Un groupe élargi pour finir la campagne
Fabrizio Eraldo Cesana a rendu public, hier soir, une liste de vingt-cinq Diables rouges pour clore les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, face au Niger le 8 octobre puis au Maroc le 13 octobre. Un groupe mêlant cadres locaux et renforts d’Europe.
Le Congo occupe la cinquième place du groupe E. Avec un seul point glané contre la Tanzanie, la sélection n’a plus d’espoir mathématique, mais la fédération veut transformer ces deux ultimes matches en laboratoire avant les prochaines qualifications et la défense de la couronne régionale.
Continuité du projet local-diaspora
En juin, Cesana avait déjà surpris en alignant une ossature issue du dernier Championnat d’Afrique des nations. « Je voulais récompenser le travail de nos clubs », expliquait-il alors. La recette avait tenu tête à la Tanzanie (1-1) malgré plusieurs forfaits de cadres expatriés.
Pour les deux prochaines affiches, le technicien italien conserve la même ossature, mais il y ajoute sept représentants de la diaspora. Le gardien Perrauld Ndinga, le latéral Chris Makosso, ou encore le milieu Merveil Ndockyt, reviennent pour apporter leur vécu des championnats européens.
« Nous savons où nous en sommes. L’objectif est de gagner en automatisme et de donner du temps de jeu aux jeunes avant les éliminatoires de la CAN 2025 », a précisé Cesana lors de la conférence de presse tenue au siège de la Fédération congolaise de football.
Des gardiens en pleine concurrence
Dans les cages, Chelcy Bonazebi et Ulrich Samba étaient déjà présents en septembre. Ils seront rejoints par Ndinga, auteur d’une saison remarquable à Manga Sport. Le staff mise ainsi sur une concurrence saine, saluée par les supporters nationaux, pour préparer la succession de Christoffer Mafoumbi, désormais en phase de rééducation.
Une défense rajeunie mais expérimentée
Derrière, la ligne défensive garde ses repères avec Béranger Itoua et Prince Mouandza. Le polyvalent Berlhod Mbemba, titulaire à El Merreikh, apporte sa puissance, tandis que Romaric Etou, habitué aux joutes géorgiennes, est annoncé comme solution à gauche. Makosso, lui, pourrait connaître sa première cape.
Un milieu créatif et travailleur
Au milieu, Chandrel Massanga, révélation d’Hatayspor, conserve le brassard de relais. Il sera épaulé par Ndockyt et Otanga, formé en Israël, alors que Junior Tchibinda, très à l’aise en Lettonie, amène sa vision du jeu. Inno Jospin Loemba assure, lui, l’équilibre défensif.
Des attaquants à la recherche d’efficacité
Le secteur offensif est porté par le virtuose Déo Gracias Bassinga, déjà buteur face à la Tanzanie. Il sera accompagné de l’expérimenté Wilfrid Nkaya et du puissant Ismaël Akobo, actuellement meilleur réalisateur du championnat zambien. Mignon Koto, révélé aux Émirats arabes unis, complète l’arsenal.
Objectif Niger : acclimatation express
Le premier rendez-vous aura lieu à Ouagadougou, le Niger ayant délocalisé ses matches pour cause de travaux au stade de Niamey. Les Congolais arriveront au Burkina Faso trois jours avant le coup d’envoi afin de s’acclimater à la chaleur et à la pelouse synthétique.
« Le Mena est athlétique et redoutable sur coups de pied arrêtés. Nous devrons être disciplinés, » analyse l’adjoint Amour Loussoukou. Les statistiques confirment, le Niger a inscrit la moitié de ses buts de cette campagne sur corner. Un travail spécifique est prévu à Kintélé cette semaine.
Test grandeur nature face au Maroc
Cinq jours plus tard, cap sur Rabat pour affronter le Maroc, qualifié depuis juin. Les Lions de l’Atlas, récents demi-finalistes mondiaux, joueront cependant la gagne devant leur public. « Ce sera un baromètre de notre progression », insiste Cesana, qui refuse toute idée de match amical déguisé.
Cap sur la CAN 2025 et au-delà
En interne, la Fédération planche déjà sur un calendrier de préparation pour la CAN 2025 et les éliminatoires de 2030. Plusieurs stages devraient être organisés à Brazzaville et en Europe afin de resserrer le groupe et d’intégrer d’autres binationaux suivis par la cellule de recrutement.
Logistique soignée pour optimiser la performance
Le ministère des Sports a confirmé la mise à disposition d’un vol spécial Congo Airways pour le déplacement au Maroc. Selon le directeur de cabinet, cette décision vise à garantir une logistique fluide et à préserver la fraîcheur des joueurs, souvent pénalisés par les longues correspondances.
Les supporters répondent présents
Les supporters, eux, s’organisent déjà. Les groupes de fans de Pointe-Noire affrètent des bus vers Brazzaville pour suivre la diffusion publique prévue place de la Gare. « Peu importe le classement, on veut vibrer et montrer notre fidélité », sourit Gaëtan Mabiala, président du collectif Rouge Passion.
Observer la montée en puissance
À la veille du regroupement, la balance semble positive. Le nouvel alliage entre joueurs du cru et talents expatriés suscite de l’optimisme sans masquer les chantiers. Les deux rencontres d’octobre offriront un instantané précieux pour jauger la profondeur de banc et la capacité à rebondir.
Cesana conclut avec lucidité : « Nous allons jouer pour la fierté du drapeau. Une victoire ou un nul peuvent sembler anecdotiques, mais c’est ainsi que l’on bâtit un groupe soudé ». Le rendez-vous est pris, les Diables rouges veulent finir cette campagne la tête haute.
Séance publique avant le départ
Le public découvrira le groupe dès lundi à Kintélé, séance ouverte, avant un départ programmé mardi.