Annonce officielle de candidature à Brazzaville
Dans une salle comble d’un hôtel du centre-ville, Aurélien Brillant Miamissa, président-fondateur du Parti Jeunesse Unie pour la République, a confirmé le 18 octobre 2025 sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle prévue en mars 2026, devant journalistes et sympathisants.
Ce passage sous les projecteurs marque le retour sur la scène électorale nationale d’un acteur connu pour son engagement auprès de la jeunesse, après avoir soutenu d’autres figures de l’opposition lors des scrutins de 2016 et 2021.
Entouré de membres du bureau politique du JUR, le candidat a promis une campagne « ouverte et pacifique », insistant sur la nécessité d’un débat serein avec toutes les forces vives, condition qu’il considère essentielle pour renforcer la vitalité démocratique du pays.
Un profil façonné par l’expérience institutionnelle
Avant de diriger la JUR, Aurélien Brillant Miamissa a siégé en tant que commissaire à la Commission Nationale Électorale Indépendante, un poste qui lui a permis d’acquérir une connaissance technique des opérations de vote et du cadre réglementaire en vigueur au Congo.
Ses proches rappellent qu’il a participé à différents ateliers de sensibilisation sur la citoyenneté et la paix, notamment dans les lycées de Brazzaville et de Pointe-Noire, renforçant ainsi son image de porte-voix d’une frange de la jeunesse désireuse de s’impliquer davantage.
Il revendique par ailleurs des collaborations ponctuelles avec certaines organisations de la société civile, collaborations qui, selon lui, l’ont aidé à mieux cerner les attentes sociales en matière d’emploi, de santé et de pouvoir d’achat, trois axes qu’il place au cœur de son programme.
Des propositions axées sur l’inclusion économique
Devant la presse, le leader du JUR a décliné plusieurs orientations, parmi lesquelles un fonds national de micro-crédit destiné aux jeunes porteurs de projets, l’extension des centres de formation professionnelle et la numérisation des procédures pour encourager l’investissement des petites et moyennes entreprises locales.
Sur le volet agricole, il propose de renforcer les coopératives villageoises à travers un partenariat public-privé, afin d’accroître la production vivrière et réduire la dépendance aux importations, un objectif partagé par de nombreux spécialistes du développement rural.
Interrogé sur le financement de ces mesures, Aurélien Miamissa évoque la rationalisation des dépenses publiques et la recherche de nouveaux partenariats avec les bailleurs régionaux, tout en saluant les réformes gouvernementales récentes visant à assainir la gestion budgétaire et à moderniser les procédures de passation de marchés.
Calendrier électoral et garanties institutionnelles
La prochaine élection présidentielle doit se tenir au début du mois de mars 2026, conformément au calendrier présenté par le ministère de l’Administration du territoire. La Commission Nationale Électorale Indépendante prépare déjà la révision des listes et la sensibilisation des électeurs.
Le gouvernement, de son côté, affirme vouloir renforcer la transparence du scrutin en poursuivant l’introduction progressive des cartes d’électeur sécurisées et en multipliant les sessions de formation dédiées aux agents de bureau de vote, en partenariat avec des experts africains et internationaux.
Les partis d’opposition, dont la JUR, appellent néanmoins à une concertation élargie afin de consolider la confiance de tous les acteurs. Une demande à laquelle la CNEI répond en programmant plusieurs réunions techniques portant sur le fichier électoral et l’observation domestique.
Selon des analystes politiques à Brazzaville, la multiplication de candidatures issues de la société civile, associée aux engagements institutionnels pris récemment, pourrait stimuler la participation électorale et favoriser un climat d’émulation bénéfique au débat d’idées.
Le regard des électeurs et les défis à venir
Dans les quartiers de Makélélé et Talangaï, plusieurs étudiants rencontrés disent apprécier le discours orienté vers l’emploi, mais attendent des détails chiffrés avant de se prononcer. Ils soulignent l’importance de la stabilité et saluent les efforts en cours pour sécuriser le processus électoral.
Des commerçants du marché Total évoquent pour leur part la nécessité de faciliter l’accès au crédit et de moderniser les infrastructures routières, un chantier déjà inscrit dans les priorités gouvernementales, et sur lequel le candidat Miamissa affirme vouloir collaborer avec les autorités compétentes.
Pour l’universitaire Jean-Baptiste Ngoma, la présidentielle de 2026 s’annonce comme « un moment décisif de consolidation institutionnelle ». Selon lui, la pluralité de l’offre politique, associée aux mécanismes de régulation existants, offre au pays l’occasion de renforcer la confiance entre gouvernants et gouvernés.
Reste désormais à chaque camp de transformer ses promesses en propositions détaillées. Aurélien Brillant Miamissa, comme les autres candidats pressentis, a encore plusieurs mois pour convaincre un électorat attentif aux résultats concrets et aux garanties d’une campagne apaisée et inclusive.
La Commission nationale des droits de l’homme rappelle qu’un code de bonne conduite signé par tous les compétiteurs sera diffusé sur l’ensemble du territoire. Cet engagement collectif vise à prévenir tout débordement et à privilégier le dialogue, un principe régulièrement réaffirmé par les autorités publiques.
D’ici là, les équipes de campagne peaufinent leurs stratégies numériques, conscientes du poids grandissant des réseaux sociaux dans la mobilisation des électeurs urbains et périurbains.
