Close Menu
    Articles les plus lus

    Le Concert Enflammé de Caprice Diconn: Symphonie d’Émotions en Vue !

    20 juin 2025

    Brazzaville : un atelier secoue la gouvernance locale

    17 août 2025

    Brazzaville, Silicon Savane en vue ? La Communauté Afrique-France voit le jour

    28 juin 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    Brazzavillois
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    • Accueil
    • Économie
    • Politique
    • Environnement
    • Éducation
    • Santé
    • Sport
    • Culture
    Brazzavillois
    Accueil»Économie»Traque numérique : place aux portefeuilles disciplinés
    Économie

    Traque numérique : place aux portefeuilles disciplinés

    Par Brazzavillois27 juillet 20254 Mins de Lecture
    Partagez
    Facebook Twitter Pinterest Threads Bluesky Copier le Lien

    La régulation des transferts de fonds en mutation

    À l’ombre des artères bouillonnantes de Moungali, jeudi vingt-quatre juillet dernier, l’Agence de régulation des transferts de fonds a converti le ton pédagogique des derniers mois en une mise en garde solennelle. Son directeur général, Basile Jean Claude Bazebi, s’est exprimé devant un parterre mêlant autorités municipales, responsables religieux et opérateurs économiques. Au-delà du décorum institutionnel, le message était limpide : la tolérance administrative à l’égard des guichets non déclarés touche à sa fin.

    Le transfert domestique d’argent, longtemps considéré comme une simple commodité sociale, a pris en l’espace d’une décennie une dimension macro-économique stratégique. Selon les estimations internes de l’ARTF, près d’un tiers des flux financiers de petit montant circuleraient encore dans des circuits échappant au radar fiscal, compromettant la lisibilité des statistiques monétaires et la mobilisation de ressources intérieures. C’est donc dans un souci d’assainissement, mais aussi d’inclusion, que l’agence entend tourner la page de la clandestinité.

    Entre pédagogie et sanction, une stratégie graduelle

    Instituée par la loi d’avril deux mille douze, l’ARTF n’a pas toujours eu les moyens de ses ambitions. Durant la première phase de sa campagne, lancée en deux mille vingt-trois, elle a privilégié la sensibilisation et la formation des acteurs. Des modules de conformité ont essaimé de Poto-Poto à Talangaï, mettant l’accent sur la traçabilité des transactions, la lutte contre le blanchiment et la protection des consommateurs. Le directeur Bazebi estime qu’« une large frange du secteur travaille déjà à ciel ouvert », preuve que la persuasion n’a pas été vaine.

    Reste une minorité tenace. Pour elle, le législateur a prévu un arsenal gradué dont les montants, jusqu’à cinquante millions de francs CFA d’amende, matérialisent la volonté de l’État d’en finir avec les zones grises. Au-delà des chiffres, la nouveauté réside dans la coordination interministérielle annoncée. Police économique, impôts, municipalités et même services de télécommunication ont été invités à partager leurs bases de données, histoire de repérer les points de service qui, malgré la signalétique tapageuse, omettent toujours de s’enregistrer.

    Des impératifs fiscaux au service du développement

    Si le dispositif peut paraître coercitif, l’argumentaire officiel s’appuie sur des motivations de développement. Les recettes attendues, une fois le secteur formalisé, devraient étoffer un budget national déjà orienté vers des investissements à effet d’entraînement, notamment l’électrification périurbaine et l’entretien des voiries. Le ministère des finances évalue à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA le potentiel fiscal annuel encore inexploité. Dans un contexte où les cours internationaux des matières premières demeurent volatils, diversifier la base de revenus domestiques apparaît comme un rempart contre les aléas externes.

    Le professeur d’économie Didier Mabika rappelle que « chaque transaction légalement déclarée renforce la confiance globale et favorise l’intermédiation bancaire ». Le propos rejoint les objectifs de bancarisation affichés dans la stratégie nationale d’inclusion financière. La même logique prévaut pour l’identification numérique des usagers, perçue comme un levier supplémentaire de lutte contre la fraude et l’usurpation d’identité.

