Une journée de terrain très attendue
Brazzaville à l’arrière-plan, la délégation de la Congolaise des Routes a pris, au lever du soleil, la direction du Pool. Objectif : faire l’état d’avancement des actions sociales annoncées l’an dernier au profit de deux écoles rurales.
Conduite par le directeur général adjoint Jacques Almaless, l’équipe a débuté sa tournée le 15 octobre. Sous un ciel encore frais, elle a sillonné la Route nationale 1 avant de bifurquer vers Boulankio puis Ngatoko.
Des forages pour l’eau potable
Premier arrêt : l’école primaire de Boulankio, où 85 élèves partagent une cour sablonneuse bordée de manguiers. Ici, l’eau potable manquait cruellement, obligeant les enfants à parcourir plusieurs centaines de mètres jusqu’à un ruisseau saisonnier.
LCR a lancé le forage d’un puits profond de près de 200 mètres. Les études hydrogéologiques réalisées auparavant garantissent, selon Jacques Almaless, une ressource durable qui alimentera un château d’eau dédié aux besoins sanitaires et à l’hygiène scolaire.
« Nous visons une mise en service dans un mois et demi », a-t-il précisé, évoquant un chantier délicat, car la roche granitique affleure rapidement dans cette zone. Le chef de village Jean-Claude Pombi parle déjà de « renaissance » pour sa communauté.
Une route rafraîchie pour Ngatoko
À soixante kilomètres de la capitale, l’école de Ngatoko souffrait surtout de son isolement. La piste d’accès, impraticable en saison des pluies, dissuadait les familles et compliquait l’acheminement du matériel pédagogique.
LCR a dégagé, reprofilé puis gravillonné 400 mètres de voirie. Les engins ont également rétabli les cunettes d’évacuation afin de préserver l’ouvrage. Ce corridor assure désormais un accès sûr aux 130 élèves et à leurs enseignants.
La toiture du bâtiment, les blocs sanitaires et deux salles de classe ont été remis à neuf. « C’est un coup de pouce providentiel », confie le directeur Fidèle Mayela, heureux de lancer l’année scolaire dans de bonnes conditions.
Responsabilité sociétale et engagement durable
Ces interventions s’inscrivent dans la politique RSE de LCR, concessionnaire de la RN1 depuis 2016. L’entreprise réserve chaque année une part de ses revenus de péage à des projets communautaires ciblant santé, éducation et environnement.
« Entretenir l’infrastructure routière, c’est aussi prendre soin de ceux qui vivent à ses abords », souligne Jacques Almaless. Selon lui, l’objectif est de réduire les disparités entre villages enclavés et zones urbaines en mobilisant l’expertise interne de l’entreprise.
LCR avait déjà réhabilité en 2024 le chemin menant à Boulankio et planté des essences locales pour stabiliser les talus. Ce suivi pluriannuel illustre, aux yeux des autorités locales, une approche de développement intégrée.
Sensibiliser pour sauver des vies
Outre les bétonnières et les niveleuses, la tournée a vu débarquer des panneaux pédagogiques et des gilets fluorescents. L’équipe RSE a animé des séances interactives sur la sécurité routière, un enjeu majeur le long d’une voie à fort trafic.
Devant les enfants, Jacques Almaless a rappelé le rôle des panneaux triangulaires et la nécessité de respecter les limitations. « Ce code visuel protège conducteurs et piétons. Sa dégradation met tout le monde en danger », a-t-il insisté.
Les enseignants ont reçu du matériel pour poursuivre la sensibilisation en classe. À terme, LCR souhaite lancer un concours de dessins visant à transformer les élèves en ambassadeurs de la prudence sur la RN1.
Le regard des enseignants et des parents
Au pied du nouveau château d’eau, Therèse Mboulou, parent d’élève, explique que ses enfants étaient souvent absents à cause de maladies hydriques. Elle espère que le forage réduira ces risques et le temps consacré à la corvée d’eau.
Les directeurs des deux écoles ont également salué la distribution de kits : sacs, cahiers, stylos et ardoises. « Nos familles vivent principalement de l’agriculture vivrière, chaque franc économisé sur la rentrée compte », rappelle Fidèle Mayela.
Quelques élèves, comme Princilia Kinkela et Gerdon Nguié, promettent de « bien travailler » pour honorer la confiance placée en eux. Leurs sourires donnent la mesure de l’impact immédiat de ces gestes apparemment simples.
Cap sur de nouveaux projets
Avant de reprendre la RN1, la délégation a tenu une séance d’écoute avec les chefs de village. Les attentes portent désormais sur l’électrification solaire et la création de jardins scolaires qui valoriseraient l’eau du forage.
Jacques Almaless assure que les propositions seront étudiées dans le prochain plan triennal de LCR. « Nous avançons pas à pas, mais chaque avancée est pérenne », résume-t-il, convaincu qu’une route ne vaut que par la vie qu’elle connecte.
En quittant Ngatoko, les écoliers se sont massés au bord de la piste rénovée pour saluer les visiteurs. Le nuage de poussière soulevé par le convoi s’estompe vite, laissant derrière lui une promesse de progrès durable.
