Au cœur de Brazzaville, le comité en session
Au Centre international de conférences de Brazzaville, le drapeau frappé de la houe et du marteau flottait hier au-dessus d’une salle pleine, où se sont retrouvés les 41 membres du comité préparatoire du 6e congrès du Parti congolais du travail, déterminés à franchir une nouvelle étape.
Une réunion stratégique à mi-parcours
Ouverte par le secrétaire général Pierre Moussa, la session vise à examiner les rapports synthèses élaborés par les commissions thématiques et techniques au cours des dernières semaines, un travail jugé essentiel pour produire les documents qui guideront les débats idéologiques et organisationnels du futur congrès.
Devant le comité, Pierre Moussa a rappelé que l’instant était « crucial » pour le parti majoritaire, soulignant l’exigence de rigueur et de discipline afin que les conclusions soient « à la hauteur des attentes des militants à la base », dans les quartiers populaires de Brazzaville et de Pointe-Noire.
Le comité, composé de cadres historiques et de jeunes figures montantes, doit doter le parti d’une plate-forme politique actualisée, d’un programme d’action quinquennal et d’amendements statutaires proposant une gouvernance interne plus inclusive, selon plusieurs participants interrogés à la sortie de la première plénière.
Des commissions au travail depuis avril
Installées début avril, les quinze commissions ont sillonné départements et arrondissements pour recueillir propositions et doléances, du prix du manioc à la place des femmes dans les instances, en passant par la formation des jeunes et la protection de l’environnement, thème cher aux riverains du fleuve Congo.
Chaque structure a rendu un rapport détaillant ses constats, enrichis de statistiques issues des ministères sectoriels, confirmant par exemple la progression de la scolarisation dans la Likouala ou la baisse du pouvoir d’achat à Brazzaville dans certains quartiers où le coût du transport collectif reste pointé du doigt.
Selon une source interne, les commissions ont également planché sur l’adaptation des orientations économiques du parti à la Zone de libre-échange continentale, en veillant à soutenir les petites et moyennes entreprises locales, notamment celles actives dans la transformation agricole et la tech émergente.
Rigueur et discipline pour valider les textes
Avant l’ouverture des débats, chaque rapporteur a disposé de dix minutes pour présenter les grandes lignes, puis d’éventuelles divergences ont été passées au crible en séance plénière, l’objectif affiché étant de parvenir à des formulations consensuelles évitant tout doublon ou toute contradiction avec la ligne directrice du parti.
« Nous voulons que les textes parlent à tous, des pêcheurs de Mossaka aux étudiants de Makoua », a expliqué un membre de la commission idéologique, convaincu que l’ancrage national du PCT passe par une écoute attentive des réalités de terrain souvent remontées grâce aux sections de quartier.
La méthodologie retenue se fonde sur trois passages successifs : validation interne, harmonisation inter-commissions et relecture finale par un bureau restreint placé sous la houlette de Pierre Moussa, afin de garantir la cohérence doctrinale et la conformité statutaire avant l’impression du dossier remis aux congressistes.
Enjeux du 6e congrès pour la base
Prévu au premier semestre 2024, le 6e congrès doit renouveler les instances nationales, préciser la stratégie du parti face aux défis économiques mondiaux et recalibrer son action sociale, notamment sur les questions de logement, d’employabilité des jeunes et d’accessibilité aux soins dans les zones rurales.
Pour de nombreux militants, la tenue régulière des congrès est gage de vitalité interne. « Le parti sait se remettre en question et s’adapter, c’est notre force », témoigne Émilienne Madingou, responsable d’une cellule féminine à Ouenzé, qui espère voir plus de femmes accéder au comité central.
Les experts politiques observent également l’importance d’un tel rendez-vous dans le calendrier national, estimant qu’il contribue à clarifier la feuille de route gouvernementale, le PCT étant force de proposition dans l’exécutif, notamment sur la diversification économique et l’amélioration des services publics.
Prochaines étapes et calendrier
À l’issue de la réunion, un chronogramme actualisé a été distribué : finalisation des textes début décembre, impression des dossiers courant janvier, puis convocation officielle du congrès par le bureau politique après validation du secrétariat permanent, en coordination avec les autorités administratives compétentes.
D’ici là, une série de descentes sur le terrain est prévue afin de restituer les conclusions intermédiaires aux militants, renforcer la mobilisation et permettre aux sections de préparer les motions qui seront éventuellement inscrites à l’ordre du jour, signalent les responsables de l’organisation.
Le comité préparatoire reprend ses travaux la semaine prochaine pour intégrer les éventuelles recommandations issues de cette réunion et avancer sur les questions logistiques, de l’hébergement des délégués à la couverture médiatique, afin de garantir un congrès fluide et conforme aux attentes de l’opinion et des adhérents.
Un climat de confiance entretenu
Les travaux devraient se poursuivre dans cet élan, jusqu’à la cérémonie d’ouverture du 6e congrès, dont l’enjeu dépasse la simple mise à jour des textes, puisqu’il s’agit aussi de conforter la trajectoire tracée par le chef de l’État et d’assurer la cohésion au sein de la majorité.
