Une passation sous le signe de l’efficacité
À Kinkala, capitale du Pool, la salle polyvalente de la préfecture a fait le plein le 30 octobre pour la passation de commandement à la direction départementale des Transports terrestres. Agents, élus locaux et partenaires du secteur ont voulu entendre le cap fixé.
Le secrétaire général du département, Gaston Loemba, représentant le préfet, a présidé la cérémonie. Il a officiellement installé Charlem Distel Taraganzo Okakala, précédemment cadre à la direction générale, désormais patron d’un service stratégique pour l’économie et la cohésion territoriale du Pool.
Objectif digitalisation des services
Dans sa première allocution, le nouveau directeur a promis un mandat «axé sur les résultats». Sa priorité absolue est la modernisation des procédures d’immatriculation, de délivrance des permis et de contrôle technique, afin de gagner du temps, de réduire les files et de sécuriser les données.
L’innovation prendra corps par la digitalisation. «Nous devons passer du papier aux plateformes en ligne pour suivre les standards internationaux», a-t-il expliqué, soulignant que plusieurs logiciels pilotes sont déjà prêts à être testés, en lien étroit avec le ministère des Transports terrestres.
Sécurité routière et gouvernance renforcée
Autre front identifié : la sécurité routière. Le département, traversé par la Nationale 1, supporte un trafic croissant de marchandises et de voyageurs. Des contrôles techniques plus rigoureux et un meilleur balisage des axes devraient, selon lui, réduire les accidents et rassurer les transporteurs.
Pour y parvenir, M. Taraganzo Okakala mise sur un partenariat étroit avec la gendarmerie, la police routière et les collectivités. «Chaque poste de contrôle deviendra un point de sensibilisation», a-t-il détaillé, rappelant que la prévention vaut toujours mieux que la répression.
Le Pool, hub logistique stratégique
Le Pool, carrefour naturel entre Brazzaville et le littoral, joue déjà un rôle logistique majeur. Le nouveau directeur entend valoriser cette position géographique privilégiée, facilitant l’entrée et la sortie des produits agricoles, du ciment et des hydrocarbures provenant des autres départements.
Il s’agit, précise-t-il, de faire du transport «un levier de développement local et de dignité nationale». Les commerçants de Kinkala espèrent que la fluidité retrouvée des convois fera baisser les coûts de fret, et donc les prix sur les marchés de proximité.
Management participatif et culture du résultat
Pour que la machine avance, le responsable prône un management de proximité. Chaque agent devra présenter un plan de tâches clair et mesurable. «Nous suivrons les indicateurs quotidiennement», a-t-il promis, convaincu que la culture du résultat s’obtient autant par l’exemple que par le dialogue.
Dans l’assistance, plusieurs chauffeurs de transport interurbain ont salué cette orientation. «Le contrôle technique mobile, annoncé dès 2024, évitera les longs déplacements jusqu’à Brazzaville», résume Antoine, chef de coopérative. Pour lui, rapprocher le service de l’usager est déjà une preuve de considération.
Soutien affirmé des autorités
La hiérarchie ministérielle suivra attentivement les avancées. Le secrétaire général Loemba a rappelé que «le président de la République attache une importance particulière à la bonne gouvernance des infrastructures de transport», invitant le nouveau promu à incarner cette priorité nationale dans chacune de ses décisions.
Prenant acte, M. Taraganzo Okakala a assuré qu’il s’inscrira dans la ligne fixée par la direction générale et par la tutelle. Il prévoit des comptes rendus trimestriels pour mesurer l’exécution des programmes et identifier rapidement les éventuels blocages administratifs ou techniques.
Vers une nouvelle dynamique
Le passage de relais s’est effectué dans la courtoisie. L’ancien titulaire, Pitsou Lebela Issendet Abondo, a dit toute sa fierté «d’avoir amélioré la couverture géographique du contrôle technique». Il a souhaité «plein succès» à son successeur et mis à disposition ses dossiers de transition.
Pour le personnel, ce renouvellement d’équipe est l’occasion de redéfinir les priorités. Des ateliers internes se tiendront dans les prochaines semaines afin d’actualiser la cartographie des besoins et de calibrer les nouveaux outils numériques, avant leur déploiement à l’échelle des districts.
Du côté des élus locaux, on souligne l’enjeu budgétaire. La modernisation promise pourrait générer de nouvelles recettes grâce à une meilleure collecte des droits, tout en allégeant les charges grâce aux dossiers électroniques. «C’est la double équation que nous attendons», confie un conseiller départemental.
Les syndicats, eux, insistent sur la formation continue. Ils réclament des modules dédiés à la maîtrise des logiciels de gestion et à la conduite du changement. Le directeur a donné son accord de principe, estimant que «la compétence est la première condition de la performance collective».
En clôture de la cérémonie, l’assistance a entonné l’hymne national, symbole d’un engagement partagé. Les participants sont repartis confiants, persuadés qu’une administration modernisée renforcera l’attractivité économique du Pool et, par ricochet, celle de l’ensemble du corridor Sud du Congo.
Le chronomètre est désormais lancé pour Charlem Distel Taraganzo Okakala. Les premiers audits internes sont attendus d’ici la fin du premier trimestre. Les habitants du Pool suivront avec attention ces jalons, convaincus que la mobilité est le cœur battant du développement.
