Un partenariat institutionnel stratégique
Au terme d’une session intensive close le 25 juillet, le Centre national de formation en statistique, démographie et planification a remis à la Direction générale de l’Intégration un précieux sésame : la maîtrise des standards internationaux de suivi-évaluation. L’initiative s’inscrit dans la déclinaison concrète du Plan national de développement qui, dans son pilier relatif à la gouvernance, recommande d’outiller les structures publiques à la mesure de leurs ambitions.
À l’ouverture de la formation, Johs Stephen Yoka Ikombo, directeur général du CNFSDP, a exhorté les participants « à faire de chaque indicateur un poste de pilotage ». Son homologue de la DGI, Éric Mbende, a renchéri en soulignant que « la planification ne vaut que par la preuve, et la preuve se nourrit de données intègres ».
Le suivi-évaluation, clé de voûte des réformes publiques
Dans un écosystème budgétaire où le moindre franc public doit produire un impact mesurable, le suivi-évaluation apparaît comme l’outil de gouvernance privilégié des administrations modernes. Il permet de détecter précocement les écarts entre les prévisions et la réalité, de redéployer les ressources et, surtout, d’apprendre des succès comme des revers. « La collecte systématique transforme l’intuition administrative en connaissance objectivée », observe un expert en planification ayant requis l’anonymat.
Par ailleurs, la gestion axée sur les résultats introduit une chaîne de responsabilité qui engage à la fois les cadres et les partenaires financiers. Cette exigence de reddition renforce la crédibilité d’un appareil public soucieux de rendre compte, condition indispensable à la mobilisation de financements innovants pour le pays.
Applications immédiates pour la Direction générale de l’Intégration
Grâce à l’approche interactive retenue, les vingt-cinq participants maîtrisent désormais l’élaboration du cadre logique, l’identification des sources de données et la définition des indicateurs de performance. Ils sont également initiés aux logiciels de traitement statistique qui, adossés au registre numérique unifié en cours de déploiement, promettent un gain de temps significatif dans la production des rapports.
Concrètement, la DGI pourra suivre en temps réel l’avancement des programmes d’intégration régionale, tels que le guichet unique électronique destiné à fluidifier les échanges frontaliers. Une cartographie dynamique des risques permettra, elle, d’anticiper les goulots d’étranglement administratifs et d’ajuster les dispositifs d’accompagnement des opérateurs économiques.
Gouvernance des données : vers une culture de la preuve
Au-delà de la technicité, la formation a insisté sur les enjeux éthiques liés à la protection des bases de données. Le protocole de sécurisation adopté, conforme aux normes de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, garantit l’intégrité et la traçabilité des informations. « Les données sont notre nouveau capital, il faut les protéger comme telles », rappelle un formateur.
Cette exigence de qualité documentaire sert aussi la transparence : chaque rapport de suivi sera désormais archivé dans un portail interne consultable par les auditeurs internes et les partenaires au développement, preuve supplémentaire de la maturité administrative recherchée.
Perspectives nationales et attentes des jeunes cadres
L’engagement des jeunes fonctionnaires, majoritaires dans la promotion, laisse augurer une appropriation rapide des outils. Nombre d’entre eux voient déjà plus loin : la création, à terme, d’un observatoire national du suivi-évaluation capable de centraliser les bonnes pratiques de l’ensemble des ministères.
À Brazzaville, l’opinion publique, sensible à l’efficacité de l’action de l’État, mesure la portée d’un tel saut qualitatif. En dotant la DGI de compétences pointues, le gouvernement réaffirme sa volonté de placer la performance administrative au cœur de la modernité congolaise, dans un climat où chaque ressource compte et chaque résultat se doit d’être démontré.