Victoire éclatante des Lions de l’Atlas
Porté par un public en fusion, le Maroc a infligé au Niger un retentissant 5-0, vendredi 5 septembre, lors de la 7ᵉ journée des éliminatoires africaines pour la Coupe du monde 2026. Jamais inquiétés, les Lions de l’Atlas ont maîtrisé la rencontre d’un bout à l’autre.
L’entraîneur Walid Regragui attendait un point pour sceller la qualification ; ses joueurs ont préféré offrir un festival offensif. « Ce groupe ne sait pas calculer, il veut juste gagner », a-t-il souri en conférence de presse, saluant la mentalité de ses protégés.
Un stade Moulay-Abdellah flambant neuf
Le match était le premier disputé dans un complexe Moulay-Abdellah totalement reconstruit et inauguré la veille. Gradins colorés, écrans géants et acoustique améliorée ont transformé la rencontre en une grande fête populaire, digne des ambitions sportives du royaume.
« On se sent dans une arène mondiale », juge Saïd, supporter venu de Fès avec ses enfants. Pour les instances marocaines, ce stade dernière génération servira de vitrine avant la Coupe du monde 2030, co-organisée avec l’Espagne et le Portugal.
Un ticket validé pour la Coupe du monde 2026
Grâce à ce succès, les Marocains totalisent 18 points en six matches et ne peuvent plus être rejoints dans le groupe E. Ils participeront donc à une troisième phase finale consécutive après la Russie 2018 et le Qatar 2022, portant à sept leur nombre de participations historiques.
Ismael Saibari a ouvert les hostilités d’une frappe limpide à la 29ᵉ avant de doubler la mise neuf minutes plus tard. Dès le retour des vestiaires, Ayoub El Kaabi a tué tout suspense en signant le 3-0. Hamza Igamane puis Azzedine Ounahi ont corsé l’addition en fin de partie.
« Nous voulions marquer les esprits et prouver que notre demi-finale mondiale au Qatar n’était pas un accident », a confié Saibari, auteur d’un doublé et applaudi à sa sortie.
Le onze de Regragui fait vibrer Rabat
Au-delà du score, l’animation offensive a impressionné. Positionné entre les lignes, Ounahi a constamment déstabilisé la défense nigérienne, tandis que Hakimi et Mazraoui ont multiplié les chevauchées sur les côtés. La charnière Aguerd-Saïss a su couper les rares contres adverses.
La maîtrise collective a permis au sélectionneur de faire tourner son effectif dès l’heure de jeu. Le jeune Igamane, 20 ans, a profité de son entrée pour inscrire son premier but chez les A. « La relève répond déjà présente », s’est félicité Regragui.
Dans les travées, l’ambiance n’a jamais faibli. Les 45 000 spectateurs ont repris en chœur les refrains traditionnels, ponctués de “Olé !” après chaque enchaînement réussi. Les fumigènes rouges et verts ont illuminé la nuit rabatie au coup de sifflet final.
Répercussions pour le groupe E et pour les Diables rouges
Derrière le Maroc, la course reste ouverte. La Tanzanie, deuxième avec 10 points, garde un mince espoir de repêchage pour une place en barrages. Le Niger et la Zambie partagent six unités, tandis que le Congo ferme la marche avec un point.
Les Diables rouges, battus au Maroc lors de la 2ᵉ journée, n’ont plus leur destin en main. Ils devront engranger un maximum de points lors des quatre dernières rencontres et espérer des faux pas tanzaniens. « Il faudra jouer crânement notre chance », estime le sélectionneur par intérim Isaïe Ngatsono.
Les supporters congolais, nombreux à suivre la soirée depuis Brazzaville et Pointe-Noire, ont reconnu la supériorité marocaine tout en pointant de futurs axes de progrès pour leur équipe nationale, notamment la finition.
Le succès rabati rappelle aussi l’écart de constance qui sépare actuellement les deux sélections. Mais en football, rien n’est jamais figé, et des surprises restent possibles à chaque fenêtre internationale.
Cap sur la CAN 2025 organisée à domicile
La qualification mondiale désormais acquise, les Lions de l’Atlas peuvent se tourner vers la Coupe d’Afrique des nations 2025, qu’ils accueilleront du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Objectif : offrir un deuxième trophée continental après celui de 1976.
Le staff envisage d’utiliser les prochains matches de qualification pour peaufiner les automatismes et élargir la rotation. « La CAN à la maison est un cadeau, mais aussi une responsabilité », rappelle Regragui, lucide sur l’attente populaire.
Les autorités sportives se disent prêtes pour un rendez-vous qui s’annonce dense, avec un calendrier serré avant le Mondial quelques mois plus tard. En attendant, le sourire des supporters sortant du Moulay-Abdellah témoigne d’un soir déjà entré dans l’histoire.