Rencontre stratégique à Brazzaville
À Brazzaville, le 28 octobre, le siège de l’Assemblée nationale a servi de cadre à une rencontre fortement symbolique entre le président Isidore Mvouba et Matthias Zana Naab, directeur du Centre de service régional pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le développement.
Au cœur des échanges, le Programme accéléré de développement communautaire, plus connu sous son acronyme PADC, dispositif national qui ambitionne d’endiguer la pauvreté et de désenclaver les territoires les plus reculés du pays à travers des projets structurants et rapides.
Matthias Zana Naab, qui a fait le déplacement depuis le bureau régional d’Addis-Abeba, a réaffirmé que le Pnud se tient « résolument aux côtés du gouvernement congolais » afin d’accompagner la mise en œuvre opérationnelle du programme et d’en maximiser l’impact social.
La visite s’inscrivait en prélude à une journée parlementaire dédiée au PADC, coorganisée par l’hémicycle, le Pnud et le ministère en charge du Développement local et de l’Entretien routier, signe d’une coordination multisectorielle appelée à s’intensifier.
Un engagement renouvelé du Pnud
Le directeur régional était accompagné d’Adama Dian Barry, représentante résidente de l’agence onusienne à Brazzaville. Ensemble, ils ont salué « la relation spéciale » nouée depuis plusieurs années avec les autorités nationales, relation qui a déjà permis d’appuyer des chantiers prioritaires en santé, gouvernance et relèvement économique.
Devant la presse, Matthias Zana Naab a souligné que le Pnud mobilisera aussi, si nécessaire, l’ensemble du système des Nations unies ainsi que d’autres partenaires techniques pour accroître les financements destinés aux projets communautaires, notamment l’accès à l’eau, à l’électricité et aux infrastructures de base.
« Nous allons tout faire pour ramener davantage de partenaires vers ce beau pays », a-t-il insisté, rappelant que la réussite du PADC dépendra autant de l’engagement local que du concours international.
Le Parlement, moteur du PADC
Isidore Mvouba a, pour sa part, salué une démarche qui conforte la vision du président de la République Denis Sassou Nguesso visant à améliorer concrètement la vie des populations rurales et périurbaines, notamment par la création d’emplois et la modernisation des réseaux routiers secondaires.
Selon le président de l’Assemblée, la chambre basse dispose d’un rôle décisif dans l’allocation budgétaire, les députés étant « la voix du peuple ». Leur adhésion pleine et entière au PADC est donc considérée comme un maillon clé de la mobilisation nationale.
La journée parlementaire doit permettre d’examiner, dans le détail, les leviers financiers et administratifs susceptibles d’accélérer le déploiement des chantiers, tout en identifiant les mécanismes de suivi indispensables à la transparence et à l’évaluation des impacts.
Des chantiers déjà visibles sur le terrain
Déployé en plusieurs vagues, le PADC cible prioritairement les localités dépourvues de services de base. Les premiers retours de terrain, jugés encourageants par les autorités, font état de chantiers d’adduction d’eau et de réhabilitation d’écoles déjà en service dans certaines zones.
À terme, le programme ambitionne de multiplier les micro-projets productifs susceptibles de générer des revenus stables pour les familles, qu’il s’agisse d’appui aux coopératives agricoles, de petites infrastructures de transformation ou de formations techniques adaptées aux besoins locaux.
Interrogée en marge de la rencontre, Adama Dian Barry a rappelé que l’approche communautaire constitue « la meilleure garantie de durabilité » car elle favorise l’appropriation des ouvrages par les bénéficiaires et renforce la gouvernance locale, objectif partagé par le Pnud et les autorités congolaises.
Elle a également insisté sur l’importance de la collecte de données fiables afin d’alimenter le tableau de bord national du PADC, outil jugé précieux pour ajuster les interventions et démontrer les progrès auprès des bailleurs.
Attentes locales et transparence
Dans les couloirs du Palais des congrès, plusieurs députés, dont ceux des circonscriptions les plus isolées, se sont dits satisfaits de voir le mécanisme onusien réitérer son soutien. Un élu de la Cuvette a confié espérer un « coup d’accélérateur » pour la réfection des pistes agricoles.
Le ministère du Développement local, présent à la tribune, a, pour sa part, assuré que la sélection des projets continuerait de s’effectuer selon des critères transparents, sur la base des besoins communaux validés en conseil départemental, avant d’être examinés par le comité de pilotage conjoint.
Les prochains mois seront donc consacrés à la consolidation des partenariats financiers et techniques. D’ici là, le Pnud prévoit d’envoyer des équipes conjointes sur le terrain pour appuyer la planification et finaliser la cartographie des infrastructures prioritaires à réhabiliter ou à construire.
Vers une feuille de route partagée
Au sortir de l’audience, les deux parties ont affiché un optimisme prudent, estimant que la synergie parlementaires-gouvernement-partenaires est désormais « alignée » sur les objectifs du PADC, ouvrant la voie à une nouvelle séquence de développement inclusif au Congo.
Un rapport de synthèse, intégrant les recommandations des députés et du Pnud, sera publié à l’issue de la session et servira de feuille de route partagée pour le trimestre à venir.
