Brazzaville illumine le leadership féminin africain
Le Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza a accueilli, dans une ambiance solennelle, l’ouverture de la 10e édition de « Femmes spéciales ». L’événement, lancé le 5 novembre 2025, transforme la capitale congolaise en carrefour continental du leadership féminin.
Aux premières loges, la marraine Aline France Etokabeka et la présidente d’honneur Belinda Ayessa ont pris place aux côtés de centaines d’invitées venues de Kinshasa, Abidjan, Dakar ou Paris. Leur présence symbolise la portée panafricaine et diasporique de l’initiative.
Le coach Ninos Ézéchias Ngouama, initiateur du concept, a rappelé que le thème « Célébrons les femmes fortes et l’innovation » vise à souligner la créativité et la résilience des participantes. « Une décennie plus tard, l’élan ne faiblit pas », a-t-il confié avec enthousiasme.
Une décennie au service des talents féminins
Créé en 2015, « Femmes spéciales » s’est imposé comme un rendez-vous annuel incontournable pour les entrepreneures et cadres africaines. Chaque édition met en avant des parcours exemplaires dans les sciences, la santé, la culture, l’éducation ou le sport, servant de vitrine à d’innombrables réussites.
Au fil des années, la plateforme s’est muée en véritable réseau de mentorat. Des lauréates des premières sessions reviennent aujourd’hui guider les nouvelles venues, preuve d’un écosystème qui se consolide. L’esprit de partage reste la clé de voûte du projet, selon l’équipe organisatrice.
Pour son dixième anniversaire, le comité a voulu marquer les esprits. Une exposition photo retrace les dix figures féminines ayant inspiré chaque édition, tandis qu’un livre souvenir, tiré à mille exemplaires, compile témoignages, chiffres clés et perspectives d’avenir.
Des voix pour inspirer et transformer
Dans son allocution d’ouverture, Aline France Etokabeka a salué « les femmes qui innovent, transforment leurs communautés et inspirent les générations futures ». Son appel à bâtir des sociétés plus inclusives a été chaleureusement applaudi par l’auditoire.
Belinda Ayessa, directrice générale du Mémorial, a embrayé sur la nécessité d’une mobilisation collective. « Les femmes fortes d’aujourd’hui sont les bâtisseuses de demain », a-t-elle lancé, exhortant chaque participante à renforcer son engagement citoyen.
Entrepreneures, chercheuses, artistes et responsables associatives ont ensuite partagé des expériences concrètes. À titre d’exemple, la biologiste congolaise Irène Mavoungou a présenté son travail sur la valorisation des plantes médicinales locales, rappelant l’importance de la recherche appliquée pour l’économie verte.
Quatre jours de conférences, ateliers et réseautage
Le programme, dense, alterne panels thématiques, sessions de formation et moments culturels. Un atelier consacré à la digitalisation des PME propose des démonstrations d’outils de gestion en ligne, facilitant l’accès des femmes cheffes d’entreprise aux marchés régionaux.
Un second panel réunit des spécialistes des nouvelles technologies pour discuter cybersécurité et inclusion numérique. La start-uppeuse ivoirienne Mariam Konan y explique comment sécuriser les données sensibles d’une jeune société tout en maintenant la croissance.
En parallèle, un village-expo offre aux participantes un espace pour présenter leurs créations, du textile éthique congolais aux solutions de fintech développées à Nairobi. Les visiteurs y découvrent la diversité des initiatives portées par les femmes africaines.
La soirée du 6 novembre est dédiée à l’art contemporain féminin : performances chorégraphiques, projections de courts-métrages et concert fusion attestent de la créativité bouillonnante des scènes urbaines africaines.
Objectif 2026 : consolider l’élan et élargir l’impact
À l’issue de la manifestation, Ninos Ézéchias Ngouama prévoit de lancer un fonds d’amorçage destiné aux projets issus des ateliers. L’idée est de transformer les pitchs de ces quatre jours en entreprises viables d’ici l’édition 2026.
Les organisateurs souhaitent également renforcer la formation continue des jeunes filles, convaincus que l’éducation reste l’arme la plus sûre contre les inégalités. « Si vous n’éduquez pas les jeunes filles aujourd’hui, vous punirez les mères et les enfants demain », rappelle inlassablement le slogan de l’événement.
Enfin, un partenariat avec plusieurs universités de la région est en cours pour créer un certificat en leadership féminin et innovation sociale. Cette passerelle académique permettra de pérenniser l’esprit de « Femmes spéciales » au-delà des quatre jours de célébration.
