Un coup de pouce attendu
La Congolaise des Routes a choisi de prolonger sa mission au-delà du bitume. Le quinze octobre, une délégation menée par le directeur général adjoint, Jacques Almaless, a sillonné le district de Kinkala pour lancer ou suivre plusieurs chantiers destinés aux écoles de Boulankio et de Ngatoko.
Ces deux établissements primaires, situés entre la RN1 et les collines du Pool, accueillent à peine plus de deux cents enfants. Le manque d’eau potable, la dégradation de la route d’accès et des toitures vieillissantes freinaient jusqu’ici la bonne marche de l’année scolaire.
De l’eau jaillira dans un mois
À Boulankio, les équipes techniques ont percé la latérite pour atteindre une nappe souterraine estimée à près de deux cents mètres. Le forage sera relié à un petit château d’eau, afin d’alimenter douches, latrines et cuisine de l’école, mais aussi quelques foyers voisins.
Les études hydrogéologiques, menées depuis le premier trimestre, ont confirmé la qualité de l’eau. « Nous voulons garantir une ressource durable, parce que l’entretien d’un forage dépend avant tout de sa fiabilité », a détaillé Jacques Almaless, rappelant que la mise en service est programmée sous six semaines.
Une route neuve pour Ngatoko
À soixante kilomètres de Brazzaville, l’école primaire de Ngatoko souffrait d’une voie d’accès défoncée. En saison des pluies, les enseignants s’enfonçaient jusqu’aux genoux dans l’argile. LCR a donc mobilisé niveleuse, compacteur et grave bitume pour sécuriser quatre cents mètres stratégiques.
En parallèle, les charpentiers ont remplacé les tôles trouées, les maçons ont repris les joints des salles de classe et les sanitaires ont été désinfectés. Le directeur, Fidèle Mayela, y voit « un souffle nouveau qui permettra d’ouvrir l’école à temps ».
Les élèves, premiers bénéficiaires
En visite, la délégation a distribué cent quatre-vingt kits scolaires, composés de sacs, cahiers, ardoises et stylos. Princilia Kinkela, élève de CM2, promet de « redoubler d’efforts ». Son camarade Gerdon Nguié ajoute qu’il « prendra soin du matériel offert ».
Les parents, durement touchés par la hausse des prix de fournitures, saluent cette main tendue. « LCR redonne espoir », insiste le chef de village de Boulankio, Jean-Claude Pombi, convaincu que la réussite scolaire passe d’abord par des conditions matérielles décentes.
Sécurité routière, un réflexe à inculquer
Parce que la RN1 longe les cours d’école, les ingénieurs n’ont pas négligé la prévention. Des séances pédagogiques rappellent l’importance des passages protégés, des panneaux et de la limitation de vitesse. « Les panneaux parlent aux conducteurs, protégeons-les », martèle Jacques Almaless devant les élèves.
Les enseignants ont reçu des livrets illustrés pour poursuivre la sensibilisation en classe. Cette approche participative vise à rendre chaque enfant acteur de sa propre sécurité et à responsabiliser les familles qui empruntent quotidiennement l’axe Brazzaville-Pointe-Noire.
La RSE comme boussole
LCR, concessionnaire de la RN1, réserve chaque année une partie de ses redevances de péage à des projets de proximité. Eau, santé, éducation et agriculture figurent parmi les priorités retenues par la direction, en lien avec les autorités locales.
Depuis 2020, la société a déjà financé la réhabilitation de deux centres de santé à Mindouli et le forage de Loudima. Ces chantiers, selon le ministère de l’Équipement, ont réduit considérablement les déplacements vers Brazzaville pour les soins de base et l’accès à l’eau.
L’entreprise rappelle qu’une infrastructure n’est durable que si elle profite directement aux populations riveraines. « Nous bâtissons des routes, mais nous devons aussi bâtir la confiance », souligne le directeur général adjoint. Les travaux scolaires représentent ainsi un volet essentiel de la stratégie sociétale.
Un calendrier suivi de près
Selon le conducteur des travaux, le forage de Boulankio entrera en phase de pompage d’essai sous quatre semaines. À Ngatoko, la couche de roulement devrait être achevée avant la fin novembre, afin d’éviter les pluies les plus intenses.
Les services de l’Éducation surveilleront l’évolution. Le district de Kinkala compte encore plusieurs écoles isolées. « Les partenariats public-privé sont précieux pour combler les déficits », rappelle un inspecteur présent, estimant que l’exemple de LCR peut inspirer d’autres opérateurs routiers.
Une dynamique à consolider
Les autorités départementales souhaitent capitaliser sur cette dynamique. Des comités villageois seront chargés de veiller à l’entretien des ouvrages et de remonter toute anomalie. Objectif : prolonger la durée de vie des investissements et encourager un sentiment de co-propriété.
En attendant, élèves et enseignants savourent déjà la perspective d’une eau courante et d’un accès stabilisé. Sous le soleil du Pool, la pelleteuse qui creuse, les seaux de ciment et les cris d’enfants dessinent l’image concrète d’une rentrée scolaire placée sous le signe de la solidarité.
