Un sursis de deux mois pour la cotisation spéciale
Prévue initialement pour le 15 octobre 2025, la clôture de la cotisation spéciale destinée à financer le sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail a été officiellement repoussée au 15 décembre 2025, selon la directive signée par le secrétaire général Pierre Moussa.
Le parti au pouvoir justifie cette marge supplémentaire par « la nécessité de permettre à chaque militant, cadre ou sympathisant d’exprimer sa solidarité », indique la note interne, soulignant que les difficultés économiques ponctuelles ne doivent pas freiner l’élan collectif engagé depuis l’été.
Dans sa circulaire, Pierre Moussa précise que les montants publiés par catégorie représentent un plancher, invitant ceux qui le peuvent à « aller au-delà pour consolider les ambitions du congrès » et rappelant que la cotisation demeure volontaire, bien qu’étroitement surveillée.
Un bilan à mi-parcours encourageant
Quelques semaines avant la date initiale, la coordination du comité préparatoire a dressé un bilan à mi-parcours situant la participation financière autour de 55 %, un score jugé « encourageant mais perfectible » par les organisateurs qui misent sur les deux mois supplémentaires.
« Nous sommes à mi-chemin du montant cible, il faut encore nous surpasser », a résumé Antoinette Kebi, rapporteur adjoint, lors d’une réunion de suivi le 9 octobre, exhortant chaque fédération à multiplier réunions d’information, appels téléphoniques et messages sur les réseaux sociaux.
Différentes grilles d’effort ont été établies, oscillant de quelques milliers de francs CFA pour les sympathisants étudiants jusqu’à des contributions plus substantielles pour les cadres dirigeants, un système jugé équilibré par la base car il tient compte des réalités de revenu.
Discipline interne et responsabilité militante
Dès septembre, Pierre Moussa avait promulgué deux actes fermes : le rappel du devoir de s’acquitter des cotisations statutaires et la fixation d’échéances précises pour la contribution spéciale, enclenchant une dynamique de relance dans les comités de quartiers et les cellules professionnelles.
La directive accentue désormais la contrainte : tout membre non à jour sera exclu des assemblées générales, conseils fédéraux ou sessions du comité central jusqu’à régularisation, une mesure perçue comme un aiguillon davantage que comme une sanction, selon plusieurs responsables locaux.
Dans les faits, des listes de participation sont tenues lors de chaque rencontre, et les militants en retard sont invités à un entretien individuel pour planifier leur versement, pratique qui renforce la discipline sans entamer la cohésion, d’après des témoignages recueillis en fédération urbaine.
Les enjeux stratégiques du 6e congrès
Le sixième congrès ordinaire doit se tenir du 27 au 30 décembre au Palais des congrès de Brazzaville, un site symbolique où s’étaient déjà joués les précédents rendez-vous politiques majeurs du PCT depuis les années quatre-vingt-dix.
Au programme figurent le renouvellement des instances dirigeantes, la révision éventuelle de certains articles statutaires et surtout la désignation du candidat que le parti investira pour l’élection présidentielle prévue en mars 2026, étape clé du calendrier institutionnel national.
L’issue du congrès fera l’objet d’une attention soutenue de la part des partenaires, observateurs et formations alliées, car elle devra confirmer la cohésion interne mise en avant par les dirigeants, tout en projetant la ligne politique pour le prochain quinquennat.
Sur le plan logistique, le comité préparatoire travaille déjà à la mobilisation de centaines de délégués, à l’hébergement dans les hôtels de la capitale et à la mise à disposition de moyens de transport, un budget largement adossé à la cotisation spéciale.
Un acte militant avant tout
Au-delà des chiffres, les cadres insistent sur la portée citoyenne de l’opération, estimant qu’elle responsabilise chaque adhérent face aux objectifs du parti et nourrit un sentiment d’appartenance, à l’heure où les organisations politiques cherchent à rajeunir leur base.
Lors du lancement des préparatifs le 7 août, Pierre Moussa avait martelé que « contribuer revient à signer l’acte de foi du militant », rappelant le rôle historique du PCT dans la consolidation de l’unité nationale et le développement économique du pays.
Depuis, plusieurs sections locales ont multiplié les initiatives conviviales : réunions élargies, journées d’entraide ou ventes de gadgets aux couleurs du parti, occasions de collecter les fonds manquants tout en renforçant la visibilité du PCT dans les quartiers populaires.
À deux mois de l’échéance, l’appel lancé par la direction se veut optimiste : l’objectif de 100 % de participation demeure « à portée de main » pourvu que chaque militant, où qu’il réside, juge prioritaire de boucler sa cotisation avant le 15 décembre.
La diaspora appelée à la rescousse
Conscient du poids économique des Congolais de l’étranger, le comité préparatoire a diffusé des formulaires électroniques permettant à la diaspora d’apporter sa quote-part par virement ou mobile money, une première qui témoigne de la modernisation des pratiques internes du parti.
Selon un coordinateur basé à Paris, « l’engouement est palpable, beaucoup voient dans cette contribution la possibilité de garder un lien direct avec la vie politique nationale », une tendance que Brazzaville espère transposer en engagement électoral lors des scrutins de 2026.
