Close Menu
    Articles les plus lus

    Brazzaville-Dresde : comment un photographe fait voyager les fleuves sans visa

    4 juillet 2025

    Deux Congos pour le prix d’un fleuve : autopsie d’une frontière absurde

    25 juin 2025

    Festival Mon talent pour Christ : Brazzaville s’offre un printemps gospel inattendu

    26 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter)
    Brazzavillois
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Accueil
    • Économie
    • Politique
    • Environnement
    • Éducation
    • Santé
    • Sport
    • Culture
    Brazzavillois
    Home»Sport»Brazzaville fixe les règles: deux décrets refondent sélection et primes
    Sport

    Brazzaville fixe les règles: deux décrets refondent sélection et primes

    La RédactionPar La Rédaction9 juillet 2025Aucun commentaire6 Mins de Lecture
    Partagez
    Facebook Twitter Pinterest Threads Bluesky Copier le Lien

    Un cap réglementaire attendu depuis le Code du sport

    Voté à l’unanimité par le Parlement en juillet 2023, le Code du sport de la République du Congo était en quête de textes d’application susceptibles de transformer l’esprit de la loi en réalités tangibles sur les terrains. C’est désormais chose faite : les décrets n°2025-128 et n°2025-129, signés le 18 avril dernier puis présentés à la presse le 7 juillet, marquent l’entrée en vigueur d’un cadre normatif que de nombreux observateurs jugeaient indispensable à la professionnalisation du mouvement sportif national. Jean Robert Bindélé, directeur général des Sports, évoque « une étape décisive pour harmoniser les pratiques avec les standards internationaux tout en préservant les valeurs congolaises ».

    Éthique sportive : vers une culture de l’exemplarité

    Le décret n°2025-128 consacre l’éthique comme pierre angulaire de toute pratique sportive encadrée par l’État. Inspiré des chartes du Comité international olympique et de la FIFA, le texte précise les devoirs de chaque acteur : officiel, entraîneur ou athlète. Respect des règlements, loyauté envers l’adversaire, condamnation de toute forme de discrimination et égalité des chances sont désormais inscrits au fronton des installations sportives placées sous tutelle. Félix Mavoungou, sociologue du sport à l’Université Marien-Ngouabi, y voit « une formalisation bienvenue de normes morales souvent évoquées mais rarement codifiées ». Le décret détaille également les fautes disciplinaires – dopage, corruption, violence verbale – et prévoit un barème de sanctions graduées devant la Commission nationale d’éthique sportive.

    La grille des primes : incitations, justice et performance

    Le second décret, n°2025-129, était sans doute le plus attendu par les athlètes. Il clarifie la mécanique des primes, sujet sensible qui, par le passé, avait suscité tensions et incompréhensions. Désormais, seuls les matches nuls ou gagnés donnent lieu à rémunération, une mesure conçue pour « aligner symboliquement la récompense sur la notion de résultat positif », dixit Charles Dinga, inspecteur général des Sports. En sport collectif, la prime de match nul est inférieure à celle de la victoire mais demeure jugée « motivante » par plusieurs internationaux interrogés. Pour les disciplines individuelles, le barème est proportionnel à la couleur de la médaille – or, argent, bronze – tandis qu’une prime spéciale pourra être déclenchée en cas de record continental ou mondial.
    Staff technique et personnel médical ne sont pas oubliés. Entraîneurs, préparateurs physiques, analystes vidéo, kinésithérapeutes ou diététiciens verront leurs primes indexées sur les performances de l’équipe, une première au Congo. « Le succès d’un athlète est collectif ; il était logique que la reconnaissance financière le soit aussi », souligne Gim Clore Samba-Samba, directeur des Activités sportives.

    Sélection nationale : la méritocratie comme boussole

    Au-delà des primes, c’est toute la philosophie de la sélection qui se veut clarifiée. Le texte stipule que seuls les athlètes de nationalité congolaise, régulièrement identifiés comme sportifs de haut niveau, peuvent prétendre au maillot rouge, sous réserve d’un examen conjoint de leurs performances et de leur moralité. Exit donc les débats sur le piston ou l’« appel opportuniste ». Une commission technique mixte, réunissant fédérations, Direction générale des Sports et Comité olympique congolais, doit statuer trois fois par an sur la liste des présélectionnés.
    Pour les binationaux, souvent courtisés par d’autres sélections africaines et européennes, la porte reste ouverte, à condition d’une adhésion sans réserve aux obligations patriotiques, notamment la disponibilité lors des fenêtres internationales. « Nous voulons conjuguer talent global et identité nationale », explique un membre du cabinet du ministre, confiant que cette rigueur contribuera à « renforcer l’image d’une sélection conquérante et disciplinée ».

