Éclat parisien et moisson de titres
Sous les projecteurs d’un Parc des Princes souvent incandescent, Achraf Hakimi a traversé la saison 2024-2025 tel un métronome sur son couloir droit. Sa science du placement, couplée à une explosivité mesurée à plus de 34 km/h par les services techniques du Paris Saint-Germain, a contribué à sécuriser un nouveau titre de champion de France tout en ouvrant des brèches décisives dans les défenses adverses. La Ligue des champions, conquise après une finale haletante face à Manchester City, a scellé la mue d’un collectif parisien enfin arrivé à maturité. Le latéral a d’ailleurs été impliqué sur cinq actions de but au cours de la campagne européenne, dont une passe millimétrée à la 87e minute de la demi-finale retour, saluée par l’observatoire du football européen (UEFA). Dans la foulée, la place de finaliste à la Coupe du monde des clubs a confirmé le statut continental du club et renforcé l’aura du Marocain, devenu l’un des visages médiatiques de l’institution parisienne.
Dimension internationale et rôle olympique
Le maillot rouge et vert des Lions de l’Atlas lui sied depuis ses seize ans, mais c’est cette saison que son empreinte a franchi un nouveau cap. En décrochant la médaille de bronze aux Jeux olympiques avec la sélection U-23, le défenseur a montré sa capacité à endosser des responsabilités de leader auprès d’un groupe rajeuni. Quelques semaines plus tard, il retrouvait l’équipe A pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, compilant déjà trois passes décisives et vingt-six récupérations hautes, selon la Confédération africaine de football. « Il incarne la continuité du projet sportif marocain », souligne l’ancien capitaine Mohamed Timouni, Ballon d’Or africain 1985, pour qui « un tel mélange d’engagement et de lucidité tactique fait naître l’évidence d’un futur lauréat ». L’ensemble a consolidé la réputation d’un joueur qui, sans jamais occulter l’aspect collectif, assume la lumière des grands rendez-vous.
Polyvalence tactique saluée par les analystes
À la différence de certains concurrents au trophée, Achraf Hakimi évolue dans un registre hybride où défense et attaque s’entremêlent. Le staff du PSG ne lui attribue pas seulement la bande droite : en phase de possession, l’international se recentre pour devenir un milieu axial supplémentaire, rôle inspiré de l’école « inverted full-back » popularisée outre-Manche. Cette liberté se matérialise en chiffres : vingt-cinq buts et dix-neuf passes décisives depuis son arrivée en 2021, dont sept réalisations cette saison. La moyenne de 0,42 contribution directe au score par match constitue, pour un défenseur, une anomalie statistique qui attire l’attention des observateurs du CIES Football Observatory. Plus encore, son taux de duels défensifs gagnés culmine à 68 %, tandis que la distance parcourue par rencontre frôle les onze kilomètres. Ces données, mises en perspective avec un âge encore tendre de vingt-six ans, donnent la mesure d’un potentiel en expansion.
Compétition africaine et perception des pairs
La réussite ne s’évalue toutefois qu’à l’aune de la concurrence, et celle qui s’annonce pour le Ballon d’Or africain 2025 s’avère relevée. Mohamed Salah, Victor Osimhen, Ademola Lookman, Serhou Guirassy ou encore Bryan Mbeumo signent chacun des saisons pleines, oscillant entre records de buts et leadership charismatique. Cependant, la variable géopolitique pèse désormais dans le scrutin : les votants, issus de toutes les régions du continent, scrutent le rayonnement d’un lauréat potentiel au-delà de son simple bilan comptable. Or Hakimi, en véritable passerelle entre l’Afrique du Nord, l’Europe et le Moyen-Orient, bénéficie d’un capital sympathie élargi. « Sa trajectoire incarne un horizon sans frontières pour la jeunesse africaine », estime le sociologue congolais Barthélémy Tchicaya, qui analyse depuis Brazzaville l’impact des figures sportives sur les imaginaires urbains.
Perspectives d’un sacre continental imminent
À quelques mois du verdict, les bookmakers de Casablanca à Lagos placent déjà le nom d’Achraf Hakimi en tête des cotes. Reste que le défenseur se garde de tout triomphalisme, répétant devant la presse que « le collectif prime toujours sur la distinction individuelle ». Cette posture, loin d’être feinte, alimente une popularité grandissante dans les rues de Brazzaville, où les maillots floqués du numéro 2 parisien s’arrachent sur les marchés de Poto-Poto. Dans un environnement médiatique souvent polarisé, la modération du joueur résonne comme un atout diplomatique. Si le Graal continental lui échoit, il consacrera la tendance profonde observée ces dernières années : la montée en puissance du rôle des latéraux offensifs dans le football moderne. À défaut, son influence durable sur la formation des jeunes, du nord au sud du Sahara, constituera déjà un legs précieux. Quoi qu’il advienne, l’actuelle campagne 2024-2025 aura sécurisé la place d’Achraf Hakimi au sein du panthéon africain, et le rendez-vous de la prochaine cérémonie devrait, sauf surprise, couronner cet itinéraire d’excellence.