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    Éducation

    Mabombo : l’école en ruine qui rêve d’un nouveau départ

    Par Brazzavillois15 octobre 20257 Mins de Lecture
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    À Mabombo, l’avenir se joue entre murs fissurés

    Dans la petite localité de Mabombo, district niché au sud de la République du Congo, la cloche de la rentrée a sonné dans un décor qui fait peine à voir. Des salles de classe aux murs craquelés et un toit en tôle brinquebalante accueillent chaque matin plus d’une centaine d’écoliers.

    La scène surprend le visiteur : pupitres rafistolés, tableau noir effrité et coqs perchés sur les appuis-fenêtres. Pourtant, les enseignants, majoritairement bénévoles, poursuivent courageusement leurs leçons. « Nous faisons de notre mieux, mais le matériel manque », confie une institutrice, craie à la main.

    Des conditions d’apprentissage qui interrogent

    Selon l’Association des parents d’Élèves et étudiants du Congo, les bâtiments ont été élevés de façon artisanale il y a plus de vingt ans. Le bois a pourri sous la pluie tropicale, laissant passer l’air humide et la lumière crue. Par endroits, le sol en terre battue devient boue après chaque averse.

    Les élèves partagent la cour avec chèvres et volailles, situation qui inquiète les parents pour l’hygiène et la concentration. « Nos enfants reviennent parfois couverts de poussière ou picorés par les poussins », soupire Mireille, mère de deux écoliers, en montrant l’uniforme taché de son fils.

    Un impact direct sur la réussite scolaire

    François Mboungou Massoukou, conseiller local, reconnaît que ces conditions pèsent sur les résultats. « Le rendement des élèves s’en ressent », explique-t-il. Dans la classe de CM2, seuls cinq élèves sur trente ont obtenu la moyenne requise au dernier test blanc, contre treize l’an passé.

    L’absence de bibliothèque, de cartes et de manuels récents prive les enseignants d’outils pédagogiques essentiels. Certains confectionnent eux-mêmes des supports avec du carton recyclé. « Nous voulons former les cadres de demain, mais il nous faut un environnement digne de ce nom », insiste le directeur de l’école.

    Une mobilisation locale grandissante

    Face à l’urgence, l’APEEC multiplie les réunions de quartier pour sensibiliser les familles et recenser les besoins prioritaires : toiture, latrines, clôture de sécurité. Un premier devis estime le coût minimal des travaux à quinze millions de francs CFA, une somme hors de portée pour la seule communauté villageoise.

    Les associations de jeunes, dont le club de football local, organisent des tournois solidaires. Les recettes, modestes, servent à acheter des sacs de ciment. « Chaque sac est un pas vers la renaissance de notre école », lance Jonas, capitaine de l’équipe, brandissant le reçu d’une quincaillerie voisine.

    L’engagement du conseiller François Mboungou Massoukou

    Membre du Mouvement national pour la libération du Congo, François Mboungou Massoukou assure qu’il fera de Mabombo son « cheval de bataille ». Il dit avoir déjà transmis un rapport circonstancié aux autorités départementales, appuyé par des photos montrant l’état des salles et du mobilier.

    « Le gouvernement a défini l’éducation comme priorité nationale. Nous allons accompagner cette vision et relayer les préoccupations de base », affirme-t-il. Le conseiller souhaite qu’un fonds spécial de réhabilitation soit inscrit au budget du prochain exercice, tout en encourageant les acteurs privés à contribuer.

    Des soutiens institutionnels en perspective

    Au niveau départemental, la direction de l’Enseignement primaire indique qu’un programme de réfection des écoles rurales est en préparation. Ses ingénieurs ont déjà réalisé un diagnostic à Mabombo. « Les premiers travaux pourraient démarrer dès la saison sèche », annonce un responsable, prudent sur le calendrier.

    Le ministère de l’Enseignement général rappelle que des partenariats public-privé permettent déjà de construire des salles modernes dans plusieurs districts. « La communauté doit aussi rester impliquée, car l’école est d’abord l’affaire de tous », souligne un cadre, insistant sur la complémentarité entre État et citoyens.

    Le rôle clé des parents d’élèves

    L’APEEC, présidée localement par Pauline Ngombe, mise sur la solidarité. Chaque parent est invité à consacrer une journée de travail communautaire par mois : désherbage, collectes de pierres, réparations légères. « Nous ne pouvons pas tout attendre des autorités. Montrons notre bonne volonté », plaide-t-elle.

    Des caisses mutuelles se mettent en place : les ménages versent une modeste contribution mensuelle pour financer cahiers, craies et savon. Le geste reste symbolique mais renforce le sentiment d’appartenance. « En aidant l’école, nous aidons nos propres enfants », répètent les parents au sortir des réunions nocturnes.

