Défilé du 65e anniversaire: la DGFE en première ligne
Sous le ciel clair du 15 août 2025, l’avenue des Trois-Martyrs s’est transformée en grand livre ouvert sur la modernité militaire congolaise. En tête du cortège, la Direction générale des Finances et de l’Équipement a aligné un carré motorisé inédit, remarquablement synchronisé.
Le défilé, supervisé par le président Denis Sassou Nguesso en sa qualité de chef suprême des Armées, fêtait le 65e anniversaire de l’indépendance. Entre fanfares et salves d’honneur, l’accent a été mis sur la discipline et la capacité d’adaptation des forces intérieures.
Dans le sillage des blindés, la musique de la Garde républicaine ponctuait la présentation des différentes unités. Le carré motorisé de la DGFE, constitué de pick-ups rapides, d’ambulances climatisées et de véhicules ateliers, illustrait la chaîne complète de soutien désormais disponible sur le terrain.
Au centre de ce tableau, le colonel-major Michel Innocent Peya, patron de la DGFE, présentait un arsenal logistique pensé pour servir l’homme avant tout. « Le gouvernement fera tout pour améliorer les conditions de vie de la troupe », rappelait-il, reprenant la directive présidentielle du 31 décembre.
Soins à domicile: un nouveau visage du soutien médical
Première brique de cette modernisation: l’unité de soins du soldat à domicile. Réhabilitée par la DGFE, elle garantit un suivi infirmier continu après hospitalisation ou blessure. Les familles évitent ainsi des déplacements coûteux et le militaire retrouve plus vite sa pleine efficacité opérationnelle.
Le service, pensé « avec dignité et humanité », place le soldat et ses proches au cœur du dispositif. Des équipes mobiles sillonnent Brazzaville et l’intérieur du pays, armées de matériel de télémédecine pour assurer diagnostics, traitements et rééducations sans rupture de prise en charge.
Selon la capitaine Nina Moussavou, infirmière en chef, les infirmiers militaires suivent désormais une formation en gériatrie et en santé mentale. « Nos opérations nous exposent à des situations éprouvantes; il est crucial de traiter les blessures invisibles aussi bien que les plaies physiques », explique-t-elle.
Menuiserie militaire: équiper et honorer
La seconde composante, l’atelier de menuiserie militaire, répond à un double impératif: équiper les casernes et honorer la mémoire des disparus. Lits, armoires, estrades ou pupitres sortent des établis, remplaçant les mobiliers usés et améliorant le confort quotidien des recrues.
Dans le même atelier, des cercueils aux finitions soignées sont fabriqués selon les traditions militaires. Cette production nationale sécurise un maillon sensible du protocole funèbre et assure à chaque grade un dernier hommage conforme aux attentes des familles et de l’institution.
L’atelier a également mis en place un programme d’apprentissage ouvert aux jeunes des quartiers voisins. Encadrés par des sous-officiers menuisiers, les stagiaires acquièrent un savoir-faire transférable au secteur civil. Cette ouverture renforce le tissu économique local et crée des passerelles emploi pour la jeunesse.
Corbillards DGFE: un hommage codifié
Troisième volet, la flotte de corbillards récemment acquise. Ces véhicules, aménagés pour les convois officiels, transportent les dépouilles du lieu de décès jusqu’au site de sépulture, sous escorte et drapeaux. Le dispositif codifie désormais un cérémonial longtemps externalisé et parfois coûteux.
Le colonel-major Peya souligne que « chaque soldat, quel que soit son grade, a droit à un hommage empreint de respect ». Des équipes dédiées prennent contact avec les familles, organisent la levée de corps et coordonnent le protocole des honneurs militaires jusqu’au dernier salut.
Chaque convoi funèbre est précédé d’une brève halte au monument des Morts pour la patrie, où une gerbe est déposée au nom du chef de l’État. Le protocole, strict mais sobre, permet aux familles de recueillir un moment de recueillement avant la dernière étape.
Hygiène urbaine: la sécurité au service de la ville
Au-delà des casernes, la DGFE agit aussi pour la salubrité de la capitale. Des engins ont été remis à la mairie de Brazzaville pour l’enlèvement des ordures, tandis que l’avenue Saint-Denis et le boulevard Alfred-Raoul bénéficient désormais de corbeilles urbaines normalisées.
Cette initiative, saluée par les riverains, encourage des gestes simples de propreté et illustre la transversalité assumée par la DGFE: soutien opérationnel, accompagnement social et contribution tangible à la qualité de vie des habitants, conditions essentielles d’un lien solide entre population et force publique.
Équipements modernes: une capacité accrue
Les acquisitions dévoilées le 15 août ne se limitent pas aux volets sociaux. Véhicules d’intervention haute mobilité, radios numériques sécurisées et protections balistiques de nouvelle génération complètent l’équipement. Le public massé sur les trottoirs a applaudi la montée en gamme visible de la police et de la gendarmerie.
Dans une note d’évaluation lue à la fin de la cérémonie, le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou a insisté sur « l’expertise logistique nationale » désormais disponible. Il a salué la coordination entre les différentes directions comme un pas décisif vers la professionnalisation poursuivie depuis plusieurs années.
Observateurs et médias internationaux ont relevé la cohérence d’ensemble du dispositif, jugé conforme aux standards régionaux. Pour le chercheur en sécurité Pierre Mabiala, « la DGFE montre que la modernisation peut être couplée à un ancrage social; c’est un message important dans le contexte sous-régional ».
Une force publique connectée à la population
De la santé individuelle à la gestion funéraire, en passant par la propreté urbaine, la DGFE étire son champ d’action bien au-delà des armes. Les orientations présidentielles trouvent ainsi une traduction concrète, visible et mesurable dans la vie quotidienne des militaires comme des civils.