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    Lumière en pointillés à Brazzaville : mode d’emploi

    Par Brazzavillois12 août 20255 Mins de Lecture
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    Fluctuations du réseau électrique à Brazzaville

    Les coupures de courant ne surprennent plus personne sur les berges du fleuve, mais leur fréquence grandissante intrigue. Entre Néon et embouteillages, la lumière clignote puis s’éteint, laissant radios, ventilateurs et réseaux sociaux dans un silence électrique.

    Sitôt le disjoncteur tombé, les habitants sortent sur les balcons pour jauger l’étendue de l’ombre. On distingue parfois le ronronnement lointain d’un groupe électrogène, signe qu’un commerce tente de sauver ses frigos. Partout ailleurs, la nuit semble avancer plus vite que prévu.

    Microentreprises sous pression énergétique

    Dans l’arrondissement de Talangaï, Magalie Mambeké résume la délicate équation : « sans courant, pas de froid ; sans froid, pas de marchandise ». Sa petite boucherie dépend de quatre glacières alimentées la nuit. Trois heures de panne suffisent à transformer la viande en perte sèche.

    D’après la Chambre de commerce, un kilogramme de poisson perdu équivaut à deux jours de marge pour ces boutiques. Les restaurateurs, déjà éprouvés par la hausse du carburant, jonglent entre factures d’essence et réclamations de clients qui veulent leur tilapia bien frais.

    Vie domestique et résilience urbaine

    Dans les quartiers nord, les soirées familiales se réinventent à la lueur des lampes solaires. Les enfants, habitués aux vacances forcées des écrans, tournent les pages d’un cahier tandis que les parents ventilent les pièces avec des éventails en carton, combattant chaleur et moustiques.

    Pour conserver les aliments, certains placent les bouteilles d’eau gelée dans des glacières improvisées ; d’autres se rendent à l’aube au marché pour acheter juste ce qu’il faut pour la journée. « On cuisine au fur et à mesure, comme nos mères », sourit Clarisse.

    Les causes techniques selon la SNE

    Interrogée, la Société nationale d’électricité évoque une demande qui dépasse ponctuellement la capacité disponible, accentuée par la croissance urbaine et les fortes températures. Les transformateurs saturent, provoquant des déclenchements automatiques destinés à protéger les équipements, explique le directeur de la distribution, Jean-Valéry Massamba.

    Il rappelle que trois centrales thermiques assurent l’essentiel de l’approvisionnement de Brazzaville, complétées par l’hydraulique d’Inga au-delà du fleuve. « Un incident sur une seule ligne peut priver plusieurs arrondissements », souligne-t-il, plaidant pour une réhabilitation progressive des câbles souterrains et postes.

    Plan de modernisation et partenariats

    Le ministère de l’Énergie assure travailler avec des partenaires chinois et sud-africains pour injecter 200 mégawatts supplémentaires d’ici fin 2025. Une nouvelle centrale au gaz est en test à Boundji, tandis qu’un parc solaire pilote vient d’être installé à Kintélé pour soulager les heures de pointe.

    Ces investissements représentent, selon le cabinet Mazars, près de 300 milliards de francs CFA, financés en partie par la Banque africaine de développement. « La priorité, c’est de fiabiliser la production avant d’étendre le réseau », insiste Théodore Ganga, consultant indépendant, prudent sur les délais.

    Coûts sociaux et macroéconomiques

    L’Institut national de la statistique estime que les coupures entraînent une perte de 1,2 % du PIB urbain chaque année, principalement dans le commerce et la conservation alimentaire. Les ménages déboursent davantage pour la glace, les piles ou le carburant, grevant un pouvoir d’achat déjà sous tension.

    Les entrepreneurs du numérique, très dépendants d’Internet, calculent leurs propres statistiques de disponibilité. « Sur trente jours, nous avons perdu quatre-vingt heures de connexion », confie Rosny Bitaud, cofondateur d’un studio d’animation. L’équipe stocke désormais ses serveurs à Pointe-Noire, jugée plus stable.

    Initiatives citoyennes et innovations

    Face aux aléas, des collectifs de jeunes ingénieurs proposent des kits solaires payables en plusieurs fois. Sur les toits de Mikalou, on voit apparaître des panneaux d’importation asiatique. Le projet « Lumière pour tous » prétend déjà avoir sécurisé l’éclairage de mille foyers.

    Les start-up locales testent aussi des microgrids alimentés par la biomasse des marchés. « Les épluchures deviennent kilowatts », plaisante une développeuse. Ces solutions, encore modestes, intéressent la mairie, qui y voit un complément utile, surtout pour les zones périurbaines à l’urbanisation rapide.

    Perspectives d’un réseau plus résilient

    Les experts convergent sur un point : la solution passera par un mix énergétique diversifié et une gouvernance partenariale. Le professeur Serge Mabiala insiste sur l’importance de la maintenance préventive ; il compare le réseau électrique à une route qu’il faut goudronner avant les pluies.

    Un calendrier détaillé de coupures programmées, actuellement testé à Makélékélé, permettrait d’anticiper les besoins, selon l’association des consommateurs. « Savoir de midi à 14 heures qu’il n’y aura pas de courant change déjà l’organisation », observe la sociologue Grâce Ngouabi.

    Pour l’heure, la ville compose avec les aléas, entre débrouille et modernisation annoncée. Dans la boutique silencieuse de Magalie, les glacières attendent le retour du bourdonnement familier. Sous la pénombre, la capitale garde les yeux ouverts, résolument tournée vers la prochaine étincelle.

    Selon une étude de l’université Marien Ngouabi, chaque habitant de Brazzaville vit en moyenne cinq mille minutes d’obscurité imprévue par an. Derrière ces chiffres, il y a une promesse : transformer ces minutes noires en moteur d’innovation collective et de croissance inclusive pour demain.

    Brazzaville économie urbaine électricité
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