Coup d’envoi au gymnase Maxime-Mantsima
Bras levés et sifflet vibrant, le ballon orange a rebondi sous les projecteurs du gymnase Maxime-Mantsima, marquant le début officiel des 41e championnats nationaux de basketball. Gradins bondés, banderoles écarlates et hymne fédéral ont donné le ton d’une semaine que les amoureux du parquet attendaient fébrilement.
En match d’ouverture, l’Avenir du Rail de Brazzaville a dominé BBS de Pointe-Noire 68-57. Les deux formations ont offert un duel rythmé, alternant pénétrations explosives et tirs extérieurs précis, preuve que le bilan de préparation physique, souvent pointé du doigt, progresse visiblement.
Une fédération renouvelée en quête de relance
Installé en janvier, le bureau exécutif dirigé par Fabrice Makaya Matève veut faire de ces championnats une vitrine. « Nous célébrons l’esprit sportif et nos jeunes talents », a-t-il rappelé, rappelant que la compétition sert de laboratoire de détection pour les sélections nationales.
Les officiels insistent sur une feuille de route axée sur la rigueur administrative et la modernisation des structures. Les licences biométriques, expérimentées cette saison, devraient fiabiliser l’identification des joueurs et aligner la Fécoket sur les standards de FIBA Afrique (source fédérale).
Près de vingt clubs prêts à en découdre
Vingt équipes, venues de Brazzaville, Pointe-Noire, des Plateaux ou encore de la Sangha, composent un tableau mixte seniors et juniors, hommes et dames. Cheminots, Interclubs, Ange Noir, Otohô et Brazza Club étoffent un casting promis à de multiples surprises.
Les premiers résultats donnent le ton: Interclubs a balayé Diables Noirs 72-38, tandis qu’en juniors, les Ponténégrins de BBS ont arraché le derby 77-76. Chez les dames, ECB a muselé Diables Noirs 37-19, confirmant un leadership construit sur le travail défensif.
Un enjeu majeur pour la jeunesse urbaine
À Brazzaville, les playgrounds de Moungali ou de Makélékélé se remplissent après chaque diffusion des matches. Pour Fiston Loubaki, étudiant et ailier de quartier, « voir nos aînés performer motive la rue à choisir le sport plutôt que l’oisiveté ».
Les techniciens saluent cet impact social. Le directeur technique national, Basile Okongo, note que 60 % des inscrits ont moins de 23 ans. « C’est une fenêtre de recrutement pour les centres de formation et, à terme, pour des bourses universitaires à l’étranger », explique-t-il.
Partenariats publics-privés en soutien
Le ministère des Sports a délégué Jean Robert Bindelés pour lancer le tournoi et rappeler l’importance des principes olympiques dans une République qui mise sur la diplomatie sportive. La Société nationale des pétroles du Congo Distribution, banque, opérateurs télécoms et PME locales financent logistique et primes.
L’implication de l’économie numérique se traduit par la diffusion en streaming sur deux plateformes locales, offrant aux Congolais de la diaspora une fenêtre directe sur les performances nationales et créant une monétisation publicitaire inédite pour la fédération.
Quand la culture sublime le parquet
Au-delà des paniers, la soirée inaugurale s’est muée en scène musicale. Relf Kazama puis Diesel Gucci ont électrisé les tribunes avec des refrains repris en chœur. « Basket et musique, c’est la même énergie », souriait la chanteuse Rosie Mavi devant les caméras d’une chaîne privée.
Les organisateurs misent sur cette ambiance 100 % brazzavilloise pour fidéliser le public et attirer de nouveaux sponsors friands d’activations événementielles. Chaque mi-temps est entrecoupée de danses urbaines, rappelant que le sport, ici, s’inscrit dans une célébration populaire globale.
Objectif: rayonner au-delà des frontières
Si les trophées resteront au Congo, l’ambition avouée reste de réintégrer la Basketball Africa League à moyen terme. Un audit technique est annoncé pour novembre afin d’identifier les points de progrès, notamment en musculation et planification médicale (source direction technique).
Des travaux de réhabilitation des gymnases Henri-Elendé et Nicole-Oba figurent aussi dans la stratégie du gouvernement pour permettre l’accueil d’événements régionaux. « Nous devons disposer d’infrastructures dignes de nos talents », insiste le coach national Matteo Lokuli, persuadé qu’un podium continental est atteignable d’ici trois ans.
Au terme de cette première journée, les sourires des joueurs, l’enthousiasme du public et la présence visible des autorités laissent présager un championnat animé, tourné vers la promotion de la jeunesse et la fierté sportive nationale. Le son du buzzer ne fait que commencer son écho.