Un anniversaire sportif très attendu à Brazzaville
Le cercle sportif Funitan a transformé, le 28 septembre, l’esplanade de la mairie du 7e arrondissement de Brazzaville en grande scène d’arts martiaux, réunissant curieux, parents et athlètes pour célébrer, avec énergie et ferveur, ses vingt-trois années d’existence.
Dans une ambiance festive, le plus grand club de close combat affilié à la Fédération congolaise de la discipline a profité de l’événement pour convier plus de quinze écoles d’arts martiaux, transformant le quartier Mfilou en capitale congolaise des sports de combat le temps d’une journée.
Cette édition anniversaire, qualifiée de « grand festival des sports de Brazzaville », s’inscrivait dans la continuité d’une tradition de promotion du sport, entamée par le fondateur Roland Francis Mahoungou dès la création du cercle, en 2002, avec un effectif alors modeste.
Vingt-trois ans plus tard, la passion originelle ne s’est pas émoussée. Elle s’est renforcée grâce à la rigueur des entraîneurs, à l’assiduité des licenciés et au soutien de partenaires locaux qui voient dans le close combat un outil d’épanouissement et de cohésion sociale.
Le défilé et l’opération salubrité ouvrent la journée
La journée a débuté par un défilé coloré dans les artères de Mfilou, immédiatement suivi d’une opération citoyenne de nettoyage de la grande avenue Maïté-la-Mairie, geste symbolique rappelant que l’esprit d’un art martial se conjugue toujours avec le respect de l’environnement urbain.
Les athlètes, en tenue traditionnelle ou modernisée selon leur école, ont remonté le tronçon rond-point Maïté jusqu’à la mairie, salués par des riverains surpris de voir tant de disciplines unir leurs forces pour une action civique avant même le premier salut protocolaire.
« Nous voulons montrer que notre engagement dépasse la salle d’entraînement », a résumé Rude Ngoma, premier vice-président du cercle, insistant sur l’importance de l’exemplarité lorsque l’on enseigne des techniques de défense potentiellement redoutables.
Démonstrations spectaculaires de quinze disciplines
Sur le tatami improvisé, la boxe, le krav maga, le taekwondo, le qwan ki do, le nihon taijutsu, le kenpo, l’aïkido, les écoles de karaté wadoryu et kyokushin, le kyuksul, le tonfa et bien sûr le close combat se sont succédé.
Chaque club disposait de quelques minutes pour présenter son savoir-faire. Les katas précis des plus jeunes côtoyaient les démonstrations d’armes courtes, les clés articulaires en situation et les enchaînements pieds-poings barrières, provoquant applaudissements et sifflets admiratifs sous un soleil clément.
« J’ai compris qu’apprendre à se défendre, c’est aussi apprendre à se contrôler », confie Mireille, institutrice venue avec ses élèves. Le public, massé contre les barrières, découvrait une palette de techniques parfois méconnues hors des cercles spécialisés.
Les juges de la Ligue départementale, invités pour l’occasion, soulignaient la discipline des démonstrateurs. Un responsable technique rappelait que « le spectacle ne doit jamais faire oublier la sécurité », alors que les encadreurs redoublaient d’attention sur chaque prise projetée.
Une pédagogie du respect saluée par le public
Depuis sa fondation, Funitan revendique l’étiquette d’« école de rigueur ». Au-delà des performances, les organisateurs insistent sur les valeurs de ponctualité, d’humilité et d’entraide, considérant que le close combat sans éthique ne serait qu’un exercice de force inutile.
Rude Ngoma l’a rappelé au micro : « Ensemble, nous avons fait du cercle plus qu’un club, une famille ». Ces mots trouvaient écho chez les anciens élèves, certains venus de Pointe-Noire ou d’autres quartiers pour saluer leurs anciens maîtres.
Sur les gradins, le chef de quartier a salué « une initiative fédératrice » apportant un éclairage positif sur Mfilou. Des parents, rassurés, déclaraient que la pratique d’un art martial avait aidé leurs enfants à mieux gérer le stress scolaire.
Une spectatrice résumait l’air du temps : « Je pensais que les arts martiaux rimaient avec violence, j’ai découvert une école de vie ». Son témoignage reflétait le but du cercle : populariser la self-défense comme outil de protection et de confiance.
Les ambitions du cercle pour les saisons à venir
Si la fête était au bilan, le regard se tournait déjà vers la reprise des séances au centre de formation de Gothia-Mfilou. Les dirigeants annonçaient de nouvelles sessions d’initiation ouvertes aux femmes et un renforcement des partenariats scolaires.
Les coachs espèrent, dès la prochaine saison, aligner davantage d’athlètes lors des compétitions nationales et internationales, conscients que la notoriété du club rejaillit sur la commune tout entière et offre des modèles positifs à la jeunesse locale.
Dans l’immédiat, l’objectif demeure de consolider le plateau technique. Des travaux d’entretien du tatami et l’acquisition de protections neuves sont programmés, gestes indispensables pour accueillir en toute sécurité les nouveaux pratiquants attirés par l’aura grandissante de Funitan.
À l’issue de la journée, les responsables se félicitaient d’avoir tenu la promesse d’un anniversaire festif et utile. Le close combat congolais dispose, avec Funitan, d’une vitrine que les passionnés s’engagent à faire rayonner encore longtemps.