    Perspectives 2027 : cap sur une économie formalisée

    La feuille de route dévoilée par l’ARTF se projette à l’horizon deux mille vingt-sept. À cette date, le régulateur ambitionne d’ériger le transfert de fonds en véritable vecteur de financement du développement, à l’instar des expériences réussies au Kenya ou au Ghana. Cela suppose une participation active des banques et des institutions de microfinance, invitées à démocratiser des produits adaptés aux petits épargnants. Dans cette perspective, plusieurs établissements testent déjà des corridors de paiement compatibles avec la monnaie numérique de la Banque des États de l’Afrique centrale.

    Pour les usagers de Brazzaville, l’enjeu est double. D’abord, disposer d’un réseau sécurisé, capable d’assurer la disponibilité des liquidités à tout moment. Ensuite, bénéficier de tarifs encadrés qui découragent la tentation de recourir à des opérateurs clandestins. La vice-présidente de l’Association des femmes commerçantes, Marie-France Pouabou, y voit « une avancée susceptible de protéger le fruit de notre labeur quotidien ».

    Au sortir de la réunion de Moungali, la tonalité était donc à la responsabilité partagée. Les autorités entendent faire respecter la loi, mais promettent un accompagnement technique pour les entrepreneurs désireux de se mettre en règle. Le pari est ambitieux : consolider la souveraineté financière tout en préservant la diversité d’un secteur qui, bon an mal an, soutient la vitalité des marchés urbains. La trajectoire adoptée, conjuguant pédagogie initiale et coercition finale, reflète une volonté d’équilibre. Reste désormais à mesurer sur le terrain la capacité des différentes parties prenantes à jouer la partition de la conformité durable.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest Bluesky Threads Tumblr Telegram Email

    Articles sur le même thème

    Pont Congo : le projet qui veut rapprocher Brazzaville et Kinshasa

    14 novembre 2025

    Nouvelle agence BEAC à Dolisie : un boom annoncé

    13 novembre 2025

    SITEC 2023 : la jeunesse congolaise invente son futur

    12 novembre 2025
    Articles Récents

    Cardinal Biayenda: le livre choc qui ranime sa mémoire

    4 octobre 202591 Vues

    Visite à Mayoko : Sassou-N’Guesso mise sur le fer

    2 septembre 202576 Vues

    Hommage mesuré à Note Agathon, serviteur d’État

    23 juillet 202554 Vues
    Restez Connectés
    • Facebook
    • Twitter
    • YouTube
    • TikTok
    Articles les plus lus

    Médaille d’or: Luanda honore Denis Sassou-N’Guesso

    Par Brazzavillois15 novembre 2025

    Dans les coulisses du grand chantier électrique sud

    Par Brazzavillois15 novembre 2025

    Sénat et OMS: alliance renforcée contre les épidémies

    Par Brazzavillois14 novembre 2025

    Brazzavillois.com est votre source d’information de proximité, entièrement dédiée à la vie et l’actualité du Congo‑Brazzaville. Politique, société, culture, économie, sport : notre équipe d’journalistes et correspondants vous offre des articles fiables, engagés et ancrés dans la réalité congolaise.

    Articles populaires

    L’or Soudanais : Entre flambée des prix et contrebande géopolitique

    20 juin 2025

    Le Congo veut devenir un hub d’entrepreneuriat féminin

    11 octobre 2025

    Deux Congos, Une Histoire : Quand le Fleuve Sème la Discorde Géographique

    21 juin 2025
    Sélection de la Rédaction

    ONU et Congo : route vers l’usine afro-optimiste

    5 août 2025

    Fête de la musique 2024 : quand les tam-tams taclaient les amplis à Brazzaville

    26 juin 2025

    Succès congolais au prestigieux programme IVLP

    13 août 2025
    YouTube Facebook X (Twitter) TikTok
    • Charte éditoriale
    • Politique de Confidentialité
    • Publicité
    • Contact
    Brazzavillois.com © 2025

    Renseignez vos mots-clés ci-dessus et appuyez Entrée. Appuyez Esc pour Annuler.