Une édition record au cœur du parc
Sous un ciel dégagé le 11 octobre, 120 coureurs se sont élancés dans les allées sablonneuses du parc national Odzala-Kokoua. Les distances de 10, 21 et 42 km, décalées d’une heure chacune, ont animé la canopée, offrant un spectacle inédit aux touristes présents.
Depuis l’ouverture de la course l’an dernier au format marathon complet, l’affluence n’avait jamais été aussi forte. Guides, bénévoles et riverains ont balisé les pistes pour faciliter le passage des athlètes, tout en veillant à ne pas perturber la faune emblématique du site.
L’État renforce sa présence
Lydie Pongault, ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, a donné elle-même les trois coups d’envoi successifs. Sa présence, saluée par les organisateurs, conforte la volonté des pouvoirs publics d’inscrire l’épreuve au calendrier officiel des manifestations nationales.
« C’est un produit touristique que nous allons développer », a affirmé la ministre avant de remettre médailles et trophées aux lauréats. Elle a promis un accompagnement durable, évoquant déjà l’édition 2024 comme une étape décisive pour la consolidation de la marque Odzala.
Des performances sportives disputées
Sur le 10 km, Joseph Obanga, coureur de Mbomo, a coupé la ligne d’arrivée en 42 minutes, juste devant Vérité Ilazi d’African Parks et Alvarince Olendé de Kamba. Le public, massé près du lodge de Mboko, a vibré à chaque sprint final.
Fred Itadi, sociétaire d’African Parks, a dominé le semi-marathon en 1 h 37, précédant Arnaud Mbongo et Guillaume Vorburger. Clou du spectacle, Djibil Agnouka a remporté le marathon en 3 h 49, suivi d’Arsène Zoloba et Guinel Ngouana, confirmant la montée en puissance des athlètes locaux.
Tourisme vert et sensibilisation
Au-delà du chronomètre, chaque foulée rappelle l’importance de protéger ce joyau de biodiversité. « On court au milieu des éléphants et des gorilles, c’est un privilège qu’il faut mériter », explique Elza Gillman, directrice générale de Kamba, structure logistique de l’événement.
Les ravitaillements proposaient fruits frais et eau filtrée afin de limiter les emballages plastiques. Des panneaux pédagogiques jalonnaient le parcours, détaillant les efforts menés par l’Agence congolaise de la faune et des aires protégées pour préserver la forêt équatoriale.
Une dynamique portée par la jeunesse
En marge des courses adultes, les « Jeux olympiques d’Odzala » ont réuni des dizaines d’écoliers autour de relais, lancers et courses en sac. Rires et chants résonnaient jusque dans le village voisin, renforçant les liens entre populations locales et visiteurs.
« Les enfants sont l’animation du village », a souligné la ministre, rappelant que le sport transmet des valeurs d’effort, de discipline et de solidarité. Plusieurs enseignants ont noté l’effet d’entraînement : nombre d’élèves ont demandé à s’inscrire à des clubs d’athlétisme après la fête.
Cap sur l’an prochain
Les organisateurs souhaitent franchir un nouveau palier en 2024 : augmentation du nombre de dossards, chronométrage électronique et mise en place de navettes écologiques depuis Brazzaville et Pointe-Noire. Un appel aux sponsors privés a déjà été lancé.
Le marathon d’Odzala, encore méconnu il y a trois ans, devient ainsi une vitrine du tourisme sportif congolais. Entre découverte, performance et engagement environnemental, il incarne un mouvement collectif salué par les institutions et plébiscité par les communautés riveraines, qui attendent déjà le prochain départ.