Une mobilisation record à Pointe-Noire
Jeudi 14 septembre, la cour de la direction générale du Port autonome de Pointe-Noire s’est transformée en vaste mare rouge. Des milliers de militants, arborant écharpes et fanions à l’effigie du Parti congolais du travail, ont répondu à l’appel de leur direction fédérale.
Au pupitre, le commissaire politique pour le département Firmin Ayessa a ouvert la sixième Conférence des présidents de comités en saluant « la force d’entraînement d’une fédération pionnière ». Son propos a d’emblée posé le cadre : préparer un congrès qui consolidera l’élan du parti.
Une immense banderole rouge précisait l’objet des journées : lancer la campagne de recouvrement de la cotisation spéciale destinée à financer le 6e congrès ordinaire annoncé du 19 au 23 décembre. Dans l’assistance, chacun semblait mesurer l’importance du geste financier attendu.
« Nous ne doutons pas de votre engagement », a déclaré Firmin Ayessa, sous les applaudissements nourris. L’orateur a rappelé que la réunion s’inscrivait dans l’Acte n°2024/011 du Secrétariat permanent, qui formalise désormais ces conférences régionales consacrées au partage d’expériences organisationnelles.
La cotisation spéciale mise en avant
Moment clé de la matinée : la quête symbolique. Pièces et enveloppes ont circulé dans les rangs, tandis que le speaker détaillait la marche à suivre. Chaque fédération devra reverser le produit de la collecte au plus tard le 15 octobre, date butoir fixée nationalement.
Instituée par l’Acte n°2025/024 du 17 juin 2025, cette cotisation spéciale est présentée comme « une compétition fraternelle » destinée à mesurer l’attachement des militants. « Le portefeuille devient le prolongement de la carte de membre », a lancé un délégué, provoquant quelques sourires dans l’assistance.
Les responsables financiers du comité fédéral ont précisé que des reçus normalisés seront remis, afin d’assurer la traçabilité et de faciliter les synthèses comptables destinées au présidium national. Un numéro mobile-money spécifique a également été publié pour les contributeurs éloignés ou établis à l’étranger.
Le commissaire a, enfin, insisté sur le caractère volontaire de la démarche : « Nul ne sera pointé du doigt, mais chacun doit sentir qu’il participe directement à l’écriture du futur de notre famille politique ». Une formule reprise en chœur par la tribune des jeunes.
Une fédération modèle pour le parti
Dans son allocution, Firmin Ayessa a longuement vanté la « capacité d’innovation » de Pointe-Noire. La fédération, pionnière dans l’animation, serait devenue un laboratoire d’outils d’encadrement, de gestion de bases de données militantes et d’organisation d’événements, désormais repris par d’autres régions du pays.
« Nous partageons nos expériences pour que chaque fédération progresse au même rythme », a confirmé Jean François Kando, président fédéral. Il a souligné l’importance des rencontres thématiques trimestrielles qui mettent autour de la même table responsables syndicaux, cadres d’entreprises et acteurs de la société civile.
Cette approche, jugée pragmatique par plusieurs observateurs locaux, devrait nourrir le grand rapport d’activité fédéral qui sera déposé sur le bureau du comité central avant le 30 novembre. Le document retracera les succès, mais également les défis à lever dans un contexte urbain en mutation.
Cap sur la révision des listes électorales
Les travaux se déroulant parallèlement à l’opération nationale de révision des listes électorales, les responsables ont consacré une session à la stratégie de terrain. Objectif : garantir l’inscription systématique des nouveaux majeurs et le contrôle régulier des données des adhérents.
Firmin Ayessa a prôné « une intelligence fine et efficace », invitant chaque comité à cartographier les quartiers et à constituer des équipes mixtes : militants aguerris, Force montante congolaise, Organisation des femmes du Congo. « C’est l’alliance du dynamisme et de l’expérience », a-t-il résumé.
Les délégués ont également évoqué la sensibilisation numérique : groupes WhatsApp, SMS ciblés et diffusion de podcasts courts rappelant les modalités d’enrôlement. Un dispositif que l’un d’eux a qualifié de « porte-à-porte 2.0 », censé toucher les jeunes très présents sur les réseaux.
Les attentes du 6e congrès de décembre
Le 6e congrès ordinaire, prévu du 19 au 23 décembre à Brazzaville, doit selon la direction « clarifier les orientations programmatiques de la prochaine décennie ». Plusieurs commissions thématiques seront installées : économie, environnement, inclusion sociale, modernisation du parti et diplomatie parlementaire.
Les Fédérations ont déjà été invitées à remonter leurs propositions avant le 20 novembre. À Pointe-Noire, un groupe de travail piloté par des universitaires compile actuellement les contributions relatives à l’économie bleue, à la logistique portuaire et au développement des industries de transformation.
Jean François Kando insiste sur la nécessité de « faire remonter la voix des territoires ». Il rappelle que la capitale économique concentre des enjeux spécifiques : fluctuations des prix de l’énergie, emploi des jeunes diplômés, adaptation du réseau routier aux trafics portuaires grandissants.
En clôturant les travaux, Firmin Ayessa a martelé que l’enjeu du congrès dépassait l’horizon d’un simple rendez-vous statutaire. « Il s’agit de traduire dans l’action la vision du président Denis Sassou Nguesso », a-t-il déclaré, avant de donner rendez-vous à ses troupes en décembre.