Une célébration pour l’histoire sportive
Le hall feutré de l’Assemblée nationale a vibré d’applaudissements lorsque Léon-Alfred Opimbat, premier vice-président de l’institution, a reçu le trophée Mémoire et victoire sportive, remis par Orcel Bayonga-Mbonza, représentant résident de la Fondation Pro social inter-États.
Devant une assistance composée de députés, d’anciens sportifs et de jeunes licenciés, la cérémonie a mis en lumière la volonté de conserver intacte la trace de ceux qui ont bâti la réputation du sport congolais sur le continent africain et au-delà.
En remettant la distinction, Orcel Bayonga-Mbonza a souligné que le trophée est destiné à «honorer des femmes et des hommes dont l’engagement dépasse la ligne d’arrivée et marque durablement la société», rappelant ainsi l’importance de la mémoire collective dans l’élévation des nouvelles générations.
Le parcours exemplaire de Léon-Alfred Opimbat
Le choix de célébrer Léon-Alfred Opimbat n’est pas fortuit : ancien ministre des Sports et de l’Éducation physique, il fut l’un des artisans majeurs de la réussite de la 11e édition des Jeux africains organisée à Brazzaville en septembre 2015.
À l’époque, la capitale s’était transformée en véritable village continental, accueillant plus de 50 nations venues partager performances et fraternité, un défi logistique et humain relevé dans les temps et salué par les instances sportives internationales.
Pour beaucoup d’observateurs, cette édition demeure un repère, non seulement pour l’organisation sans faille, mais aussi pour l’élan de modernisation des infrastructures que le pays a alors connu, des gymnases flambant neufs au complexe de Kintélé devenu référence dans la sous-région.
Les Jeux africains 2015, souvenir fondateur
M. Opimbat préfère toutefois partager les lauriers avec les bénévoles, les fédérations et les pouvoirs publics ; «c’est toute une équipe qui a porté la flamme», glisse-t-il, reconnaissant la coordination du gouvernement et l’adhésion de la population brazzavilloise.
Le trophée Mémoire et victoire sportive, façonné dans un alliage de bronze et de bois précieux local, comporte une gravure soulignant la devise «excellence, persévérance, transmission» ; un objet symbolique que son récipiendaire souhaite exhiber dans un espace ouvert au public au sein de l’Assemblée.
«Les jeunes pourront s’approprier cette histoire et comprendre que les grandes conquêtes sportives reposent sur la discipline et l’amour du pays», explique-t-il, convaincu que la reconnaissance constitue un moteur pour les athlètes en herbe.
Un héritage au service de la jeunesse
Né à Makoua en 1957, Léon-Alfred Opimbat, médecin de formation, s’est rapidement imposé dans la sphère publique : député, puis ministre de la Santé avant de prendre les rênes des Sports, il a construit un parcours mêlant expertise technique et proximité citoyenne.
Ses collègues rappellent qu’à chaque déplacement officiel, il consacrait une partie de son agenda à visiter les clubs locaux, s’enquérir des besoins en équipements et encourager les entraîneurs bénévoles, cultivant ainsi un lien direct avec les réalités du terrain.
Pour l’historien du sport Étienne Mbika, «sa vision a misé sur le double levier formation-infrastructures, créant un environnement propice où les talents éclosent et restent au pays», pointant notamment l’ouverture d’internats sportifs à Dolisié et Owando.
La Fondation Pro social inter-États en action
La Fondation Pro social inter-États, structure panafricaine basée à Brazzaville, multiplie de telles remises de prix afin, dit-elle, de construire des ponts entre figures emblématiques et jeunesse, persuadée que le récit positif accélère le développement social.
Selon son dernier rapport d’activité, l’organisation a accompagné en cinq ans plus de 120 initiatives sportives communautaires, fournissant matériel, formations sur la gouvernance associative et petites bourses, avec l’appui de partenaires privés congolais et d’organismes internationaux.
Orcel Bayonga-Mbonza insiste : «Célébrer nos champions d’hier n’est pas un exercice nostalgique mais un acte fondateur ; cela rappelle aux décideurs la nécessité de budgets constants et montre aux écoliers que tout est possible sous notre drapeau».
Vers une transmission nationale
Dans cette dynamique, le ministère de la Jeunesse et des Sports envisage d’intégrer la narration d’exploits nationaux dans les programmes scolaires, un projet pilote sera lancé dès la rentrée prochaine dans dix établissements de Brazzaville et Pointe-Noire, selon une source proche du dossier.
Entre la fierté personnelle et l’engagement civique, Léon-Alfred Opimbat promet de poursuivre son plaidoyer pour un sport vecteur de cohésion, convaincu que la reconnaissance reçue aujourd’hui renforce sa détermination à soutenir entraîneurs, officiels et surtout cette jeunesse qui rêve de podiums continentaux.
Des ambitions internationales renforcées
Plusieurs fédérations présentes à la cérémonie ont profité de l’occasion pour annoncer la création d’un comité de suivi post-Jeux africains chargé d’identifier les athlètes capables de décrocher les minima pour les grandes compétitions, des Jeux africains de 2027 aux championnats du monde.
Le vice-président de la Fédération nationale d’athlétisme, Patrick Ngamani, assure que «la dynamique enclenchée par des personnalités comme le docteur Opimbat facilite le financement des stages et la mobilisation des coachs expérimentés, un vrai tremplin vers les podiums internationaux».
Un calendrier de célébrations itinérant
D’ici la fin de l’année, la Fondation prévoit une tournée dans six départements pour présenter le trophée et recueillir les souvenirs des anciens athlètes, une collecte amenée à nourrir un futur musée du sport congolais.