Brazzaville célèbre l’excellence académique
Le 14 juillet dernier, le vaste parvis de l’École militaire préparatoire général Leclerc vibrait d’une ferveur mêlant solennité et fierté. Sous un soleil aussi éclatant que les galons des cadres présents, parents, autorités civiles et militaires ont convergé vers le quartier de Mpila pour assister à la cérémonie de fin d’année 2024-2025. L’événement, présidé par le chef d’état-major adjoint des Forces armées congolaises, le général de division René Boukaka, a entériné un exploit pédagogique rare : les 428 « enfants de troupe » ont décroché un taux de réussite de 100 %, assorti d’une moyenne générale de 18,12. Dans un contexte où le gouvernement place la jeunesse au cœur de sa stratégie de développement, cette performance résonne comme une démonstration tangible des efforts consentis pour consolider le socle éducatif national.
Un résultat scolaire immaculé à 100 % de réussite
Au-delà de la froide statistique, le commandant de l’école, le colonel-major Camille Serge Oya, a détaillé une progression significative comparée à la précédente session. La montée de la moyenne générale, passée de 17,60 à 18,12, illustre une dynamique vertueuse soutenue par un encadrement rapproché et un programme pédagogique exigeant. Victor Davin Edinom, major interne avec 17,12, et Audrey Yann Edzongo, qui a brillamment validé un baccalauréat français avec 18 de moyenne, incarnent cette quête de dépassement. Ce dernier, honoré du prix d’excellence du président de la République, a déclaré dans un sourire à peine contenue : « Notre génération veut démontrer qu’exigence rime avec ambition nationale ». L’ovation nourrie qui a suivi témoigne d’une communauté soudée autour d’une même idée de mérite.
EMPGL, pépinière stratégique de la jeunesse congolaise
Fondée en 1962 dans le sillage des premières années d’indépendance, l’EMPGL a toujours assumé une double mission : préparer des carrières militaires d’excellence tout en offrant un bagage académique capable d’ouvrir les portes des grandes écoles civiles. Son programme inclut des cours de sciences, de lettres et de langues étrangères dispensés par un corps professoral mixte, civil et militaire. Selon la direction, environ 35 % des élèves poursuivent chaque année des études supérieures hors du champ strictement militaire, renforçant ainsi le vivier de cadres républicains dont le pays a besoin. Cette polyvalence s’inscrit dans la vision de modernisation éducative prônée par les autorités, convaincues que la défense et le développement partagent un socle commun : la compétence.
Une diplomatie sous l’uniforme, la fraternité des AET
Moment toujours très attendu, la présence des délégations d’Associations d’enfants de troupe (AET) venues de dix pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre a conféré à la journée une tonalité diplomatique apaisée. Les présidents des amicales sœurs du Bénin, du Burkina Faso, du Gabon ou encore du Sénégal ont pris part à des activités sportives et culturelles de cohésion. « Ici, nous tissons l’amitié au-delà des frontières », a souligné le président de l’AET-Congo, saluant un réseau continental qui, depuis seize ans, favorise l’interopérabilité des formations et la circulation des savoirs. Cette dimension régionale illustre la contribution discrète de l’école à la politique d’intégration africaine encouragée par Brazzaville.
Entre traditions militaires et esprit républicain
La transmission du fanion, le baptême de la promotion sortante et le chant de l’Hymne des enfants de troupe ont ponctué la matinée, rappelant à chaque élève la permanence des valeurs d’honneur, de discipline et de service. Le colonel-major Oya n’a pas manqué d’insister : « Vous entrez désormais dans le monde de vos anciens ; suivez leur trace, cultivez l’humilité et restez au service de la nation ». Derrière le cérémonial, l’école entend former des citoyens aptes à conjuguer loyauté républicaine et esprit critique, deux notions que les enseignants s’efforcent de faire dialoguer en classe comme sur le terrain d’exercice.
Un symbole d’ambition nationale pour les prochaines générations
Alors que les projecteurs se sont éteints sur la cour d’honneur, la question de la prochaine étape se pose déjà pour les nouveaux bacheliers. Bourses nationales, concours d’écoles d’ingénieurs, pré-sélection pour l’académie militaire de Cherchell ou de Saint-Cyr : l’éventail d’options témoigne de la confiance institutionnelle dans cette relève. À l’heure où le Congo-Brazzaville affine sa stratégie de diversification économique, l’État mise sur un capital humain formé à la rigueur et à l’ouverture internationale. L’EMPGL apparaît ainsi comme un laboratoire de cette ambition, où se forge une jeunesse capable d’allier appartenance nationale et conscience globale. La performance de 2025, loin de n’être qu’une statistique flatteuse, devient un message d’espoir : celui d’un pays qui croit en ses enfants, en leur discipline et en leur volonté de contribuer à un avenir partagé.