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    Home»Actualités»Ce que vivent les cabris avant d’arriver à table
    Actualités

    Ce que vivent les cabris avant d’arriver à table

    BrazzavilloisPar Brazzavillois25 août 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
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    Sur les routes congolaises, voyage sous tension

    À l’aube, les camions quittent les plaines de la Cuvette, chargés de cabris, de porcs et de bovins destinés aux marchés brazzavillois. Le grondement des moteurs couvre les bêlements, rappel discret de la chaîne alimentaire qui lie éleveur, transporteur et consommateur urbain.

    Le voyage peut durer six à douze heures, parfois plus lorsque les embouteillages ralentissent l’accès à la capitale. À chaque bosse du revêtement routier, l’animal est balloté. Cette réalité reste peu visible pour des citadins qui découvrent seulement la viande soigneusement emballée.

    Pourtant, dans certaines bennes non spécialisées, les carcans métalliques provoquent des ecchymoses et la chaleur tropicale accentue la déshydratation. Les éleveurs savent que les pertes à l’arrivée grèvent la marge, mais l’offre de camions équipés demeure encore limitée hors des grands axes.

    Au marché Bouemba, situé à Ouenzé, la scène est connue : les caprins sortent hagards, ligotés par les cornes pour gagner la zone d’abattage. Des vendeurs expérimentés défont les liens avec dextérité, conscients que la moindre fracture dévalorise aussitôt l’animal aux yeux des acheteurs.

    Impact sur la qualité et la santé publique

    Le stress, expliquent les vétérinaires de la Direction générale de l’élevage, libère des hormones qui rigidifient les fibres musculaires et altèrent la couleur de la viande. « Un animal courbaturé perd jusqu’à deux kilos de poids commercial », précise le docteur Odile Mapandzi.

    Cette perte de rendement se répercute sur le prix final, souvent absorbé par le consommateur. Les boucheries du quartier Poto-Poto reconnaissent que la qualité fluctue selon la saison, les pluies rendant les pistes impraticables et allongeant le trajet, donc le temps de confinement.

    Sur le plan sanitaire, un animal affaibli est plus sensible aux infections. Selon l’Organisation mondiale de la santé animale, le temps sans eau ne devrait jamais excéder huit heures sous climat équatorial. Les vétérinaires congolais rappellent régulièrement cette norme lors des contrôles ponctuels menés aux péages.

    Un cadre réglementaire en construction

    Depuis 2018, le ministère de l’Agriculture promeut un code national de bien-être animal inspiré des directives régionales de la CEEAC. Le texte impose des planchers antidérapants, des toits ventilés et la formation des convoyeurs, mais son application dépend encore des ressources disponibles dans chaque département.

    Le directeur de cabinet, Léon-Midas Mokoko, reconnaît que « l’enjeu est de concilier rentabilité et respect du vivant ». Il souligne l’arrivée cette année de dix nouveaux camions frigorifiques acquis grâce à un partenariat public-privé avec une société locale de logistique, destiné à moderniser la flotte.

    Parallèlement, l’Institut supérieur agronomique de Mfilou expérimente des cages modulaires en bambou traité, moins coûteuses et plus légères que l’acier. Les premiers tests montrent une baisse de 20 % des blessures cutanées. Les résultats, encore préliminaires, seront présentés au Salon international de l’élevage de Kintélé.

    Le terrain témoigne d’un changement progressif

    Sur le tronçon Gamboma-Brazzaville, Pierre, chauffeur depuis quinze ans, raconte qu’il s’arrête désormais à Yamba pour remplir deux fûts d’eau. « Les bêtes boivent, et moi j’évite les amendes », dit-il, montrant le reçu d’un contrôle vétérinaire satisfaisant obtenu la semaine précédente.

    À l’abattoir industriel de Lifoula, la vétérinaire-chef Olga Ndzana assure que les transporteurs sont sensibilisés dès l’entrée. Un box ombragé, financé par une ONG allemande, accueille les animaux stressés pour un repos de deux heures, réduisant ainsi les écarts de pH dans la carcasse.

    Les défenseurs du bien-être animal saluent ces progrès tout en réclamant un fonds d’accompagnement pour les petits convoyeurs. L’association Cœur Animal estime qu’un prêt à taux réduit permettrait d’adapter une centaine de véhicules en périphérie, soit la quasi-totalité du parc artisanal actuel.

    Une filière tournée vers l’avenir

    Au-delà de la dimension éthique, l’amélioration du transport conditionnera la compétitivité de la filière viande, promue dans le Plan national de développement. Les experts de la Banque africaine de développement rappellent que chaque point de qualité gagné ouvre l’accès aux marchés sous-régionaux.

    Pour atteindre cet objectif, les universités, les entreprises et l’État multiplient les ateliers de formation. À Brazzaville, un module pilote sur la contention douce vient de réunir quarante conducteurs. « Les gestes appris ralentissent le chargement, mais le taux de mortalité chute », observe l’ingénieur Alfred Loukaya.

    Les consommateurs, eux, commencent à questionner l’origine des brochettes savourées au crépuscule. Des applications mobiles, développées par des start-up locales, promettent bientôt de tracer le parcours d’un cabri depuis le village jusqu’à l’assiette, ajoutant un argument commercial à la cause du bien-être.

    Entre routes modernisées, encadrement administratif et innovations privées, le transport des animaux évolue vers des pratiques plus responsables. Les prochaines années diront si ces efforts conjugués suffisent à faire rimer viande tendre et respect de la vie animale sur les étals brazzavillois.

    La Direction générale des douanes annonce également la mise en service prochaine d’un portail électronique simplifiant les laissez-passer sanitaires. L’outil, testé à Mindouli, permettra de géolocaliser les convois et d’alerter automatiquement les services vétérinaires en cas d’arrêt prolongé ou de température excessive.

    bien-être animal transport routier viande congolaise
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