Enthousiasme autour du Complexe Liberté
Sous un soleil matinal, le ruban du Complexe scolaire de la Liberté a été coupé à Talangaï devant des parents, enseignants et élèves ravis. L’Association Mpila sans frontière, initiatrice du rassemblement, y a réaffirmé son soutien aux engagements éducatifs du président Denis Sassou Nguesso.
Pour M. Cauchet Ngoulou, porte-parole de l’AMF, l’ouvrage matérialise « une étape décisive vers l’égalité des chances » et valide la vision gouvernementale d’un accès élargi à des infrastructures scolaires modernes, clé de voûte du Plan national de développement 2022-2026.
L’association, née dans le quartier Mpila en 2014, multiplie depuis des années les actions de proximité : distribution de fournitures, sessions de sensibilisation et tournois sportifs. « Nous croyons qu’un jeune bien formé contribue à la paix sociale », rappelle-t-il, salué par la foule.
Un chantier achevé en un temps record
Édifié en à peine trois mois grâce à un financement de la Société nationale des pétroles du Congo, le complexe comprend douze salles de classe ventilées, un laboratoire scientifique, une bibliothèque connectée et un terrain polyvalent. Des panneaux solaires garantissent l’alimentation électrique durant les heures de cours.
« Les délais ont été tenus sans sacrifier la qualité », se félicite Raoul Maixent Ominga, directeur général de la SNPC. Selon lui, le projet prouve la capacité des entreprises publiques à accompagner les ambitions du chef de l’État en faveur d’un enseignement compétitif au niveau international.
Les parents interrogés saluent l’arrivée d’un établissement proche des habitations, limitant les coûteux déplacements quotidiens. Jean-Brice, chauffeur de taxi, espère que « l’économie du quartier suivra, car un bon lycée attire librairies, cantines et petits commerces ».
Vers un écosystème éducatif modernisé
Le ministère de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation annonce qu’une trentaine de nouvelles salles seront livrées d’ici décembre dans la capitale. L’objectif est de réduire les effectifs pléthoriques et de favoriser des classes de 40 élèves maximum.
À Talangaï, le Complexe de la Liberté servira de laboratoire pour ces réformes. Des tablettes seront prêtées aux collégiens afin de tester les premiers modules numériques du programme « École connectée », conçu par une start-up locale en collaboration avec l’Université Marien-Ngouabi.
Le professeur Martial Okouya, spécialiste en sciences de l’éducation, y voit « la preuve qu’innovation et tradition peuvent coexister ». Pour lui, l’introduction d’outils digitaux doit s’accompagner d’une formation continue des enseignants afin que cette modernisation profite à l’ensemble du système.
Selon les chiffres officiels, plus de 280 000 élèves sont scolarisés à Brazzaville. La demande croît chaque année d’environ 4 %. Les autorités misent donc sur des partenariats publics-privés pour accélérer la construction et l’équipement des établissements, tout en maintenant la gratuité de l’enseignement général.
La jeunesse au cœur des priorités
Au-delà des infrastructures, l’AMF multiplie les ateliers de coaching pour prévenir l’abandon scolaire. Près de 200 adolescents ont ainsi suivi, en septembre, une formation sur la gestion du temps, l’orientation et la lutte contre les addictions, animée par des psychologues partenaires.
« Nous devons créer un environnement où la réussite rime avec valeurs citoyennes », insiste Cauchet Ngoulou. Il rappelle que l’association organise aussi des stages d’agriculture urbaine, persuadée que l’autonomie alimentaire nourrit la confiance et l’esprit d’initiative des jeunes diplômés.
Les bénévoles préparent déjà un semi-marathon caritatif prévu en mars. Les fonds récoltés serviront à doter les bibliothèques des lycées du district de logiciels de lecture adaptée, destinés aux élèves malvoyants, une première dans la région, souligne l’AMF.
Un appel à la solidarité citoyenne
Si le Complexe de la Liberté ouvre ses portes, sa pérennité dépendra aussi du civisme. Les enseignants insistent sur la propreté des locaux et la protection du matériel. Un comité de parents s’est constitué pour veiller, chaque semaine, à l’entretien et au respect du règlement.
La mairie de Talangaï étudie l’installation de feux tricolores et de panneaux ralentisseurs autour de l’établissement afin de sécuriser les traversées. Le chef de quartier, M. Richard Boundou, espère que « la dynamique sociale créée par l’école encouragera d’autres investissements publics et privés ».
En clôturant la cérémonie, le directeur départemental de l’éducation a rappelé que « l’avenir du Congo se joue dans chaque salle de classe ». Il a appelé les associations partenaires à poursuivre leur mobilisation aux côtés des pouvoirs publics, afin que chaque enfant bénéficie d’un cadre d’apprentissage digne.
Des entreprises voisines, telles que la boulangerie Mbemba et l’atelier de couture Koko Design, se sont déjà engagées à sponsoriser des lots de fournitures ou à accueillir des stagiaires. « Ce partenariat école-entreprise crée un cercle vertueux pour l’emploi local », souligne la directrice du complexe, Mme Patricia Ibara.
À l’échelle nationale, vingt-cinq projets similaires seraient en cours, financés notamment par la Banque de développement des États d’Afrique centrale. Les observateurs estiment que leur mise en service pourrait générer à court terme plus de 1 200 emplois dans la construction puis l’encadrement pédagogique.
