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    Santé

    Suicide au Congo : comment rompre le silence fatal ?

    Par Brazzavillois13 septembre 20255 Mins de Lecture
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    Le silence autour du malaise

    Le suicide figure désormais parmi les dix premières causes de décès non transmissibles dans le pays, selon le Programme national de santé mentale. Pourtant, le sujet reste entouré de silence et de tabous, limitant la capacité d’agir à temps sur les détresses individuelles.

    À la veille de la Journée mondiale de prévention du 10 septembre, le Dr Paul Gandou a appelé à « changer le discours » afin d’offrir de l’espoir plutôt que des condamnations morales, lors d’une rencontre avec la presse tenue mardi à Brazzaville.

    Un défi de santé publique au cœur de l’agenda national

    Chaque année, le suicide emporte environ 720 000 personnes dans le monde, soit une victime toutes les quarante secondes, rappelle l’Organisation mondiale de la santé; le Congo, avec une estimation de sept décès pour cent habitants, n’échappe pas à cette réalité alarmante.

    Pour le Dr Gandou, la prévention s’inscrit désormais dans les objectifs nationaux de développement sanitaire, aux côtés de la lutte contre les maladies infectieuses et de la promotion de la santé maternelle, preuve d’une prise de conscience institutionnelle grandissante.

    Des chiffres encore imparfaits, mais révélateurs

    Les données du PNSM reposent sur les déclarations hospitalières et judiciaires, souvent incomplètes dans un contexte où beaucoup d’actes sont cachés par crainte du jugement social ou religieux.

    Malgré ces limites, les estimations montrent que les hommes mettent fin à leurs jours deux fois plus que les femmes, lesquelles réalisent davantage de tentatives, fréquemment avec des moyens moins létaux, confirmant une tendance observée dans plusieurs régions d’Afrique centrale.

    Ce qui fragilise : pauvreté, isolement et troubles psychiques

    Le chômage prolongé, les dettes impayées et l’insécurité alimentaire peuvent amplifier la sensation de n’avoir aucun avenir, explique la psychologue Odette Mabiala, bénévole dans une association d’aide aux jeunes en difficulté.

    À ces pressions économiques s’ajoutent la stigmatisation des troubles mentaux, la consommation nocive d’alcool, l’exposition aux violences domestiques et, plus récemment, l’impact psychique des déplacements liés aux inondations récurrentes dans les bassins du fleuve Congo.

    Structures de soins : un maillage en cours de renforcement

    Le pays compte trois services publics spécialisés en psychiatrie, situés à Brazzaville, Pointe-Noire et Owando, ainsi qu’une quinzaine de cabinets privés proposant des thérapies de soutien, selon le ministère de la Santé.

    Le Dr Gandou annonce la mise à disposition d’un numéro d’urgence gratuit, couplé à une formation des opérateurs téléphoniques, pour offrir écoute et orientation vers les structures adéquates, même dans les districts éloignés.

    La Faculté des sciences de la santé prévoit dès octobre un certificat court en intervention suicidologique pour infirmiers et travailleurs sociaux, comprenant des stages supervisés dans les centres de crise; l’objectif est de former 300 agents d’ici fin 2026, selon le doyen Professeur Kinfoussia.

    L’école, terrain stratégique d’une détection précoce

    Des modules de sensibilisation seront introduits cette année dans les programmes d’éducation civique des collèges et lycées, afin d’aider les adolescents à reconnaître les signaux d’alerte chez eux-mêmes ou leurs camarades.

    L’enseignante Clarisse Ngoya constate que « les jeunes parlent plus facilement à l’école qu’à la maison; disposer d’un cadre sécurisé pour s’exprimer peut désamorcer des crises ».

    En parallèle, une application mobile baptisée « Ndoyi » — « Soutien » en lingala — testée auprès de 500 étudiants de l’Université Marien-Ngouabi, offre un auto-questionnaire validé cliniquement et un tchat sécurisé avec psychologues bénévoles.

    Échos du terrain : familles et acteurs associatifs

    À Moungali, Mireille, 48 ans, raconte avoir sauvé son neveu en l’accompagnant à une consultation gratuite organisée par la Croix-Rouge locale: « Les médecins ont trouvé les mots; il suit désormais un traitement et un atelier de peinture ».

    Les associations plaident pour des subventions afin d’étendre ces ateliers de résilience à la périphérie de Pointe-Noire, où les déplacements internes liés à l’activité pétrolière provoquent souvent l’isolement des nouveaux arrivants.

    Des jeunes rappeurs de Talangaï ont lancé la chanson « Boma té » pour sensibiliser dans les quartiers populaires; le clip, vu 300 000 fois sur les réseaux sociaux, relaie les numéros d’écoute et encourage à « parler avant le dernier geste ».

    Changer le discours : du tabou à l’écoute active

    Les experts soulignent que l’utilisation d’un langage non stigmatisant, préférant parler d’« idéations suicidaires » plutôt que de « folie », peut encourager les personnes en crise à rechercher de l’aide plus tôt.

    Le ministère de la Communication prépare une campagne audiovisuelle montrant des survivants qui témoignent de leur reconstruction, afin de diffuser une image de possible rétablissement plutôt que de fatalité.

    Mobilisation collective pour sauver des vies

    Familles, élus locaux, professionnels de santé et journalistes sont invités à tisser un filet de vigilance permanent; en changeant le discours, le Congo peut transformer un drame évitable en message d’espoir pour des milliers de citoyens vulnérables.

    En investissant simultanément la santé, l’éducation, la culture et le numérique, les autorités ambitionnent de faire reculer le taux de suicide de 15 % d’ici 2030, objectif inscrit dans le prochain Plan national de développement sanitaire.

    Le Dr Gandou conclut que « chaque Congolais peut devenir sentinelle; parfois, un simple “comment vas-tu ?” suffit à interrompre la spirale noire ». Un message qui résonne, la Journée mondiale servant de rappel annuel à cet engagement collectif.

    Congo-Brazzaville Paul Gandou Prévention Santé mentale Suicide
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