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    Messok-Dja : savoirs ancestraux, bouclier de la forêt

    BrazzavilloisPar Brazzavillois18 août 2025Aucun commentaire4 Mins de Lecture
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    Urgence écologique et voix locales

    A late August brume enveloppait Brazzaville lorsque Jérôme Ambassa, figure respectée de la Plateforme de gouvernance Sembé-Souanké-Ngbala, a rappelé l’urgence d’intégrer les savoirs traditionnels dans chaque outil de conservation déployé au Congo, un pays qui abrite l’un des poumons verts mondiaux.

    S’exprimant devant des journalistes, l’expert a salué les engagements déjà pris par le ministère de l’Économie forestière, tout en soulignant que « la connaissance empirique des clans forestiers, transmise par les récits oraux, reste le meilleur système d’alerte précoce face aux pressions anthropiques ».

    Savoirs traditionnels et enjeux de conservation

    Le dialogue entre science moderne et pratiques coutumières garantit, selon lui, un suivi écologique précis, car chaque piste d’éléphant, chaque cycle de champignons, est repéré depuis des générations par les Pygmées Mbendjele ou les Bantous Baka, gardiens d’indicateurs que les capteurs satellitaires n’enregistrent pas.

    Cette approche apporte également des bénéfices sociaux concrets : la sécurité foncière, historique revendication des communautés, s’en trouve consolidée puisqu’elle valorise les rites d’allocation de terre et les toponymes, essentiels à la cartographie participative exigée par le Plan national biodiversité 2025-2030.

    Messok-Dja, terrain pilote du SPANB 2025-2030

    Au nord, le massif de Messok-Dja, partie congolaise du paysage transfrontalier Tridom, sert déjà de terrain pilote. Les patrouilles mixtes, composées de pisteurs autochtones et d’agents de l’Agence congolaise de la faune et des aires protégées, collectent des données que l’université Marien-Ngouabi modélise ensuite.

    Dans ce corridor, où la densité d’espèces endémiques dépasse cinquante par kilomètre carré, la participation locale favorise l’acceptation des limites de zones sensibles : clairières d’éléphants, stations d’alimentation, sources sacrées. Un chef Mbendjele confirme : « Nous savons où l’eau parle, la carte ne ment plus ».

    Une gouvernance participative encouragée par l’État

    Le gouvernement, conscient des recommandations de l’accord de Kunming-Montréal, encourage désormais une gouvernance plus horizontale. Des consultations libres, préalables et éclairées sont annoncées pour 2024, afin d’enrichir la rédaction finale du SPANB avec les retours des collectivités et des organisations de la jeunesse rurale.

    Le directeur départemental de l’Environnement à la Sangha rappelle que ces consultations s’inscrivent dans la démarche plus large du Plan national de Développement 2022-2026, qui place la gestion durable des ressources naturelles parmi les neuf piliers de la diversification économique et de la création d’emplois verts.

    Financement participatif et innovations vertes

    Pour que les bonnes intentions se transforment en actions tangibles, Jérôme Ambassa préconise un mécanisme financier participatif géré conjointement par l’État, les municipalités et des banques de développement. L’idée est d’alimenter, via un fonds rotatif, les micro-initiatives de reboisement ou d’agroforesterie portées par les villages.

    De premières pistes existent : l’Institut congolais pour la conservation multilocale teste, à Pokola, une plateforme numérique de collecte d’épargne communautaire. Les versements mobiles, bonifiés par un crédit carbone social, pourraient générer des revenus complémentaires pour les familles tout en assurant le suivi indépendant des plantations.

    La force des communautés dans la préservation

    Au-delà des chiffres, l’essentiel reste humain. Les cérémonies rituelles, autrefois cantonnées à la sphère privée, deviennent de véritables écoles d’écologie populaire. Les chants décrivant les périodes de frai du tilapia ou la floraison d’un moabi servent de supports pédagogiques lors des formations multilingues financées par le projet Enabel.

    Les femmes jouent un rôle pivot : collectrices de plantes médicinales, elles enrichissent la pharmacopée nationale et protègent les semencières sauvages. « Protéger la forêt, c’est protéger notre maternité », résume Marie-Claire Mombeya, présidente d’une coopérative de Sangha nord, ravie de la reconnaissance officielle de ses savoirs.

    Défis et perspectives d’ici 2030

    Malgré ces avancées, quelques défis persistent. La pression démographique le long de la voie Ouesso-Souanké, le braconnage transfrontalier et l’arrivée de projets miniers exigent une vigilance accrue. Les observateurs plaident pour un renforcement des effectifs de police forestière et pour des couloirs écologiques clairement balisés.

    Les experts insistent aussi sur la nécessité d’évaluer l’impact climatique des pratiques traditionnelles. Le brûlis de préparation des champs, culturellement ancré, doit évoluer vers des alternatives à faibles émissions, sinon l’objectif national de réduction de 30 % des gaz à effet de serre d’ici 2030 sera plus difficile.

    Science et tradition, un avenir commun

    L’arrivée imminente d’un campus spécialisé à Makoua, soutenu par l’UNESCO, pourrait combler le manque de données. Les jeunes chercheurs congolais y travailleront main dans la main avec les détenteurs de mythes forestiers, afin de tester scientifiquement des méthodes de restauration inspirées des savoirs ancestraux.

    À l’horizon 2030, le Congo espère présenter au monde un modèle où la biodiversité renforce le tissu social et économique. Messok-Dja offre déjà la preuve qu’un consensus est possible : savants, gardiens de traditions et pouvoir public partagent désormais la même boussole, celle d’une forêt vivante.

    biodiversité Messok-Dja savoirs traditionnels
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