Révision des listes électorales: dernier tour de contrôle
Au crépuscule de la campagne de révision des listes électorales, le commissaire général du Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga, a sillonné Brazzaville, les 28 et 29 octobre, pour prendre le pouls des bureaux d’enrôlement et mesurer la fidélité aux protocoles officiels.
Avec lui, plusieurs collaborateurs de l’Observatoire national des élections ont suivi un itinéraire ciblé dans les arrondissements Makélékélé, Bacongo, Talangaï et Ouenzé, choisis pour leur densité démographique. L’objectif affiché: s’assurer que chaque citoyen désireux de s’inscrire puisse le faire dans des conditions transparentes et sereines.
Dès le premier arrêt, les chefs de centres ont présenté des rapports d’étape précis, illustrés par des registres numérisés et des statistiques actualisées. Marius Mouambenga a écouté, pris des notes et parfois interrogé, soucieux d’identifier les petites frictions logistiques susceptibles d’être corrigées avant la clôture officielle annoncée.
Makélékélé en tête des enrôlements
À Makélékélé, première commune visitée, les chiffres parlent d’eux-mêmes: 9 201 électeurs enrôlés dans vingt-deux bureaux. Le maire Edgard Bassoukissa souligne que cette performance doit beaucoup à l’itinérance des équipes et aux annonces à la criée réalisées sur les marchés. L’opération y a pris des allures de mobilisation citoyenne.
Reste maintenant l’étape de validation des fiches, rappelle le même édile. Pendant deux mois, des permanences seront assurées pour vérifier l’exactitude des patronymes avant transmission à la Direction générale des affaires électorales. Une vigilance utile qui, selon le maire, consolide la confiance des habitants dans la fiabilité du fichier.
Bacongo cherche son second souffle
À Bacongo, le contraste est net. Les quinze bureaux n’avaient enregistré que 1 069 nouveaux inscrits au moment du passage de la délégation. Pourtant, sur place, les agents gardent le sourire. « Nous sentons un sursaut de dernière minute », confie un membre de la commission, évoquant des files rallongées.
Les observateurs estiment que la géographie particulière de l’arrondissement, marqué par de nombreux sites riviérains, a parfois retardé la venue des habitants. Des équipes mobiles sillonnent désormais les abords du Djoué pour informer les retardataires. Le commissaire général salue cette adaptation qui illustre, selon lui, la réactivité locale.
Talangaï et Ouenzé confirment la dynamique
Plus au nord, Talangaï affiche 7 534 enrôlés répartis dans soixante-neuf bureaux. Le secrétaire général de mairie, Tiburce Ingombo, décrit un électorat « résiduel », constitué de primo-votants ou de citoyens ayant récemment changé de quartier. Les noms de personnes décédées ou déchues du droit de vote sont retranchés.
Ouenzé, voisin immédiat, suit la même courbe avec 7 124 nouveaux inscrits dans vingt-trois bureaux. Ici, la communication passe par les associations de quartier qui relaient, mégaphone à la main, les heures d’ouverture. Les bénévoles notent une atmosphère calme marquée par des échanges cordiaux entre agents et habitants.
Des procédures saluées par l’Observatoire national
Au terme de son périple, Marius Mouambenga a livré ses impressions devant la presse. Il se dit rassuré par « la qualité de l’organisation et le dévouement des commissions ». Selon lui, la présence simultanée de la majorité, de l’opposition, du centre et de la société civile garantit un équilibre appréciable.
Le commissaire général insiste toutefois sur l’importance de signaler les difficultés. Manque ponctuel de carburant pour les groupes électrogènes, tension sur les kits d’induction électrique ou retard d’acheminement de consommables: tous ces points seront compilés dans un rapport remis aux autorités compétentes afin d’envisager d’éventuels ajustements.
Logistique et formation, deux atouts majeurs
Dans plusieurs centres, la délégation a pu tester la récente solution de messagerie interne reliant instantanément les présidents de bureaux à la Direction générale. Un agent de Makélékélé confie que le système « réduit considérablement le temps de réaction en cas de panne ». L’innovation devrait être généralisée.
La formation des personnels a aussi retenu l’attention. Chaque secrétaire de commission a suivi, en amont, un module consacré à l’accueil citoyen et à la saisie informatisée. D’après l’Observatoire, ces sessions se traduisent aujourd’hui par une diminution visible des erreurs d’orthographe et des doublons, deux écueils souvent décriés.
Cap sur 2026, garantir la paix électorale
Avec plus de 90 % d’enrôlements atteints au niveau national, la Direction générale des affaires électorales se félicite d’un taux jamais enregistré aussi tôt dans le calendrier. « Nous avançons vers 2026 avec sérénité », résume un cadre, pour qui la collaboration entre institutions et collectivités démontre sa maturité.
Marius Mouambenga conclut son tour par un message d’unité: « Chacun, en s’inscrivant, participe à préserver la concorde. Les prochaines élections doivent se dérouler dans une ambiance fraternelle. » L’invitation est lancée aux retardataires, encore nombreux dans certains quartiers, afin que le Congo aborde 2026 avec un fichier consolidé.
A Brazzaville, comme dans les autres départements, la clôture de la révision n’est pas la fin du processus. Les listes provisoires seront affichées publiquement pour permettre aux citoyens de formuler d’éventuelles réclamations. Cette phase de transparence, souvent moins visible, constitue pourtant le socle d’élections libres et apaisées.