    Des élèves qui gardent le sourire

    Malgré les toitures percées, les cris des coqs et la chaleur étouffante, les enfants de Mabombo chantent chaque matin l’hymne national avec ferveur. Déborah, 9 ans, rêve de devenir médecin : « Je veux soigner ma grand-mère. Pour ça, il faut bien apprendre », dit-elle timidement.

    Ses camarades partagent cette détermination. Beaucoup parcourent plusieurs kilomètres à pied pour rejoindre l’école. Certains transportent un tabouret familial faute de bancs disponibles. « Nous ne voulons pas abandonner, nous voulons réussir », confie Rodrigue, 11 ans, les yeux rivés sur un manuel raturé.

    Une question de santé publique

    Le centre de santé voisin signale une recrudescence d’affections respiratoires liées à la poussière en classe. Le médecin chef recommande de cimenter les sols et de doter l’école de points d’eau potable. « Un environnement sain favorise la réussite scolaire et prévient les absences », rappelle-t-il.

    L’accès à l’eau figure d’ailleurs dans le plan d’action communal. Une borne-fontaine pourrait être installée dans la cour lors de la réhabilitation, évitant aux enfants des allers-retours au ruisseau, source de contamination parasitaire en saison des pluies.

    Des partenaires privés sollicités

    L’entreprise forestière opérant dans la région a été approchée pour fournir du bois traité. Les responsables se disent « ouverts à une participation citoyenne », évoquant une possible dotation de poutres et de planches. De même, un opérateur télécom propose d’offrir la connexion internet, essentielle pour diversifier les supports pédagogiques.

    « Nous croyons à la responsabilité sociale de l’entreprise », souligne son directeur régional. L’idée est d’installer un point numérique dans la future bibliothèque, afin que les enseignants accèdent à des ressources en ligne et que les élèves découvrent l’informatique, compétence devenue indispensable.

    Une inspiration pour d’autres districts

    L’initiative de Mabombo fait écho aux expériences réussies de Louingui et Mouyondzi, où des écoles rurales ont été totalement rénovées grâce à des coalitions locales. Les autorités rappellent que ces projets pilotes ont démontré l’efficacité d’un partage clair des tâches entre État, collectivités et partenaires privés.

    À Mabombo, l’objectif est de reproduire ce modèle. « Nous voulons montrer qu’un petit village peut devenir un laboratoire de bonnes pratiques éducatives », ambitionne François Mboungou Massoukou, convaincu que la réussite de ce chantier renforcera l’attractivité du district et limitera l’exode des familles vers la ville.

    Feuille de route et calendrier visé

    Un comité de suivi a été créé. Il prévoit, dès la fin des pluies, la démolition des cloisons dangereuses, la pose d’une nouvelle charpente et l’élévation de deux salles supplémentaires pour réduire les effectifs par classe. Le budget sera affiné après l’appel d’offres attendu dans les prochaines semaines.

    Les maîtres espèrent réintégrer les locaux rénovés à la rentrée prochaine. Entre-temps, l’enseignement continuera sous un préau provisoire. « Nous acceptons le sacrifice, car nous savons que l’avenir sera meilleur », assure le directeur, gardant un œil sur un tas de briques tout juste livrées.

    Un espoir partagé par toute la communauté

    Au marché central, commerçants et clients discutent de l’avancement du projet. Chacun relaie les informations reçues lors des assemblées dominicales. « C’est la première fois que tout le monde tire dans la même direction », note un vendeur de manioc, heureux de voir sa contribution prise en compte.

    Le chef de village, en poste depuis trente ans, se dit impressionné : « Nos anciens ont construit cette école dans les années 1980. La nouvelle génération la sauvera. L’histoire continue ». Ses mots résonnent comme un rappel que l’éducation reste le socle du développement local.

    Vers un nouveau départ pour les écoliers

    Si les promesses de soutien se concrétisent, l’école primaire de Mabombo pourrait offrir, d’ici peu, un cadre moderne : salles ventilées, mobilier robuste, latrines hygiéniques et point d’eau sécurisé. Une transformation qui donnerait aux élèves les mêmes chances que ceux des zones urbaines.

    « Nous voulons que nos enfants rêvent grand sans quitter le village », conclut Pauline Ngombe. En attendant les premiers coups de pelle, la classe de CE2 répète une poésie sur le courage. À travers ces vers, on sent déjà poindre l’espoir d’une renaissance annoncée.

    APEEC éducation carcérale François Mboungou Massoukou Mabombo MNLC
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