Auteur/autrice : Brazzavillois
Une célébration polyphonique dans la capitale congolaise Au soir du 21 juin, Brazzaville s’est transformée en vaste caisse de résonance où se mêlaient chants bantous, riffs de guitares urbaines et slogans reggae. Cette 43ᵉ édition de la Fête internationale de la musique, inscrite dans le paysage sonore mondial depuis 1982, avait choisi pour axe la valorisation des musiques traditionnelles. Le ministère congolais de la Culture, relayé par un réseau associatif particulièrement actif, a multiplié les scènes gratuites dans les arrondissements centraux comme Poto-Poto et Moungali, mais aussi dans les quartiers périphériques longtemps laissés à distance des grands événements artistiques. Brazzaville…
Brazzaville vibrait du nord au sud Le 21 juin, la moiteur subtile des soirées de saison sèche n’a pas suffi à tempérer l’agitation sonore qui a traversé Brazzaville. De Talangaï à Bacongo, les artères ont troqué le vrombissement des taxis contre les polyphonies des balafons, les appels du tambour ngoma et les grooves de guitares électriques plus familiers aux maquis. Aux dires des services municipaux, près de 80 000 personnes – un record depuis 2019 – se sont jointes à des concerts entièrement gratuits, renouant avec l’esprit d’ouverture souhaité par Jack Lang lors de la création de la Fête de…
Une troisième édition sous le signe d’un optimisme combatif À Brazzaville, le calendrier culturel de juillet s’ouvre désormais sur une promesse de déflagration artistique. Tokomi, « Nous sommes arrivés » en lingala, prend en effet la forme d’une déclaration de présence, presque d’occupation symbolique, au cœur de l’Institut français du Congo et de l’école de danse Kundi. Pour Gervais Tomadiatunga, directeur de la Biennale et chorégraphe au parcours largement salué, il s’agit « d’arracher la jeunesse aux renoncements » pour la convier à une célébration décomplexée du vivant. Le thème « Brûlons les regrets » donne le ton : il…
A Brazzaville, la coutume réveille juristes et bailleurs: terres autochtones en débat
Brazzaville, nouvelle agora des droits coutumiers Sous les lambris discrets d’un hôtel du centre-ville, les discussions s’animent dès l’aube. Pendant deux jours, l’Observatoire congolais des droits de l’homme, Forest Peoples Programme et une constellation d’associations nationales s’emploient à revisiter chaque article du projet de décret sur la sécurisation des droits fonciers coutumiers. Ce texte, promis depuis l’adoption de la loi portant promotion et protection des peuples autochtones de 2011, entend transformer des usages ancestraux longtemps tolérés en droits pleinement opposables. « La participation directe des principaux concernés n’est plus un slogan mais une exigence juridique », rappelle, d’une voix calme,…
Brazzaville face au dilemme d’une manne forestière convoitée Au cœur de l’immense bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, les forêts du pays attirent aussi bien les exploitants de bois précieux que les géants du secteur minier. La capitale, Brazzaville, observe ce ballet d’intérêts parfois divergents avec la conscience aiguë d’un héritage écologique aussi fragile que stratégique. Début juillet, ces tensions latentes ont refait surface lors d’un forum réunissant organisations non gouvernementales, représentants étatiques et chercheurs, dans le sillage du programme Forest Governance, Markets and Climate appuyé par Londres. «La trajectoire actuelle n’est pas tenable si…
Brazzaville sort le grand jeu : chœurs solennels, karaoké déluré et salle obscure font vibrer le week-end
Un vendredi au diapason du Chœur Crédo Il est 18 h 30, l’éclairage tamisé de l’Institut français du Congo dessine un halo doré sur les pupitres. Les choristes du Chœur Crédo, formation fondée il y a dix ans par d’anciens élèves du conservatoire de la ville, s’apprêtent à livrer un programme mêlant Fauré et des harmonisations de chants kongo. « Nous voulons prouver que la rigueur du classique peut dialoguer avec la pulsation bantoue », confie la cheffe de chœur, Clarisse Banzila, vêtue d’une robe aux motifs wax subtilement discrets. À 5 000 FCFA pour les étudiants et 10 000…
Un nouvel appui budgétaire au parfum d’urgence À l’issue d’une séance plénière tenue le 25 juin à Brazzaville, la chambre haute a autorisé la ratification du contrat portant sur un financement de 70,6 millions d’euros, soit 46,3 milliards de francs CFA. Ce troisième appui budgétaire, négocié auprès de l’Association internationale pour le développement et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, s’inscrit dans la lignée de deux précédentes tranches versées en 2022 et 2023. Pour le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Christian Yoka, il s’agit d’« une étape décisive qui consolide les progrès…
Forum multi-acteurs à Brazzaville : vers une gouvernance forestière et minière Sous les lambris feutrés d’un hôtel du centre-ville, le bruissement des feuilles de palmiers était presque audible tant la question des forêts dominait les débats. Du 23 au 24 juin, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) et la Rencontre pour la paix et les droits de l’Homme (RPDH) ont réuni environ trente participants issus des ministères, des compagnies d’exploitation, des ONG et des communautés locales. Objectif affiché : établir une plate-forme de dialogue pérenne sur la gestion durable des ressources naturelles. Signe que le sujet dépasse le seul…
Une pratique persistante malgré les traités internationaux Au fil des années, le Congo-Brazzaville a paraphé presque tous les grands instruments onusiens relatifs aux droits humains, à commencer par la Convention contre la torture, ratifiée en 2003. Pourtant, sur le terrain, les témoignages convergent : la brutalité des forces de l’ordre n’a pas décru. « La torture ne faiblit pas », oppose sèchement Guershom Gobouang, responsable de campagne au sein de l’ONG Congolais Agir pour les Droits (CAD). Son organisation, créée en 2021, consigne chaque année des cas d’actes assimilables à la torture dans des postes de police, des brigades de…
Un géant chinois en quête d’un nouveau souffle commercial À Changsha, capitale du Hunan, l’air subtropical chargé d’humidité transporte, bien avant l’aube, le parfum feutré des feuilles roulées. Ici, le thé n’est pas un simple produit agricole ; il incarne un savoir-faire pluriséculaire que le Groupe du Thé du Hunan, fondé en 1952, s’emploie à faire fructifier sur les cinq continents. Pour Linda Wang, vice-directrice générale interrogée lors d’un voyage de presse réunissant une dizaine de reporters africains, la mission est claire : « Notre héritage est prestigieux, mais il doit parler aux nouvelles générations qui consultent leur téléphone plus qu’elles ne…