    Réception dans les clubs et attentes des supporters

    Dans les travées du stade Alphonse Massamba-Débat, l’écho est contrasté mais globalement positif. Côté clubs, certains présidents saluent une « véritable boussole » pour la gestion des appels en équipe nationale, jusque-là perçus comme déstabilisateurs pour les calendriers domestiques. Didier Louamba, patron de l’AS Otohô, estime que « la transparence sur les primes réduit la suspicion d’inéquité et peut même encourager les sponsors à investir ». Les supporters, eux, voient dans la primauté accordée à l’éthique un moyen de raviver la flamme parfois ternie par les contre-performances des dernières campagnes qualificatives. « Si l’on sait que l’engagement est récompensé et la tricherie sanctionnée, alors on retrouve la fierté », confie Mireille Mapata, fidèle des Diables Rouges.

    Des enjeux diplomatiques et économiques sous-jacents

    Au-delà de la simple pratique sportive, ces décrets répondent à un agenda plus large de diplomatie sportive. En conférant un cadre juridique robuste aux représentants nationaux, Brazzaville renforce sa crédibilité auprès des institutions internationales, qu’il s’agisse de la CAF, de la FIBA ou du CIO. L’alignement sur les standards de gouvernance recommandés par ces instances est susceptible d’attirer davantage de compétitions régionales, avec des retombées touristiques et économiques non négligeables. Un rapport interne du ministère chiffre à près de 3 milliards de francs CFA les recettes potentielles d’une seule phase finale continentale organisée à domicile.

    Cap sur Los Angeles 2028 : un horizon mobilisateur

    Si Paris 2024 se profile comme le premier test grandeur nature du nouveau dispositif, chacun a déjà en ligne de mire les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. Le ministère entend profiter d’un cycle quadriennal stabilisé pour consolider la détection de talents, optimiser la préparation scientifique et renforcer les partenariats avec le secteur privé. « Ces textes posent les fondations, à nous d’élever l’édifice », résume une note de la Direction de la Haute Performance. Le défi est de taille, mais la dynamique enclenchée par les décrets nourrit une confiance que l’on n’avait plus ressentie depuis les Jeux Africains de 2015.

    Vers une culture de résultats durable

    En dotant le sport congolais d’un socle éthique et financier clarifié, l’État envoie un signal fort : la performance doit se conjuguer avec la probité et l’intérêt général. Reste désormais à traduire les textes dans la réalité quotidienne des terrains d’entraînement, des vestiaires et des salles de réunion. Les acteurs interrogés convergent sur un point : la cohérence entre la parole réglementaire et l’action sera scrutée. Pourtant, l’optimisme domine, comme si les décrets n’étaient pas seulement des instruments juridiques, mais la promesse d’un contrat moral renouvelé entre la nation et ses champions.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest Bluesky Threads Tumblr Telegram Email
    La Rédaction
    • Website

    Related Posts

    Trois nations sur le sable : l’or des Diables rouges électrise la Zone 4

    8 juillet 2025

    Victoire au filet, prestige en uniforme : l’éclat sportif de la DGSP aux championnats militaires

    8 juillet 2025

    Sélection nationale : le code du sport congolais siffle le coup d’envoi

    7 juillet 2025
    Ajoutez un Commentaire

    Comments are closed.

    Articles Récents

    Brazzaville–Nouméa : comment Camille Miansoni s’impose procureur général

    1 juillet 202512 Vues

    Brazzaville inaugure un centre d’hémodialyse dans une envolée sanitaire remarquable

    19 juin 202510 Vues

    Brazzaville révise ses soins néphrologiques : une avancée prudente

    19 juin 20259 Vues
    Restez Connectés
    • Facebook
    • Twitter
    Articles les plus lus

    Brazzavillois.com est votre source d’information de proximité, entièrement dédiée à la vie et l’actualité du Congo‑Brazzaville. Politique, société, culture, économie, sport : notre équipe d’journalistes et correspondants vous offre des articles fiables, engagés et ancrés dans la réalité congolaise.

    Articles populaires

    À Brazzaville, l’opposition se réinvente : le P.a.r mise sur la jeunesse

    30 juin 20250 Vues

    Entre campus et marchés : l’ambitieuse croisade du Congo pour muscler l’esprit d’entreprise étudiant

    2 juillet 20253 Vues

    L’Anniversaire des Forces Armées : Un Regard Vers l’Avenir ou Vers le Passé?

    21 juin 20250 Vues
    Sélection de la Rédaction

    De N’Djamena à Brazzaville, six femmes redessinent l’Afrique centrale

    1 juillet 2025

    La BAD prépare son Assemblée à Brazzaville : Un pari sur l’avenir du Congo

    20 juin 2025

    Rumba congolaise : les vinyles muets, les toiles entonnent l’hymne urbain

    26 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter)
    • Charte éditoriale
    • Politique de Confidentialité
    • Publicité
    • Contact
    Brazzavillois.com © 2025

    Renseignez vos mots-clés ci-dessus et appuyez Entrée. Appuyez Esc pour Annuler.