Un nouvel horizon éducatif à Mfilou
Sous un soleil de saison, les portes du nouveau Collège Louis Ngambio se sont ouvertes à Mfilou, septième arrondissement de Brazzaville. Le bâtiment flambant neuf accueille déjà ses premiers élèves, concrétisant une attente exprimée de longue date par les habitants du quartier.
Le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Jean Luc Mouthou, a parcouru les salles de classe le 10 novembre, saluant les professeurs et vérifiant l’état des équipements pédagogiques, des tableaux aux tables-bancs solidement installés.
« Nous avons répondu aux attentes du Chef de l’État en rapprochant le collège des familles », a-t-il déclaré, réitérant que la scolarisation de proximité reste une priorité nationale, garantie, selon lui, d’un meilleur taux de réussite au premier cycle du secondaire.
Des lignes directrices venues du sommet de l’État
Le projet s’inscrit dans la politique d’investissement humain portée par le président Denis Sassou Nguesso, qui encourage la modernisation des infrastructures scolaires sur l’ensemble du territoire. Les établissements de quartier, comme celui de Mfilou, doivent absorber la croissance démographique et alléger la pression sur les grands lycées urbains.
Selon le ministère, plus de vingt chantiers similaires sont planifiés d’ici 2027, avec l’objectif avoué de réduire les effectifs pléthoriques et de sécuriser les trajets des collégiens. Le Collège Louis Ngambio sert ainsi de pilote pour évaluer coûts, délais et retombées pédagogiques.
Un soulagement concret pour les familles
À Mfilou, beaucoup d’élèves parcouraient jusque-là plusieurs kilomètres pour rejoindre des collèges surpeuplés de Makélékélé ou Bacongo. Cette distance entraînait retards, fatigue et dépenses supplémentaires en transport. L’ouverture d’un établissement à deux pas des domiciles change la donne pour des centaines de foyers.
« Nous craignions les embouteillages et les traversées dangereuses, surtout pour les plus jeunes », confie Francine, vendeuse au marché voisin. Elle se dit rassurée de voir son fils de sixième rejoindre sa classe en moins de dix minutes, cartable léger et esprit plus disponible.
Le président de l’Association des parents d’élèves et étudiants du Congo, Narcisse Ngabanou, rappelle que la structure est née d’une consultation avec le ministère en septembre. « Nous avons plaidé pour un collège intégré à l’école primaire afin de garantir une continuité pédagogique sans rupture géographique », explique-t-il.
Objectif : un cycle complet d’ici 2026
Pour l’année scolaire 2025-2026, deux niveaux seront effectifs : sixième et cinquième, répartis en cinq salles totalisant 517 élèves. Les effectifs maîtrisés permettront, selon le proviseur intérimaire, d’instaurer un suivi individuel et de promouvoir les activités scientifiques souvent sacrifiées faute de laboratoires disponibles.
Le ministre assure que les classes de quatrième et de troisième suivront rapidement, le financement étant déjà inscrit au budget triennal du programme d’investissement public. L’ambition est de permettre l’obtention du Brevet d’études du premier cycle sans quitter le quartier, un atout pour lutter contre le décrochage.
D’ici là, les enseignants bénéficieront de sessions de formation continue, notamment en pédagogie numérique. Des salles dotées de vidéoprojecteurs interactifs sont prévues, conformément aux orientations ministérielles qui encouragent l’usage des ressources en ligne pour dynamiser le cours magistral et rapprocher l’école des standards internationaux.
Un chantier pensé pour la réussite
Le collège compte dix-huit salles, un bloc administratif, une bibliothèque en cours d’équipement et un terrain polyvalent. Les murs, peints de couleurs vives, portent des fresques éducatives promouvant le vivre-ensemble, l’écologie et la citoyenneté, thèmes privilégiés des nouveaux programmes.
L’approvisionnement en eau potable est assuré par un forage raccordé à un château d’eau, tandis qu’un système solaire hybride alimente les salles en électricité, limitant les interruptions. « Nous voulons que les élèves étudient dans le confort, même lors des coupures du réseau », souligne le chef de chantier.
La sécurité n’a pas été oubliée : clôture renforcée, éclairage périphérique et présence d’agents de surveillance dissuadent toute intrusion. Un infirmier scolaire effectue les premiers soins et assure l’éducation sanitaire, renforçant la dimension de service public que les autorités souhaitent donner à l’établissement.
Vers une impulsion socio-économique locale
Au-delà de l’aspect pédagogique, le collège crée une trentaine d’emplois directs, du corps enseignant aux agents de maintenance. Les cantines voisines s’organisent déjà pour proposer des repas équilibrés, créant un petit écosystème où l’école devient aussi moteur d’activités économiques.
Le comité de quartier évoque la tenue future de séances de tutorat ouvertes aux adultes désireux d’alphabétisation ou de remise à niveau. Cette mutualisation des espaces traduit la volonté gouvernementale de faire de chaque école publique un pôle de services au bénéfice de la communauté.
Mfilou espère ainsi attirer de nouveaux habitants, rassurés par la présence d’infrastructures modernes. Pour de nombreux observateurs, l’établissement illustre la vision d’un Congo qui mise sur la jeunesse pour consolider son développement, dans la continuité des orientations nationales en faveur de l’éducation.
