Une remise de diplômes très attendue
Les soutiens peints sur les visages et les smartphones pointés vers la scène, la trentaine d’apprenants d’Adistrat a reçu, à Brazzaville, ses diplômes et attestations. La cérémonie du 24 octobre consacre la fin de six mois d’efforts intenses au cœur d’une école ouverte seulement en mars dernier.
Créée il y a moins d’un an, l’institution entend déjà jouer dans la cour des grands. Sa direction revendique quarante jeunes formés depuis l’ouverture, dont cette première cohorte de trente lauréats. Le mot d’ordre reste identique pour tous : acquérir rapidement des compétences exploitables sur le terrain congolais.
Une pédagogie résolument pratique
Le programme mis en place concentre 80 % de pratique et 20 % de théorie. Les cours, répartis sur une demi-année, visent l’autonomie plutôt que l’accumulation de notions abstraites. Les apprenants réalisent ainsi des projets concrets, allant de la création de contenus aux campagnes de communication en ligne.
Pour la directrice générale, Aimée Grazelia Mianzenza, ce dosage reflète l’urgence d’outiller les jeunes pour qu’ils créent eux-mêmes leur activité. « Notre objectif est d’inciter les jeunes à entreprendre plutôt qu’à rechercher systématiquement un emploi salarié. Les compétences, elles, restent à vie », rappelle-t-elle.
Entrepreneuriat et marketing digital main dans la main
Adistrat a voulu lier deux mondes souvent dissociés : l’esprit d’entreprise et la maîtrise des canaux numériques. Le cursus couvre la stratégie de marque, la gestion des réseaux sociaux, le design visuel et le montage vidéo, autant de leviers jugés indispensables pour lancer un projet en 2023.
Les formateurs insistent sur l’analyse des données et la création d’un storytelling cohérent. Les étudiants apprennent à définir une audience, concevoir un plan de contenu, établir un budget publicitaire et mesurer le retour sur investissement. Chaque étape est mise en pratique sur des cas réels.
Le parrainage de Diesel Gucci
Figure montante de la scène artistique congolaise, l’artiste Diesel Gucci a accepté de parrainer la première promotion. Devant les familles, il a salué « le travail accompli » et « la détermination des étudiants ». Pour lui, soutenir une formation qui incite à la création d’opportunités, c’est « investir dans l’avenir ».
Son intervention a offert un supplément d’âme à la cérémonie. Au-delà du symbole, l’artiste a rappelé l’importance d’une identité de marque forte, citant son propre parcours pour illustrer les ponts entre art, marketing digital et entrepreneuriat.
Des intervenants reconnus pour élargir l’horizon
Tout au long du cursus, des invités extérieurs ont partagé leur expérience. Des entrepreneurs locaux et la star franco-congolaise Niska ont ainsi dialogué avec les apprenants. Leurs échanges, souvent spontanés, ont permis de confronter la théorie aux réalités du terrain et de questionner les modèles d’affaires existants.
Chaque rencontre se voulait interactive : les étudiants présentaient leurs projets, recevaient des critiques constructives et ajustaient leur stratégie dans la foulée. Cette confrontation régulière à l’exigence professionnelle constitue, selon l’équipe pédagogique, un moteur de progression rapide.
Témoignage d’un lauréat devenu formateur
Chris Willy Ibouanga fait partie des premiers à avoir franchi la porte d’Adistrat. « Je suis arrivé sans aucune notion », confie-t-il. Six mois plus tard, il maîtrise la communication digitale, le design et le montage vidéo. Sa progression lui a valu d’intégrer l’équipe pédagogique pour accompagner les nouveaux inscrits.
Son retour d’expérience illustre la philosophie de l’école : former des praticiens capables, à leur tour, de transmettre. Dans la salle, plusieurs futurs étudiants ont laissé entendre qu’ils ambitionnaient la même trajectoire, signe d’une communauté déjà soudée.
Un modèle accessible à tous les profils
L’établissement se veut inclusif. Aucun prérequis académique n’est exigé, hormis la motivation. Ce choix élargit le recrutement à des profils variés, qu’ils soient bacheliers, diplômés d’université ou passionnés autodidactes. Pour la direction, la diversité d’expériences enrichit les travaux de groupe et stimule la créativité.
Les frais de formation sont présentés comme abordables, bien que les montants précis n’aient pas été dévoilés publiquement. Adistrat dit toutefois proposer des facilités de paiement afin de lever les freins financiers et permettre au plus grand nombre d’accéder aux compétences numériques.
Vers une offre renforcée
Forte de cette première vague, l’école envisage d’élargir ses modules. Les prochaines sessions devraient approfondir l’innovation et aborder des thématiques complémentaires comme l’e-commerce ou le référencement. L’objectif reste constant : renforcer l’impact du numérique sur l’emploi durable de la jeunesse congolaise.
La direction souligne qu’elle ajustera son programme en fonction des besoins du marché et des retours d’anciens élèves. Les inscriptions pour la seconde promotion seront annoncées prochainement, suscitant déjà l’enthousiasme de nombreux candidats.
Un alignement avec les ambitions nationales
En prônant l’entrepreneuriat digital, Adistrat s’inscrit dans les démarches de modernisation de l’économie congolaise. Le numérique est perçu comme un levier de croissance inclusive et de création d’emplois, surtout pour une population jeune et connectée. La cérémonie de remise des diplômes rappelle la dynamique en cours dans la capitale.
Même si l’école reste un acteur privé, sa philosophie rejoint les initiatives publiques visant la transformation digitale. En misant sur des compétences durables, elle participe à la diversification des parcours professionnels au-delà des secteurs traditionnels.
Cap sur l’avenir numérique
Au terme de la cérémonie, les nouveaux diplômés ont quitté la salle avec des certificats, mais surtout avec un réseau et une confiance renforcés. Qu’ils montent leur agence de contenu ou proposent leurs services à des entreprises, ils disent vouloir incarner un futur où les opportunités se créent en un clic.
Adistrat, de son côté, entend capitaliser sur cet élan. L’école mise sur la réussite visible de ses premiers étudiants pour attirer de nouveaux talents et consolider son image d’acteur majeur de la formation numérique à Brazzaville. La prochaine rentrée servira de test grandeur nature à ses ambitions.
