Mobilisation ministérielle pour des écoles prêtes en 2025
Au rythme des marteaux et des échafaudages, le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Jean Luc Mouthou, s’est voulu rassurant : tous les chantiers scolaires en cours seront livrés avant la rentrée 2025-2026.
Cette promesse, réitérée le 7 septembre lors d’une tournée de contrôle à Brazzaville, s’inscrit dans une dynamique nationale de modernisation des établissements publics afin de garantir à chaque élève un cadre d’apprentissage digne, sécurisé et adapté aux nouvelles méthodes pédagogiques.
Brazzaville : Ngamakosso et Louis Ngambio sous surveillance
Point de départ de la visite, l’école de Ngamakosso, dans le sixième arrondissement Talangaï, présente déjà ses murs neufs aux couleurs vives ; il reste à poser la charpente métallique et les équipements sanitaires pour accueillir plus de 1 200 enfants.
Non loin, à Mfilou, l’école primaire Louis Ngambio change aussi de silhouette : toiture refaite, fenêtres grillagées, dalles renforcées. Selon le conducteur des travaux, le retard causé par les fortes pluies a été résorbé grâce à l’appoint de trois nouvelles équipes.
Des avancées significatives dans les départements
Le tour d’horizon s’est ensuite prolongé vers le Kouilou où l’école de Tchilounga et l’internat de Mvouti avancent au même rythme : maçonnerie terminée, menuiseries en fabrication à Pointe-Noire, raccordements électriques prévus d’ici fin octobre, assure la direction départementale.
Plus au sud, à Mouyondzi dans la Bouenza, et à Dolisie dans le Niari, d’autres salles de classe s’élèvent. Ici, la préfabrication des briques stabilisées sur place réduit les coûts tandis que le recours à la main-d’œuvre locale dynamise l’emploi.
« Nous voulons que chaque site réponde aux normes internationales, ventilation, éclairage naturel, accessibilité », a expliqué Jean Luc Mouthou devant la presse locale, rappelant que le financement provient à la fois du budget de l’État et de partenariats publics-privés.
Les équipes du ministère contrôlent aussi la qualité des matériaux. Un laboratoire mobile parcourt le pays pour tester résistance du béton et pureté de l’eau. En cas d’anomalie, les entrepreneurs disposent de 48 heures pour corriger, sous peine de pénalités contractualisées.
Collège La Liberté : renaissance et nouveau lycée
À Brazzaville, le collège La Liberté, bâtiment emblématique des années 1980, connaît sa première réhabilitation complète. Façades décrépies hydrofugées, salles de classe réagencées, câblage numérique installé : le chantier, lancé en février, atteint déjà 70 % d’avancement, selon le maître d’ouvrage.
Le site accueillera dès la rentrée prochaine un lycée d’enseignement général, offrant ainsi un continuum pédagogique aux familles des quartiers Ouenze et Moungali. Au total, 18 nouvelles salles, un laboratoire scientifique et une médiathèque y verront le jour.
Alphabétisation et valorisation des enseignants communautaires
Outre la brique et le béton, le ministre met en avant la dimension humaine. Dans le sous-secteur de l’alphabétisation, 2 500 enseignants communautaires accompagnent aujourd’hui jeunes et adultes éloignés de l’école. « Leur dévouement est indispensable », a-t-il salué.
Un plan de recrutement progressif dans la fonction publique est enclenché pour ces éducateurs. Première vague annoncée pour 2024 : 600 postes ouverts, prioritairement en zones rurales. L’objectif est de stabiliser les équipes et d’élever le taux national d’alphabétisation à 90 %.
Habitants vigilants, sécurité assurée
Dans le quartier Ngamakosso, le chef de quartier Julien Mboungou se réjouit déjà. « Nos enfants commenceront les cours le premier jour, sans avoir à errer sous un arbre », confie-t-il, un casque de chantier sous le bras, aux riverains rassemblés.
La communauté s’engage à surveiller l’école une fois livrée, en coordination avec la police. Des patrouilles citoyennes seront organisées après la classe pour prévenir vandalisme ou vols de matériel, un dispositif salué par l’adjudant de police présent lors de la visite.
Un calendrier serré et des normes inclusives
Pour respecter la date butoir, le ministère impose un calendrier serré : trois réunions de chantier hebdomadaires, reporting numérique en temps réel et activation d’une cellule de suivi centralisée. « Nous ne relâcherons pas la pression jusqu’à la remise des clés », assure-t-on.
Au-delà des murs, l’objectif reste de diminuer à 50 le nombre moyen d’élèves par classe, contre 70 dans certaines zones urbaines. Les nouveaux bâtiments doivent aussi favoriser l’inclusion, avec rampes d’accès et toilettes adaptées pour les apprenants en situation de handicap.
Ces chantiers s’insèrent dans le Plan national de développement 2022-2026 qui consacre 20 % des investissements publics à l’éducation. Pour les experts, il s’agit d’un pari sur le capital humain ; pour les familles, d’une promesse de réussite à portée de main.
Les atouts du numérique au cœur des classes rénovées
Des kits de tablettes pédagogiques seront livrés simultanément : chaque classe rénovée recevra cinq appareils préchargés de ressources nationales, un moyen de familiariser dès le plus jeune âge les élèves aux outils numériques sans alourdir les cartables.
Dernière ligne droite avant la rentrée 2025-2026
Les prochains mois seront donc décisifs. Chaque retard sera comptabilisé, chaque progrès diffusé sur les réseaux sociaux du ministère pour maintenir la mobilisation. Les élèves, eux, suivent les avancées avec curiosité ; beaucoup passent devant leur future salle à vélo après la classe.
Si le calendrier est tenu, la rentrée 2025-2026 marquera une étape symbolique : celle d’un réseau scolaire rénové, orienté vers le numérique et mieux réparti sur le territoire. Le pari gouvernemental d’une école plus inclusive et performante prendra alors un visage concret.