La fête du beach-volley s’invite à Kintélé
Pendant deux jours, le sable doré du complexe La Concorde de Kintélé a vibré au rythme des smashs et des plongeons. Brazzaville accueillait la 4e étape du Beach-volley Tour C.A.V.B Zone 4, vitrine montante du sport en Afrique centrale.
Sous le regard bienveillant de la marraine, le colonel Christelle Colombe Bouaka Milandou, coordonnatrice des activités sportives du Club multidisciplinaire D.G.S.P., les délégations du Cameroun, de la Centrafrique et du Congo se sont disputé médailles, trophées et précieuse visibilité continentale.
Une organisation millimétrée en deux jours de jeu
Du premier service samedi matin au dernier coup de sifflet dimanche soir, vingt-huit rencontres ont tenu en haleine un public familial, étudiants et vétérans confondus. Les rotations rapides ont permis de respecter le timing malgré une chaleur tropicale flirtant avec les 35 °C.
La Fédération congolaise de volleyball, épaulée par la C.A.V.B, avait mobilisé arbitres, ramasseurs de balles et personnel médical. À chaque pause, les bénévoles arrosaient le terrain pour éviter les brûlures de pieds et garantir une surface optimale, détail salué par les coachs.
Mazengo et Douala offrent l’or au public congolais
La finale masculine a tourné à l’avantage des Diables Rouges. Concentrés, Marius Mazengo et Régis Douala ont écarté la paire camerounaise Abba-Adji en deux sets secs, 21-13 puis 21-16, profitant d’un service flottant qui a déstabilisé la réception adverse.
« Nous voulions montrer que le travail engagé depuis le stage de Pointe-Noire porte ses fruits », a confié Mazengo, sourire large, sous les applaudissements. Cette victoire porte les Congolais à égalité de points avec le Cameroun au classement annuel masculin.
Nzali et Dang signent le doublé camerounais
Chez les dames, le suspense est monté d’un cran avec une finale 100 % camerounaise. À l’issue d’un tie-break haletant, Léna Nzali et Carine Dang ont renversé leurs compatriotes Irina et Nina, 16-21, 21-08, 18-16, grâce à un bloc plus tranchant.
Le sélectionneur des Lionnes s’est montré satisfait : « Ce duel fratricide démontre la profondeur de notre réservoir. Mais la marge avec les Congolaises se réduit ». La paire Nsondé-Watt, troisième, a offert au pays hôte un second podium.
Personnalités et supporters, unis autour du sable
Les tribunes provisoires affichaient complet. L’inspecteur général des Sports Charles Dinga, le directeur général Jean-Robert Bindélé, le président de ligue Antoine Rodriguez Zinga, mais aussi de simples écoliers de Kintélé ont partagé la même ferveur devant la musique des fanfares.
La première conseillère de l’ambassade du Cameroun, Mme Fonkou épouse Kinko, a salué « l’hospitalité exemplaire » des organisateurs, tandis que des commerçantes locales en profitaient pour écouler brochettes de poisson fumé et jus de bissap, rappelant la dimension économique de l’événement.
Un podium sous-régional serré mais révélateur
Au cumul de la sous-région, le Cameroun conserve la tête avec trois médailles dont deux d’argent, suivi du Congo, crédité d’un or et d’un bronze, puis de la Centrafrique, qui accroche deux bronzes grâce notamment au tandem Yangueme-Sokpomo.
La hiérarchie reste néanmoins fragile. La Centrafrique, cinquième nation l’an dernier, a montré des progrès notables en défense. Les entraîneurs évoquent un « effet Tour » : la compétition, itinérante, oblige chaque fédération à investir dans la préparation et la détection.
Les échos des vestiaires
Pour Jean-Daniel Mpassi, président de la Fécovo, la réussite de Kintélé tient « à des partenariats publics-privés bien ficelés ». Il a remercié la marraine Bouaka Milandou et promis un stage commun entre les sélections avant la finale de décembre.
De son côté, la colonel Bouaka Milandou a souligné l’unité régionale : « Voir cette jeunesse se dépasser, c’est un message d’espoir. Continuez à viser l’excellence et à respecter le fair-play ». Ses propos ont été accueillis par une salve de vuvuzelas.
Cap sur Kribi pour la grande finale de décembre
Les délégations ont déjà les yeux tournés vers la plage de Kribi, au Cameroun, où se jouera le titre zonal. Les deux premières équipes masculines et féminines repartiront avec des points déterminants pour les qualifications africaines de 2026.
Le staff congolais prévoit un mini-tournoi préparatoire à Pointe-Noire début novembre, histoire d’acclimater les joueurs à un sable plus fin et au vent marin. Les Camerounais, eux, évoquent un stage altitude à Bafoussam pour renforcer la condition physique.
Des infrastructures à préserver pour l’avenir
Le secrétaire général de la C.A.V.B Zone 4 a invité les autorités à maintenir les courts de Kintélé ouverts aux clubs et aux scolaires. Selon lui, « un terrain vivant dix mois sur douze vaut mieux qu’un bijou sous cadenas ».
À Brazzaville, plusieurs associations envisagent déjà d’y organiser des initiations gratuites. Si ces projets aboutissent, la 4e étape 2025 laissera un héritage tangible : un lieu où futurs champions et simples amateurs se côtoieront sous le même soleil congolais.