée animé par des experts venus de l’Institut national de recherche et d’action pédagogique.
Cap sur la prochaine rentrée, entre innovations et attentes
Déjà, le conseil d’administration planche sur l’introduction d’une option codage et robotique pour le cycle collège, initiative encouragée par le ministère en charge de l’économie numérique. À cela s’ajoutera l’intégration progressive de supports en braille, conformément aux objectifs d’inclusion prônés par le gouvernement. « Nos ambitions sont réalistes, car elles s’appuient sur un cadre national favorisant l’investissement dans les compétences du futur », résume le proviseur adjoint. En attendant, les élèves savourent la magie des vacances, conscients que la cloche n’a pas sonné la fin, mais bien le prolongement d’un apprentissage permanent, dans la légèreté d’un ballon de plage ou le silence feutré d’un roman découvert à l’ombre des manguiers.