Auteur/autrice : Brazzavillois
Un geste diplomatique à haute portée économique La salle feutrée du ministère de la Coopération internationale a vu, le 5 août, se croiser deux stylos que tout, hormis l’encre, semblait opposer : celui du ministre Denis Christel Sassou Nguesso et celui de l’ambassadeur du Japon, Hidetoshi Ogawa. En apposant leurs signatures au bas d’un nouvel accord de coopération technique, les deux représentants ont situé le Congo et le Japon dans une phase renouvelée de leur relation bilatérale. Derrière l’apparat protocolaire, l’acte consacre avant tout l’édification d’un levier économique supplémentaire pour Brazzaville, soucieuse d’accélérer la diversification de son appareil productif. « Il…
De l’acier des rails à la naissance d’une curiosité Le grondement régulier des bogies sert d’étonnante caisse de résonance à la conversation. Dans ce compartiment où les silhouettes se balancent au rythme des traverses, l’étudiante lituanienne énonce son nom : « Gražina ». La vibration métallique en accentue l’exotisme, et l’auditeur congolais, un œil rivé sur la fenêtre, l’autre sur ce visage avenant, bute aussitôt sur le Z qui, dans sa bouche, se mue en J. Devant l’incompréhension, elle trace d’une main vive les sept lettres sur un morceau de papier. Ainsi commence la quête sémantique d’un simple prénom, transformé…
Brazzaville se fait écran et capitale du regard féminin Il est des rendez-vous culturels qui, dès leur annonce, bousculent l’agenda d’une ville et l’imaginaire d’un pays. Le Festival Mwassi Film d’Afrique Ô Féminin, prévu du 25 août au 8 septembre 2025, appartient résolument à cette catégorie. À Brazzaville, l’événement entend offrir un espace de visibilité inédit aux voix féminines du septième art, de la réalisatrice à la cheffe-opératrice, en passant par l’actrice ou la productrice. « Nous voulons faire entendre la pluralité des récits portés par les Africaines, sans posture victimaire mais avec la force de la créativité », résume…
Un Palais des congrès aux couleurs du PCT Jeudi 7 août 2025, le Palais des congrès de Brazzaville a renoué avec ses heures de grande affluence. La vaste salle était saturée de drapeaux rouges et d’écharpes frappées de la houe et du marteau, rappelant la sémantique militante qui épouse l’identité visuelle du Parti congolais du travail. À l’extérieur, des groupes traditionnels ponctuaient la cérémonie de rythmes bantous, tandis que la fanfare de la Force montante congolaise galvanisait les rangs. La scénographie, certes classique, n’en traduisait pas moins la détermination d’un appareil partisan résolu à montrer sa capacité de mobilisation et…
Un chantier nourricier à l’échelle du pays Dans un contexte où la sécurité alimentaire demeure un enjeu stratégique, la République du Congo franchit une étape décisive : la mise en place d’un Programme national de cantines scolaires, appelé à succéder au projet pilote « Semences d’avenir ». Fruit d’une coopération sud-sud exemplaire avec le Brésil et d’un accompagnement technique du Programme alimentaire mondial, cette transition entend garantir à chaque élève du préscolaire et du primaire un repas équilibré, préparé à partir d’ingrédients cultivés sur le sol congolais. L’initiative, annoncée lors d’une réunion de haut niveau tenue à Brazzaville, s’inscrit dans…
Une première assemblée tournée vers l’avenir La salle polyvalente du Centre interdiocésain des œuvres a résonné, le 1er août 2025, d’une tonalité singulière : celle des voix qui ont fait les grandes heures de Radio-Congo. Réunis autour de Michel Rudel Nganziami, président fraîchement élu, les vétérans du micro – journalistes, techniciens ou animateurs – ont officialisé la naissance de l’Amicale des anciens journalistes de Radio-Congo (A.A.J.R.C). On y croisait également le sénateur Serge-Michel Odzocki, ancien directeur général de la station nationale, dont la présence illustrait le souci d’arrimer ce projet au débat public. Le décor planté, les participants ont adopté…
Un rendez-vous musical réaffirmé malgré l’adversité Du 19 au 26 juillet 2025, Brazzaville a de nouveau prêté son toit sonore au Festival panafricain de musique. Sous les fresques modernistes du Palais des congrès, quelque trois mille festivaliers et plusieurs dizaines d’artistes africains ont convergé vers la capitale congolaise, démontrant qu’un calendrier dense n’altère pas la capacité d’accueil de la ville. La 12ᵉ édition, conduite sous la houlette du ministère en charge de l’industrie culturelle, a dû composer avec des contraintes budgétaires bien réelles, reflet d’un climat macro-économique international hésitant. Pourtant, aucune travée du grand auditorium n’est restée inerte : Brazzaville…
La fièvre nuptiale et l’équation budgétaire À Brazzaville, la haute saison des mariages draine chaque week-end ses cortèges chamarrés, ses plateaux de pagnes empilés comme des toits de cases et, surtout, sa valse de billets. L’organisation d’une cérémonie conjugale, civile ou traditionnelle, peut engloutir en quelques semaines l’équivalent de plusieurs années d’économies si le couple ne dispose pas d’outils de pilotage fiables. Entre le droit coutumier qui impose la dote, l’inflation qui tend les prix du traiteur et le désir compréhensible de faire briller l’événement sur les réseaux sociaux, le budget devient un terrain miné où s’entremêlent émotions et impératifs…
Brazzaville se met au rythme du parti au pouvoir Dans les rues palmées de la capitale, l’annonce officielle des dates du sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail a fait glisser discrètement l’actualité vers une tonalité résolument politique. Viaducs repeints, banderoles écarlates, salles de conférences réservées : la ville se pare des couleurs d’une formation qui revendique plus d’un million d’adhérents. Dans l’enceinte feutrée du siège national, les va-et-vient des cadres rappellent que le compte à rebours est enclenché. « Nous voulons que ce rendez-vous soit exemplaire, tant sur le fond que sur la forme », glisse un responsable…
Un atelier fondateur pour la scène littéraire congolaise En ce samedi 26 juillet 2025, les salons feutrés de la Maison Russe vibraient d’un bouillonnement rarement observé sous ses hauts plafonds. Dirigé avec une élégance discrète par l’écrivain et critique David Gomez Dimixson, le Grand atelier littéraire – première édition – s’est posé en jalon charnière pour l’écosystème du livre au Congo. L’intitulé retenu, « De la mémoire au futur : la littérature construit les ponts », annonçait la couleur : il s’agissait de fédérer la grande famille des lettres, depuis les universitaires jusqu’aux jeunes lecteurs, afin de tisser des liens…