Une jeunesse congolaise en quête d’avenir numérique
Sous le soleil d’août, le Forum international de la jeunesse africaine pour le développement de l’Afrique, connu sous l’acronyme Fijada, a confirmé à Brazzaville qu’il voulait transformer les clics des jeunes en dividendes économiques palpables.
Le représentant pays, Daniel Biangoud, et son mentor, José Cyr Ebina, multiplient désormais les rencontres pour vulgariser l’initiative, persuadés que la plateforme est capable d’ouvrir une nouvelle ère d’opportunités rémunératrices sur les réseaux sociaux.
Partout où leur présentation se déploie, le retour est enthousiaste, soulignant une attente réelle chez les jeunes citadins qui cherchent à convertir leur présence en ligne en sources de revenus stables, tout en mettant en avant une identité congolaise émergente.
Cette promesse financière reste toutefois liée à la capacité des jeunes à se former, à structurer leurs projets et à s’entourer d’un réseau professionnel solide.
La dynamique du Fijada à Brazzaville
Au lendemain des assises de Kinshasa organisées pour la Journée mondiale de la jeunesse, une restitution détaillée a été faite à Brazzaville par le président du forum, Jonathan Masuta Lumeya, déterminé à inscrire la capitale congolaise dans le sillage de l’économie digitale panafricaine.
Les délégués ont rappelé le thème « Créer un avenir durable : l’engagement de la jeunesse pour la planète », soulignant qu’une planète connectée exige des citoyens capables d’exploiter les outils numériques sans sacrifier les valeurs environnementales.
Pour matérialiser ces ambitions, la recommandation phare consiste à favoriser l’éveil à l’économie digitale grâce à des programmes de sensibilisation, à la formation et à l’inclusion financière, trois leviers présentés comme indispensables par les experts présents.
Le représentant congolais a précisé que la prochaine étape consistera à déployer des ateliers pratiques, mêlant initiation au codage, marketing d’influence et gestion financière, afin de transformer les idées portées lors du forum en projets bancables suivis par des mentors seniors.
Un pont entre innovation et identité congolaise
Reçu par le secrétaire exécutif du Conseil consultatif de la jeunesse, Prince Michrist Kaba Mboko, le duo Biangoud–Ebina a insisté sur la valeur ajoutée culturelle du projet, rappelant que la créativité congolaise peut se monétiser mondialement sans perdre son ancrage local.
« Il est important que les jeunes profitent des avantages qu’offre l’économie numérique », a martelé Daniel Biangoud, plaidant pour une présence congolaise forte sur les places marchandes virtuelles, depuis la musique urbaine jusqu’au commerce de créations artisanales.
Cette approche rejoint les orientations nationales qui, sous l’impulsion du ministère en charge de l’Économie numérique, encouragent la mise en place de plateformes dédiées à la valorisation des contenus locaux afin de stimuler une offre numérique authentiquement congolaise.
Le Conseil consultatif de la jeunesse envisage d’adosser ces activités à son agenda annuel, offrant ainsi un cadre de suivi réglementaire et d’évaluation, condition jugée indispensable pour sécuriser les appuis financiers nationaux et internationaux.
Synergies gouvernementales et partenaires
Lors d’une audience accordée par le ministre Leon Juste Ibombo, le gouvernement a réaffirmé sa disponibilité à « encourager les jeunes qui se démarquent dans l’innovation et la valorisation de l’identité congolaise », assortissant cette déclaration d’un soutien technique et d’un accompagnement institutionnel gradué.
Selon le ministre, le Fijada permet aux jeunes de découvrir les avantages de l’internet, mais aussi les niches financières propres aux réseaux sociaux, un espace dont le potentiel économique reste encore largement inexploité au Congo.
Un partenariat technique est envisagé avec les incubateurs locaux déjà en activité à Brazzaville, afin d’offrir aux bénéficiaires un suivi continu, de l’initiation à l’entrepreneuriat jusqu’à la recherche de financements auprès d’acteurs publics et privés.
Plusieurs opérateurs télécoms ont déjà manifesté leur intérêt, selon le ministère, voyant dans le Fijada une occasion de stimuler l’usage des données mobiles et d’introduire de nouveaux services, du microcrédit à la vente de contenus digitaux premium.
Perspectives économiques pour la génération connectée
Les analystes estiment que la pénétration croissante du smartphone, conjuguée à l’essor des services de mobile money, crée un écosystème favorable aux microactivités numériques susceptibles de réduire le chômage urbain, particulièrement aigu chez les diplômés de moins de trente ans.
Pour beaucoup, l’engagement du gouvernement auprès du Fijada préfigure une stratégie plus large de diversification économique, où l’intelligence collective, la créativité et la technologie s’entremêlent afin de renforcer la résilience du pays face aux fluctuations des matières premières.
À terme, l’ambition est de créer une génération d’entrepreneurs digitaux capables d’exporter des services made in Congo-Brazzaville, tout en consolidant le tissu social grâce à des emplois ancrés localement et sensibles aux impératifs de développement durable.
Dans l’immédiat, les initiateurs appellent les jeunes à s’inscrire massivement sur les plateformes partenaires, rappelant que chaque compte créé, chaque vue générée et chaque partage monétisé construit pas à pas un marché numérique national encore naissant.